31 juillet 2017

#fièredemaZazaaussi

Parce que le combat qu'elle mène actuellement est loin d'être facile - parce qu'il est en partie contre elle, en tout cas contre une part d'elle-même, et qu'il se déroule dans un environnement certes contenant et sécurisé, mais aussi en prise continue avec la souffrance humaine.

De semaine en semaine, et même si elle s'en défend, j'entends les petits pas qui se font, l'humeur qui se stabilise, les émotions qui renaissent, se nuancent, la tendresse plus présente. Les interactions avec les autres qui s'enrichissent. Un peu plus d'ambivalence, un peu moins de tout ou rien. Un peu moins d'anesthésie affective ou d'hyper-perméabilité émotionnelle, un peu plus d'empathie mesurée.

L'humour aussi, souvent noir, mais finalement assez sain : quel meilleur moyen de se protéger de la part si douloureuse de tout ceci que de le mettre à distance ? Elle n'a rien perdu de son don d’observation, de ses intuitions surprenantes, et ça donne une galerie de portraits assez savoureuse quoique un brin cynique. Mention spéciale à l'anorexique qui twerke, qui ne déparerait pas dans un Charlie Hebdo...

24 juillet 2017

#fièredemonLéo2

Ça y est, il est revenu de sa première colo, épuisé et ravi. Avec plein de souvenirs - randos, nuit en refuge, grands jeux, veillées, pipis au lit et vomis de nuit (l'eau des gourdes...) Il s'est régalé, ça ne me surprend pas, Léo a toujours eu un chouette contact avec les plus petits. Super feed-back de sa directrice, plus que le stage de perfectionnement pour finaliser le BAFA ! Un Léo qui grandit à toute vitesse, et se sent partant pour une année de césure aux USA, le temps de mûrir son projet pour l'année prochaine. Y a plus qu'à... organiser, voir comment ça s'articule au niveau de la fac, de la bourse, du visa, du job, du permis de conduire, des assurances, d'APB l'année prochaine... Le point de chute, ça on sait, c'est notre amie Maggie ! Mon GRAND Léo...

17 juillet 2017

Familiens

C'était une semaine salvatrice - reprendre un peu de forces avant de remonter sur le ring. Il était  plus que temps, je commençais à me sentir dérailler. Une semaine dans une grande maison familiale - avec trois générations, des chevaux, un chien et un chat, un piano désaccordé et un grand jardin plein de fleurs, hortensias, roses, agapanthes. Une semaine pour ne rien faire, dormir enfin, tard le matin, à nouveau un peu en début d'après-midi. Je n'avais pas dormi comme ça depuis si longtemps...

Les maisons me font du bien. Ce besoin d'une coquille, d'un endroit où me poser, où me laisser porter ne serait-ce que quelques jours. Cette impression qu'elles sont faites pour durer toujours, qu'il existe un endroit où revenir. A fortiori quand elles sont, comme celle-ci, emplies d'objet qui témoignent de la continuité des générations. Bien sûr, ce n'est pas vrai : les maisons sont vendues, rachetées, transformées, au fil des cycles de vie. Mais y croire apaise mon cœur, me donne à rêver de trajectoires plus douces, d'une paix possible.

Dans cette maison cette fois, trois moments d'émotion joyeuse :

Le moment des noms : comment appeler ces devenant-proches ? Comment être appelée ? Que dit le nom que l'on a , ou celui que l'on donne, de la place qui nous est faite ? Cette semaine, les parents de Ronan sont devenus Tad et Manée ; ça me plaît, ça sonne tendre sans être trop familier. Et pour ses neveux, après quelques hésitations : Lucile ? Tante Lucile ? tutoiement ou vouvoiement ? je suis devenue Tante LuLu, ce qui me ravit absolument : le parfait équilibre entre le formel Tante qui sied à la famille et le non-conformisme affectueux qui me va bien.

A un moment où Tad - donc ! - évoquait Léo, et sa ribambelle de petits-fils, tous ces garçons ! il a ajouté en souriant, presque à mi-voix -  "Maintenant il y a aussi une petite fille ! Mais en ce moment, elle est en réparation." Je n'ai pas osé l'embrasser, mais j'étais émue aux larmes.

Et puis, un câlin spontané avec Oriane et Ronan dans la cuisine - là aussi, beaucoup de tendresse...

13 juillet 2017

La peinture à l'huile...

...c'est difficile oui !  Mais le charme de cet après-midi de stage, c'est de donner le plaisir de réaliser un petit tableau en quelques heures, et une multitude de clés qui motivent à poursuivre la découverte. J'ai bien écouté la leçon : technique / sujet / inspiration ;  couleurs / valeurs / lumières. Aller du plus loin au plus proche, et du foncé vers le clair. Organiser sa palette, ce qui n'est pas si facile ! Les heures sont passées comme un souffle, je n'ai pensé à rien d'autre pendant ce temps - un vrai cadeau en ce moment. 

12 juillet 2017

Crêpes et grands-mères

Un bonheur inattendu,  retrouver Yves et Agnès dans leur maison de vacances familiale à deux pas de Pen Wern. Et découvrir Thérèse, ou Mamé, qui ressemble tellement à ma petite grand- mère à moi : bon pied, bon oeil,  et pas la langue dans sa poche ! Une soirée toute simple et chaleureuse, comme toujours avec eux. Et, pour moi, une furieuse envie de naviguer à nouveau. 

