To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
08 août 2025
Swan twins
04 août 2025
Tu es qui ?
Extrait de la voix off de Johanne dans Rêves : « Tu avais conscience de mon désir et tu as eu du mal à résister. Tout le monde rêve de ça, non ? D’être désiré. Tu es qui, si personne te désire ? Personne. Tu n’es personne… Maman galère sur des applis où chacun ne pense qu’à soi et à satisfaire ses pulsions. Elle rencontre des hommes. Mais quand elle rentre, je vois bien qu’elle ne s’est pas sentie irremplaçable. Mamie, elle, n’essaie même plus. Elle cherche une consolation dans l’écriture. Elle aura beau s’oublier dans la poésie, les mots ne viendront jamais l’enlacer, comme elle dit. Elle ne rêve plus d’être irremplaçable pour quelqu’un. Son seul désir est de ressentir encore une fois de la chaleur humaine. Celle d’un corps. Je crois qu’elle y pense tout le temps. Moi aussi, je rêve de ça. »
D'être désiré.e ce n'est pas si compliqué (enfin à ce jour), mais si on remplace par, qui es-tu si personne ne t'aime, ça peut vite devenir vertigineux...
"C'est pas la peine de faire semblant
Tu sais on n'est pas des géants (...)"
Comme le chantent les Brigitte.
Bref, ce soir-là je me suis laissée couler... mais le lendemain je me suis retrouvée :
01 juillet 2025
Pistes
Et puis quelques jours plus tard, il y a eu cet échange sur ce que serait la fonction paternelle, qui serait de soutenir l'élan singulier qui va permettre à l'enfant de créer son propre chemin, de se détacher des déterminismes de ses origines, parce que porté dans ce regard.
Et je me suis fait cette réflexion : à relire la Care Box, je crois que mes épuisements récurrents viennent aussi du fait ce que cet élan, je le soutiens seule depuis toujours - je le relance, ça flanche, j'y retourne, le perds à nouveau, recommence... je ne sais pas encore où, mais je sens que ça fait écho cette histoire, écho à la petite fille maladroite avec ses deux mains gauches, ses lunettes à cache et ses pieds en dedans, écho à ces rêves récurrents où toujours quelque chose m'empêche d'arriver, de terminer, d'être à l'heure, écho au contraste insaisissable autrement entre mon élan de vie, cette grande force joyeuse comme disait mon ami Charles, et ces plongeons - pas dans le noir non, mais dans l'épuisement oui, la guerrière est fatiguée, elle aimerait être vue, prise par la main.
27 juin 2025
Les mains dans la terre, chapitre 2
Derrière la découverte de cette activité si nouvelle pour moi (ce qui est déjà en soi une grande joie), il y a une invitation, une belle rencontre, et une histoire. Celle de parents de jeunes adultes différentes qui construisent un lien de soutien, d'écoute, et pourquoi pas à terme, de créativité commune à destination d'autres parents comme eux. Il y a des gens qui nous ont prises sous leur aile - c'est comme ça parfois, la vie met des anges gardiens sur notre chemin. Ghislaine nous a fait rencontrer Bo et Ruby, Bo m'a invitée à venir mettre les mains dans la terre, et elle a également pris le temps d'établir un contact avec un photographe pour Elsa, qui va pouvoir l'accompagner pendant les jours de cet été où elle sera accueillie... par Ghislaine.
Pourquoi ? Parce que. Pour aucune autre raison que leur générosité. Parce qu'il y a des mains tendues, des cœurs ouverts, et parce que nous partageons cette conviction profonde que le don appelle le don, que l'énergie doit circuler, et faire naître des liens et des projets. Il y a là quelque chose de profondément émouvant pour moi, une infinie gratitude pour ces relais inespérés à un moment où je sentais ma propre énergie s'épuiser, et moi-même disparaître dans cet épuisement. Comme si au bout du découragement et de l'impuissance, quand on ne peut plus pour soi ou pour l'autre, quelque chose ou quelqu'un apparaissait... Leloup écrit ça quelque part je crois, la façon dont le fond de l'impasse annonce une transformation, un cycle nouveau.
