30 avril 2017

Noces de diamant

Un moment précieux.

Parce que cette génération sera probablement la première à avoir vécu assez longtemps et peut-être la dernière à avoir été capable de s'engager pour la vie - suffisamment pour arriver à ces soixante ans de mariage.
Pour le discours de Bizzou - habituellement si discret, et qui s'est révélé dans ce moment - clair, percutant, drôle et émouvant, malgré ses 83 ans, sa santé fragile et sa surdité.
Pour la larme émue versée par une cousine à ce moment-là, qui lui a dit - quand j'aurai votre âge, j'aimerais qu'un homme me parle comme ça. Et moi donc...
Pour la vérité - rien n'a été facile dans leur chemin, et encore aujourd'hui. Et pourtant... ils sont là.
Pour le plaisir de retrouver des membres de cette famille que je n'avais pas vus depuis des années, avec la même chaleur et la même simplicité que si je les avais vus la veille.
Pour le plaisir de chanter ensemble, de voir danser les vieux mariés, ce qui n'est pas un petit miracle suite aux multiples fractures au pied de YoYo - mais il fallait un brin de musette, car il y a une histoire là...
J'appréhendais d'être bouleversée par ces noces de diamant dans les lieux où je me suis mariée, cette mairie et cette église de campagne, ouvertes et fleuries pour l'occasion. Je me suis simplement sentie heureuse pour eux, émue par l'amour qui circulait - et par le champagne qui coulait comme toujours, généreusement !
Je suis heureuse que mes enfants aient vu ça ; avec la distance amusée et un peu distraite des ados, inconscients de la richesse de cette journée et de son caractère exceptionnel à de nombreux titres, mais présents. Ils se souviendront. Quelle chance :-) !

23 avril 2017

Re-naître

Formée en novembre dernier à l'animation d'un travail EMDR en groupes, j'ai décidé de le proposer dans le groupe de parole sur les accouchements traumatiques que je co-anime avec une collègue sage-femme. Après un galop d'essai encore un peu approximatif, première "vraie" expérimentation ce dimanche.

Le processus est déjà partiellement mystérieux en individuel ; il l'est plus encore ici, puisque chacun fait son chemin intérieurement, seules les ressources et les souhaits pour l'avenir sont partagés. Feed-back en post-groupe : j'ai changé de perspective ; c'est comme si ma fille était enfin née ; j'ai envie d'être maintenant dans la vie (une mère qui a affronté la crainte de mourir lors de la naissance) ; ça m'a ouverte à des questionnements auxquels je n'avais pas accès auparavant, à un autre regard sur ce qui s'est passé.

Bien sûr, ce n'est pas magique, c'est dépendant de l’expérience singulière et des ressources initiales de chacun(e) - les pères sont les bienvenus aussi. Pour certain(e)s, ce sera une clôture ; pour d'autres un début, ou une étape. Mais le fait que cela ne laisse personne au même endroit sur la route est déjà passionnant.

Cerise sur le gâteau, l'enthousiasme de la personne qui me supervise, qui me suggère d'écrire au chercheur qui a créé le protocole pour lui parler de cette application, à sa connaissance inédite. Perspective super motivante !

18 avril 2017

Autour du monde

Petit bonheur pro : de retour de vacances, recevoir une gentille carte des USA envoyée par une patiente allemande, qui me remercie pour le chemin fait ensemble ces derniers mois. Inattendu et motivant !

17 avril 2017

Ressources

En voie de guérison, de reconnexion à ce qui me nourrit - le groupe et la solitude, l'animation joyeuse et créative et le silence, faire partie et marcher à mon rythme. La beauté. La gratitude. Lâcher prise, faire un vrai break, tant pis pour l'argent, prendre le temps d'être là. Et aussi celui de n'y être pour personne.

Pratiquer les géométries variables, fêtes de famille(s), week-end câlin, départ en solo. Marcher, nager, faire du vélo, lire, aller au concert, au cinéma, parler à des inconnus, prendre un verre seule en terrasse, observer les passants, les familles, les couples, savourer chaque instant.

M'impliquer dans la préparation de l'anniversaire de la maman de Ronan, parce que ça me parle, célébrer, créer des moments parfaits ou presque, ceux dont on se souvient. Ecrire une chanson, préparer un tajine, mais aussi jouer au foot sur la plage, fouiner dans la bibliothèque, caresser les chevaux. Me sentir "chez moi" avec tous, une sensation de toujours, cette capacité que j'ai à adopter et à me faire adopter. Sentir que mes enfants aussi peuvent y trouver leur place, petit bonheur supplémentaire. Retrouver Victor le temps d'une soirée parfaite aussi, concert des Colibris au Cabaret Sauvage, marche le long du canal et échanges inspirants et sincères - comme toujours dans cette rencontre.

 
M'émerveiller devant la beauté sauvage de Belle-Ile, inondée de soleil et quasi déserte, sentiers côtiers, plages aux eaux transparentes. Au Palais, les panneaux indicateurs proposent en direction Sauzon, Bangor, La liberté de se perdre. Ma direction préférée. Passer deux jours lumineux avec Ronan, observer ce qui là aussi change, s'intègre ? Cuisiner ensemble plutôt que d'aller au restaurant. Prendre le temps de se parler en finissant une bouteille d'un vin délicieux. Accepter un déjeuner de Pâques à Montlevon, être touchée par Saskia qui dit, j'aime beaucoup la famille de Léo, ils sont tous gentils, je n'aime pas les familles mais j'aime bien la famille de Léo. C'est vrai. Moi aussi.