31 décembre 2014

That's what friends are for :-)

Smile ! Thank you Lulu for being a stand for what's possible if you choose to be unreasonable. I hope you continue to dream big and let 2015 be your best year ever !

Halo

Une femme libre

Je ne sais pas si c'est un grand film, mais il m'est allé droit au coeur - parce que, la mer et les marins, bien sûr, mais aussi, la liberté... et cette femme qui assume ses choix, quand bien même ils seraient coûteux et loin des stéréotypes, notamment des stéréotypes de genre. Tout en restant une femme - ce que lui dit son beau commandant : "Tu es une douce, toi... Tu fais des infidélités douces." Les chemins de traverse d'Alice, ses questions, ses errances et ses erreurs me semblent si familiers... Et en même temps c'est comme l'écho d'un temps à la fois révolu et pas si lointain, un rappel à la fidélité à soi-même - ne pas perdre le Nord...

25 décembre 2014

Un point à l'envers, un point à l'endroit

Un point à l'envers, les angoisses d'Elsa, qui ne trouve pas vraiment sa place dans tout ce nouvel environnement et part à l'école la boule au ventre - et manque, souvent.

Un point à l'endroit, le laser game suggéré par Léo avec nos amis - treize grands enfants hilares dans un labyrinthe obscur, et le goûter qui s'en est suivi.

Un point à l'envers, la suspicion de souffle au coeur pour Elsa - mais finalement qualifiée de non organique et donc bénigne par la cardiologue.

Un point à l'endroit, les bons résultats des enfants, félicitations pour l'une et compliments pour l'autre.

Un point à l'envers, les ondes de choc du 20 novembre qui n'en finissent plus de me submerger, augmentées de la défaillance simultanée et radicale de mon Hibou.

Un point à l'endroit, les honoraires enfin versés à la veille de Noël.

Un point à l'envers, les inquiétudes matérielles croissantes, revenus qui diminuent, charges qui augmentent, l'absence de protection à court et à long terme.

Un point à l'endroit, cette veillée de Noël aimante et paisible en famille, notre famille, étonnamment fluide, jusque dans l'intégration de notre charmante vieille-dame-voisine, que je ne voulais pas laisser seule ce soir-là.

Un point à l'envers, pour le déluge de larmes la veille en retournant des tiroirs à la recherche d'une nappe...

Un point à l'endroit aussi pour le repas entièrement fait de mes blanches mains, moi qui ne suis pourtant pas une pro des fourneaux !

Un point à l'envers pour les blessures d'enfance à ciel ouvert, les peines et les solitudes qui se font écho, les nuits sans sommeil.

Un point à l'endroit pour la ressource trouvée dans la beauté au musée Jacquemart-André, une jolie idée de ma maman pour ce 25 décembre sans les enfants.

Un point à l'endroit pour une rencontre à peine esquissée, un point à l'envers parce qu'elle s'est aussitôt évanouie, me laissant à l'infinie vulnérabilité de ces jours-ci.

Un point à l'endroit pour les retrouvailles avec Novecento - découvert avec David, lu à haute voix à Léo, vu en film avec Elsa - ici porté par la voix d'André Dussolier au Théâtre du Rond-Point. Pour ce temps partagé tous les quatre, dans une émotion complice.

Un point à l'envers, parce que je les vois faire si peu de choses juste avec leur père...

Un point à l'endroit pour la G.O LuLu, qui les aura aussi emmenés voir Les Héritiers, et la Fondation Vuitton, et faire du patin à glace sous la verrière illuminée du Grand Palais.

Un point à l'envers, comme mon coeur en les suivant, seule, sur la glace. Ou comme ce point d'interrogation récurrent - cette énergie de vie, où est-ce que je la trouve, et qu'est-ce qu'elle me coûte ?

Un point à l'envers, la crise d'angoisse aiguë qui m'a arrêtée sur une aire d'autoroute en emmenant les enfants à Montlevon - l'accélérateur qui renâclait, et la panique et les sanglots venus d'un coup - trop de responsabilités, de solitude, d'impuissance.

Un point à l'endroit, l'amour qui circule là-bas, débordant et pudique à la fois, les photos de l'autre femme qui disparaissent, un repas du soir comme un repas de fête, coquilles Saint-Jacques et Chardonnay.

Un point à l'envers, la conscience aiguë de l'extrême fragilité de l'état de santé de Bizzou, de la dégradation progressive de celui de Maman - et l'impuissance, là aussi.

Un point à l'endroit, les bonnes nouvelles des très proches - amours qui se (re)construisent, nouveau job, enfants qui vont bien...