Et aussi, je me suis confrontée à nouveau à ma maladresse acquise - acquise enfant dans le regard des autres, installée ensuite faute d'une pratique créative manuelle régulière. J'ai deux mains gauches, et pas du tout cette intelligence manuelle que j'admire sans réserve chez les personnes qui l'ont. Ce qui lève les questions suivantes : est-ce que ça aurait été différent si j'avais été accompagnée sur ce chemin enfant ? Est-ce que j'ai envie de persévérer, de vérifier si l'apprentissage d'une technique quelle qu'elle soit pouvait venir démentir cette vieille croyance ? Je dis si souvent que je peux être infiniment patiente avec les êtres, mais pas du tout avec les choses...
Mais peut-être, oui - il y a comme une envie qui se fait jour d'essayer à nouveau de faire quelque chose de mes mains.
10 juin 2025
22 mai 2025
Step by step
10 mai 2025
Boussole
Vous êtes prise dans un cercle infernal, et seule pour l'assumer. Ne rien faire ou penser pour Elsa est juste impossible pour vous, mais tout ce que vous faites et pensez vous est (ou sera) potentiellement reproché un jour ou l'autre. Alors ... ne pensez surtout pas que "quoi que vous disiez ou fassiez, vous faites mal" (...).
Pour vous accompagner, je vous suggère modestement (en mesurant bien la "facilité" de ces propos pour moi envers vous) d'adopter ma maxime, celle que j'ai décidé d'appliquer quand j'ai eu l'impression de ne plus rien maîtriser dans ma vie et dans celles qui dépendaient de moi, que tout mon univers s'écroulait et se liguait contre moi, que j'étais définitivement nul et sans avenir...
Cette maxime ?
FAIS CE QUE DOIT, ADVIENNE QUE POURRA.
Alors, oui, ne vous abstenez surtout jamais de penser et de faire, pour tenter de réduire les conséquences de situations présentes ou prévisibles.
Faites et pensez à chaque instant ce que vous pensez devoir faire, chaque jour qui passe, à chaque instant. Et surtout en ne vous oubliant JAMAIS dans les équations posées.
Mettez en œuvre ce que vous pensez "juste" de faire, ou ce que vous parvenez à imaginer de "moins cata que possible" à l'instant T. Et ajustez quand vous le jugez nécessaire, en n'hésitant pas à faire des demi-tour complets si cela vous apparaît alors "juste", ce jour-là. Et laissez advenir ce qui doit advenir.
Admettre ce qui advient n'est pas de la soumission ni de la lâcheté, mais c'est admettre que nous ne sommes "que" des humains, très imparfaits et si souvent démunis pour agir sur le cours de nos vies, et sur celui de ceux que nous aimons.
Mais toujours "faire ce que doit..." transformera votre vie et celles qui vous entourent, progressivement et très sûrement. Et vous permettra de continuer A VIVRE en tenant debout !
Merlin
01 mai 2025
Âmies
27 avril 2025
Entre nos mains
Et quand il n'y a plus de mots possibles, on peut toujours prendre par la main. Une main qui serre, retient, étreint à sa manière, la seule désormais possible, une main qui presque... joue ? Comme on ferait des jeux de doigts avec un nouveau-né...
Une main qui renoue le dialogue, permet pour quelques instants de rencontrer aussi le regard. Assez pour dire : "Tu veux un câlin ?", entrevoir un assentiment, ce tout petit oui de la tête. Pas facile, un câlin, quand on est sanglé dans un fauteuil d'hôpital. Mais possible.
J'ai senti un minuscule baiser sur ma tempe, et j'ai décidé de pleurer plus tard. Au moment de partir, je lui ai dit, "Je suis contente de te voir", et j'ai deviné dans le mouvement de ses lèvres un "Moi aussi."
30 mars 2025
Comme une caresse
11 mars 2025
L'Enchanteur
07 mars 2025
Cheerleaders
"La force vous l'avez en vous. Votre fragilité est d'en douter, toujours et encore (...) combattez là où vous êtes efficace : dans l'humain... et accompagnez. Vos patients, vos enfants, avec toute la puissante empathie qui est en vous."
"Une des raisons d'espérer c'est ta force et cette bonté en toi, si belle et si puissante (...). Tu es un si joli paradoxe de sensibilité, de fragilité, et de force, et de détermination."
"Tu ressens que tu es seule, ne reste pas coincée là-dedans. Tu es une belle personne, et également communicative. Fais de nouveaux contacts, il y a tellement de gens intéressants. Assure-toi d'être alimentée par une énergie positive (...). You are not all egoistic if you limit to help other people. You are not on this planet only to give and to give. Change this expectation you have on yourself."