06 juillet 2017

Fleurs

Au médecin qui lui demandait ce qu'elle pensait du pourquoi ses parents s'étaient aimés, elle a d'abord répondu "Parce qu'ils sont beaux tous les deux". Ça a fait rire le docteur, ça l'a fait rire elle aussi, "bah oui, ça aide !". "Ils faisaient la même école, ils avaient ça en commun." Et puis... "Mon père, il est attentionné et protecteur, ma mère, elle est forte et fleur bleue à la fois, ça allait bien ensemble". Le médecin s'est tourné vers moi, il a dit "Forte et fleur bleue, vous êtes d'accord avec ça ?"

Oui. Complètement d'accord en fait. 

05 juillet 2017

#fièredemonLéo


Avec un peu plus de lettres en fait : Bac S spé Maths avec mention Assez Bien !

Et sur l'option Grand Coeur et Responsabilités, mention Mieux que Bien - car sur cette semaine un peu trop chargée en émotions fortes, cela n'aura pas été le seul accomplissement d'un Léo qui décidément a bien grandi et dont nous pouvons tous être vraiment fiers.

04 juillet 2017

Une petite cantate

Le jour où Mémé s'est envolée pour ne plus redescendre, j'étais à un stage de chant. Ce jour-là, j'avais prévu de chanter un air de Maurane, mais du coup j'ai demandé à interpréter la Petite Cantate de Barbara, comme un petit clin d'oeil à son intention.

La veille du service religieux, ma maman m'a fait un joli cadeau, en l'inscrivant dans le déroulé de la cérémonie. Une petite cantate a capella - une petite prière la la la la, avec mon coeur pour la faire, et mes dix doigts, une petite prière mais sans un signe de croix...

Je suis arrivée au bout sans vaciller ; parce qu'à cet instant-là, je la sentais tellement avec moi que c'en était presque joyeux, débordant de présence et d'amour. Une impression qui demeure depuis.

91 étoiles

Chère Mémé,

Il n'y a pas si longtemps, nous fêtions tes 90 ans. Tu étais si fière d'avoir réalisé ton rêve, faire un baptême de parapente, et nous tes petits-enfants, si contents d'avoir préparé notre surprise en cachette des parents !

Tes copines étaient stupéfaites ; tu disais souvent que tu les trouvais vieilles et ennuyeuses, si vite effrayées, toi qui a si longtemps nagé, fait du vélo, préparé des fêtes, bricolé, jardiné, cousu, fabriqué mille choses de tes mains, et préparé des kilos de confitures de p'tites zeilles et de compote de pommes. De la soupe aussi, même si tu avais décidé de ne plus en manger puisqu'elle ne t'avait jamais fait grandir !

Tu ne voulais pas de canne, parce que c'est bon pour les vieux – et si tu marchais en chancelant, c'était avec le petit sourire triomphant de l'enfant qui dit «Moi tout seul !». « Je veux être debout jusqu'au bout », m'avais-tu confié. Tu as gagné ton pari...

Ce dimanche, Elsa m'a dit « Mémé, c'est quelqu'un qu'on peut être fier d'avoir dans notre famille ! »

A 80 ans, tu as fait un baptême de montgolfière ; ça ne t'a pas suffi, ce que tu voulais, c'était des sensations fortes ! A 84 ans, tu as monté toutes les marches du pied de Montmartre jusqu'en haut du Sacré-Coeur (deux fois trois cents marches, pour information) ; à 87 ans, tu faisais de la luge avec les enfants de Guillaume ; à 88 ans, tu étais la reine du SMS, et en langage fonétik ! A 90 ans, tu t'es fracturé le genou – quand on t'a annoncé que tu étais rétablie, tu as rigolé : « J'ai appelé, il est trop tard pour les rattrapages des J.O de Rio, zut alors ! ».

Nous non plus, nous ne sommes pas allés à Rio, mais nous avons des milliers de souvenirs dans tes trois maisons, Mi-Jo, Monette et la Tour Angèle. Des souvenirs de jeux et de déguisements à Meaux, de balades en forêt et de châteaux de la Loire à Amboise, de pêche aux crevettes et de grands tours en vélo à l 'Ile de Ré. Grâce à toi et à Pépé nous avons eu les plus belles des vacances,  nous avons grandi dans des lieux qui font désormais partie de notre histoire à tous les trois.

Comme lui, tu aimais la mer, celle qui bouge et s'agite, qui déferle sur les rochers, celles des grandes marées : le tiède, le plat, ce n'était pas pour toi !

Cette semaine encore, tu nous auras donné une sacrée leçon de vie et de courage, tenant tête aux infirmières : « Prendre les médicaments ? SI JE VEUX ! » et te préparant tranquillement à partir : « C'est doux de mourir en bonne santé », as-tu dit, et aussi, « Je suis contente de vous avoir tous vus de mon vivant ».

Nous n'étions pas bien loin, mais tu as choisi d'attendre que nous ayons le dos tourné pour partir sur la pointe des pieds. Comme l'a dit Louisette, «Encore heureux que c'était sur la pointe des pieds, elle n'était déjà pas bien haute ! »

Pas bien haute, mais tu restes notre grande petite Mémé.