31 décembre 2021

Galoper


Bien sûr, c'était un vrai cadeau cette balade à cheval au pied des montagnes, en pleine autonomie, de découvrir le plaisir de monter un animal qui réagit  aux invitations au lieu de suivre des chemins tout tracés, de le faire marcher dans la rivière, trotter et même galoper dans la nature. 

Mais l'expérience la plus forte, c'était peut-être celle de dépasser mes peurs, et de vivre une succession de premières fois : aller chercher un cheval en liberté dans un pré ; marcher près de lui en le tenant juste par le licol ; le brosser, coincée à ses côtés dans un minuscule espace en béton (le déplacer, passer sous l'encolure...) ; le préparer pour la balade. Trouver cette intimité toute nouvelle tellement apaisante que je me suis surprise à... lui faire un câlin. Un moment de pure présence au vivant, pour finir très joliment l'année.

28 décembre 2021

D'autres vies que la mienne


S'agit-il d'un reflet de mon inconscient, d'informations données par ce qui en nous est plus grand que nous, âme, univers, Source, ou le nom qu'on voudra bien lui donner - ou bien "réellement" de vies antérieures ? Je ne sais pas... mais j'avais l'intuition qu'il fallait combattre l'irrationnel par l'irrationnel, la déchirure par le merveilleux. J'ai voulu des réponses, j'en ai eu, sous la forme de trois récits étonnamment cohérents, trois éclairages possibles. Trois enseignements sur ce que peut être le travail de deuil, lorsqu'il se donne l'intention de garder le meilleur. 

Le premier parlait d'intégration consciente, de profondeur, de détachement ; le second d'amour inconditionnel, au-delà de tout jugement ; le dernier de créativité et d'une invisible source d'inspiration.

25 décembre 2021

Noël blanc


 Un chalet dans les Vosges, des sapins enneigés, et beaucoup de chaleur - poêle et sauna, mais surtout, beaucoup de tendresse et d'attention de tous. C'est joli de voir les liens avec Cyril et Clara, avec Gene, et tout ce qui a rendu possible un Noël qui aurait pu ne jamais avoir lieu, ou être par trop assombri par l'état si préoccupant de Patrice (par ailleurs arrondi, adouci par la maladie, plus paisible qu'il ne l'a jamais été). Des moments simples, bons repas, jeux de société, balades au bord du lac - quel plus beau cadeau que de se créer des souvenirs communs ? 


22 décembre 2021

Noël, première étape


 
Je me réjouis. Même si c'est un équilibre fragile, peut-être plus encore maintenant, des liens préservés, de la possibilité de célébrer ensemble, de partager encore, de réunir grands-parents et petits-enfants. Il nous faut mesurer notre chance... et en prendre soin.

18 décembre 2021

Exilée, suite

Alors bien sûr, il y a des choses jolies. Des mains qui se tendent, des liens qui se nouent ou se transforment. Des mots qui se partagent, des gratitudes inattendues. Que tu aies su le voir ou non, l'intelligence du coeur, la profondeur, la tendresse rayonnent chez ceux et celles dont tu t'es entouré. C'est beau, bouleversant parfois - une confidence, un courrier restitué, une photo oubliée - tant de choses peuvent venir éclairer la route, faire signe - "Et dans sa voix, j'entends parfois, un peu ta voix..."

Et des choses moins jolies - des vérités schizophréniques, des abîmes devinés, une telle sensation de vertige parfois... 

Et puis il y a ma vie, délivrée du mythe, de ce pacte enfantin du "Auprès de toi toujours" - qui m'est revenu pourtant, de là où je ne l'attendais pas. Et ma vie aujourd'hui, ma vie ces dernières années, c'est une succession de séparations, de pertes, de deuils symboliques ou réels, pour arriver aujourd'hui à une sensation d'isolement, de dénuement, de fragilité qui n'en finit plus de me submerger...

14 décembre 2021

Exilée


Nous avions pris les billets ensemble, et puis, tu n'es plus là... Le bien nommé Cabaret de l'exil n'est pas le meilleur spectacle de Zingaro que j'ai pu voir ; mais très certainement, il restera le plus intimement chargé d'émotions pour moi. Il a commencé dans une joie un peu folle, faire de ce moment une communion d'amour(s), ne pas laisser ta place inoccupée, l'inscrire dans un partage, un dialogue émouvant et profond. 

J'ai encaissé les premières images sans broncher, le grand manège de bois aux sols couverts de tapis, aux murs comme un musée de tous les spectacles passés ; le passage cette fois non au-dessus des boxes mais au travers de l'un deux ; les oies en liberté, l'odeur du vin chaud, les premiers cavaliers... et puis il y a eu cette si sensuelle danseuse en soie noire sur ce grand cheval frison, et mes larmes ont commencé à couler, j'aurais eu tellement envie de le prendre dans mes bras cet animal, de m'agripper à son encolure, de sentir cette puissance tranquille et chaleureuse, si rassurante, si vivante... et quand des colombes sont venues se poser sur le dos du même colosse noir aux pâturons blancs, en évident clin d'oeil à Ex Anima, que nous avions vu ensemble, je me suis effondrée. 

Je n'étais pas seule et c'était doux ; je me suis rassemblée, j'ai repris un peu de vin chaud, en sortant nous avons admiré le grand feu de joie qui clôture chaque représentation. Et pourtant depuis... le sentiment d'exil perdure. Comme au retour à la vie ordinaire après les mondes fantastiques de Zingaro, du Slava's Snowshow ou du Cirque du Soleil, ta mort me laisse légèrement hébétée, comme au sortir d'un rêve - les couleurs s'évanouissent, la réalité reprend ses droits, et j'avais oublié qu'elle pouvait être si crue, si rude...

07 décembre 2021

Au milieu du chagrin...


 Une oasis de douceur et d'élégance...

05 décembre 2021

Initiation

Je ne savais pas. A quel point le deuil était une affaire physique, incarnée. Le ventre qui se tord, le corps qui saigne hors de toute logique de cycle, les nausées, les insomnies, les kilos perdus et les somatisations diverses. Un truc viscéral. 

Je ne savais pas. Ce besoin vital de se relier au(x) vivant(s), de dire, de répéter, de partager, de raconter, de rencontrer ceux qui ont connu celui qui n'est plus là... de chercher des réponses qui ne peuvent pourtant exister que dans le coeur de notre coeur (et qui y sont, pour peu qu'on sache faire silence, quand la peine cesse de hurler). 

Je ne savais pas. Ce besoin vital de se relier tout court - tellement de fois chaque jour, tendre la main vers le téléphone, vouloir partager une image, une phrase, imaginer un moment à vivre ensemble, avoir l'élan de choisir un cadeau, et puis laisser la main retomber : plus jamais...

Je ne savais pas. Cet élan irrépressible, apparemment contre-intuitif, à se plonger dans ce qui fait lien, ce qui fait sens - écrits, photos, objets... non pour s'abîmer dans le chagrin mais au contraire pour l'apprivoiser, se souvenir, pouvoir dire - ceci a été. Commencer un récit...

Je ne savais pas. Le caractère à la fois essentiel dans le plus fort sens du terme, et dérisoire par moments, de cette volonté de voir du sens - des signes avant-coureurs, le déploiement d'une logique, et des signes ensuite, partout sur le chemin... de naviguer entre un glacial dés-espoir et la conviction très profonde d'une présence qui n'aurait en rien cessé d'aimer, de protéger, de soutenir.

J'apprends... encore, grâce à toi.