Et 2015, ce sera comment ?

A suivre...

22 décembre 2014

Le règne du vivant

Ça faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas ainsi coupé le souffle ! D'Alice Ferney, j'avais aimé Grâce et dénuement, et la Conversation amoureuse, et quelques autres... mais je ne m'attendais pas à celui-là, qui célèbre à la fois la beauté de la mer et la force de l'engagement, ici écologique, et qui donne envie de se documenter davantage et d'agir toutes affaires cessantes... 

Que pourrais-je faire ? se demande un homme qui contemple un désastre, et c'est le commencement des miracles. J'ai suivi pareil homme, refoulé pareille colère, rêvé pareil renouveau : j'apercevais le même désastre (...)

J'ai couru les océans sans loi, ces pâturages liquides pour lesquels je n'étais pas fabriqué. Je ne m'y trompais pas, l'homme appartient à la terre, les eaux vivantes n'ont pas besoin de lui. J'avais pourtant besoin d'elles, comme on désire l'éternité au lieu de la mort, le ciel au lieu de l'enfermement, et sentir au lieu de penser. 

07 décembre 2014

Singularités

Je suis hermétique à l'art contemporain (FIAC, MacVal), mais décidément touchée par l'Art Brut, cet éloge de la folie créatrice. Ces oeuvres créées par des êtres "indemnes de culture artistique" (psychotiques en institution, autodidactes de tous ordres, médiums...), elles me semblent tellement plus humaines, troublantes, fragiles... nées d'une nécessité intérieure, souvent douloureuse, jamais de l'envie de séduire un public, un marché, ou d'étayer des concepts plus ou moins stériles et prétentieux. Les expositions de la Halle Saint-Pierre émeuvent ou dérangent, mais ne laissent pas indifférent : elles sont aussi un livre ouvert de psycho-pathologie, où se matérialisent les intuitions des plus grands analystes - morcellement, corps-machine, angoisse du vide, enveloppes trouées, délires religieux ou paranoïaques, auto-portraits de cauchemar.

Avec toujours cette question : qu'est-ce qui distingue ces créateurs singuliers des artistes "officiels" ? J'ai beaucoup aimé les architectures arachnéennes de Marie-Rose Lortet, qui posent justement ces questions du dedans et du dehors, et de la fragilité, avec ses dentelles qui évoquent aussi bien la cage ou la toile d’araignée que la maison de conte de fées, et ses brins de laine multicolores qui raconteraient une histoire sans ponctuation. Quelque chose qui ne tiendrait qu'à un fil... Mais à tout prendre, dans le registre tisserande, elle me paraît bien moins folle, en tout cas assurément moins sinistre qu'une Annette Messager ou qu'une Louise Bourgeois ?

06 décembre 2014

Des hommes de coeur

Je ne sais pas si c'est la voile qui veut ça, ou ma bonne étoile qui met sur ma route des humains comme ceux-là - dont la simple présence est un cadeau, tellement ça déborde d'humour, de sincérité, de générosité - dans leurs métiers, dans leurs passions, dont celle qui nous réunit, larguer les amarres... Ecouter Fabrice parler de son engagement écologique, Thierry de la façon dont il conçoit son métier d'avocat, Yves de son nouveau projet Glénans (et lire le bouleversant récit de guerre de sa maman, un partage qui m'a beaucoup touchée), ça fait du bien à l'âme. Si en plus c'est au milieu de ces incongrus bateaux sur moquette au Salon nautique, ou mieux, autour de l'incomparable pot-au-feu de cochon aux épices de l'Avant-Goût (d'autres passionnés !), c'est encore meilleur...

03 décembre 2014

Derrière les mots

Là derrière nos voix 
Est-ce que l'on voit nos cœurs 
Et les tourments à l'intérieur 
Ou seulement la la la ?

Entendez-vous dans les mélodies 
Derrière les mots, derrière nos voix
Les sentiments les pleurs les envies 
Qu'on ne peut pas dire non non non
Entendez-vous l'amour caché là 
Derrière les mots derrière les voix (...)

La révolte et la colère parfois 
Derrière les mots derrière les voix
Sur une guitare tout seul et tout bas 
Refaire le monde
Il y a le rêve aussi de partir 
Derrière les mots derrière nos voix
Les terres lointaines qui vous attirent
La mer les étoiles 
Rêves à hélices ou rêves à voiles 
S'en aller (...)

Derrière les mots 
Derrière nos voix 
Derrière les mots 
Est-ce qu'on entrevoit ?

Alain Souchon/Laurent Voulzy