"Vous avez des ressources ! Vos enfants, vos patients le savent, Samir et les jumeaux le savent... il faut que vous en retrouviez le chemin mais elles sont là."
Bon, si avec ça je ne me remets pas debout !!!
28 février 2025
Diagnostic
C'est encore bien plus d'incertitude, dans un monde qui l'est déjà tellement, incertain... ou trop de certitude, sur le fait que maintenant, il n'y a plus d'autre horizon que d'adapter. De s'adapter. D'inventer. D'anticiper - mais en même temps, anticiper quoi, et comment ? Admettre que les possibles se restreignent. Mais aussi qu'il est trop tôt pour entrevoir ceux qu'on avait pas encore envisagés.
Accepter de regarder en face les peurs les plus vertigineuses, et d'affronter nos solitudes, sans le soutien régulier d'un père pour Elsa, d'un compagnon pour moi. Qu'est-ce qu'il change, ce diagnostic, et même, qu'est-ce qu'il signifie ?
Il est si difficile à cerner ce handicap invisible, dont les contours changent d'un jour à l'autre, parfois d'une heure à l'autre, sans anticipation possible. Si difficile à vivre, et si difficile à expliquer, tant il entraîne des décalages et des incohérences, un grand écart permanent entre maturité intellectuelle et empêchements fonctionnels, créativité tout azimuts et fatigue écrasante, finesse relationnelle et limitations sociales...
Nous sommes probablement encore loin d'en mesurer les implications... qui de toute façon évolueront au cours du temps. Pour le moment il s'agit de trouver la force de rassurer, de tenir, d'accompagner, et de trouver des raisons d'espérer. C'est le moment d'avoir foi - c'est si beau, d'avoir la foi.
Anges gardiens
Et puis ce matin au milieu des consultations, il y a ce message audio de notre responsable d'équipe médicale à qui j'ai confié hier ce qu'Elsa et moi nous traversons, parce qu'évidemment ça impacte ma présence - un message qui me remercie de la confiance que je lui fais, redit son engagement pour le bien-être de toutes et propose du soutien en cas de besoin. Une équipe qui va bien et où nous veillons les unes sur les autres - "N’hésite pas, on est là"- c'est un privilège si rare, et une telle chance en ce moment pour moi...
Un message qui nomme aussi, et c'est peut-être plus précieux encore, ce que j'apporte à cette équipe, à cette clinique, aux étudiants que nous suivons - et qui ce faisant me redonne mon identité de soignante, une reconnaissance de ma compétence et de mon expérience, et une raison de continuer à être là - ce qui me vient c'est cette expression anglaise, to show up - de me manifester, de me présenter dans ce que je suis. Je l'ai écouté deux fois d'affilée - ça m'a émue aux larmes...
Et puis dans ma boîte mail j'ai trouvé ça :
"(...) Tu travaille comme psychologue indépendante (c'est ton métier, non ?) Ne gaspille pas ton énergie à te battre avec ton ex. C'est de l'énergie négative. Fais ce pour quoi tu est douée et développe-le. C'est là que réside ta force. Peut-être tu peux développer des choses commercialement dans ton domaine. (Aide aux parents avec des filles autistes ? Une association ?) Think outside the box. Chaque inconvénient a son avantage. Tu vas trouver des solutions. Fight like a girl 😃- If you want someone to brainstorm, I am here.
Si ta situation (ou d'Elsa) devient vraiment pénible tu peux frapper à la porte. Je ne fais aucune promesse mais peut être je peux aider."
...et re-sourire embué. Yes.
27 février 2025
28 janvier 2025
Et maintenant, on fait quoi ?
On essaie de ne pas faire l'erreur habituelle de chercher aussitôt des réponses, des solutions, des stratégies - nous l'avons tant fait déjà. Il faudra bien sûr mais... pas tout de suite. L'hiver ce devrait être le temps du répit, du repos, de ce qui s'écoule doucement avant que quelque chose, peut-être, ne germe et ne refleurisse. Est-ce qu'on peut à la fois faire confiance et ne pas ignorer qu'il faudra du temps, un temps incompressible autant qu'imprévisible ? Je crois que oui. Est-ce que je peux ne pas m'oublier une nouvelle fois sur ce chemin ? L'avenir nous le dira.