31 octobre 2011

Un don

- Tu crois que je serai encore belle quand je serai vieille ?
- Ce que je crois, c'est que tu seras de plus en plus aimée. Et de plus en plus grande.

Ou comment répondre à une question de midinette un brin narcissique (Miroir, mon beau miroir...) à un tout autre niveau - celui du coeur et de la vision.

Ou comment transformer une demande de réassurance un peu bébête (même si, les cheveux gris qui se multiplient, la petite ride du sourire qui se creuse, etc, etc.) en pur cadeau - celui d'une confiance qui, à cette étape de ma vie, est probablement ce que je peux recevoir de plus précieux.

24 octobre 2011

Quelques minutes de soleil en plus

Le plaisir de faire composer un bouquet par un fleuriste inspiré, à offrir à ma belle-maman pour le repas gentiment préparé pour les 12 ans de Léo. La joie incrédule de celui-ci devant le cadeau qui s'est mystérieusement mis à sonner : Oh, c'est pour moi ??? Dormir une nuit complète, sans cachets et sans réveil angoissé. Un peu de Vélib' au soleil... La rencontre impromptue mais joyeuse d'une ancienne patiente à la FIAC - la dame à la licence poétique... Au même endroit, la tentation de capter les bribes de conversations qui fusaient - rires d'enfants, snobismes avérés, langues étrangères, scène de ménage, perplexité ouvertement exprimée... et l'envie d'en faire un montage sonore : ma FIAC à moi ! Des bonheurs de cinéma : The Artist, le décalé Toi, moi et tous les autres, le poignant Incendies, demain, Polisse ? Un week-end tout doux qui se prépare.

20 octobre 2011

Piquée !

Un cadeau-clin-d'oeil il y a une ou deux semaines, plein de malice affectueuse... c'est vrai, je ne l'ai pas volé. Suis hérissonne et hérissée en ce moment, souvent, et ne me laisse pas si facilement toucher. Bon, comme c'est dit avec humour, qui sait, avec amour, je crois que je peux l'entendre... et même le reconnaître volontiers. Et puis, il a de jolies couleurs, malgré tout, ce cactus !




18 octobre 2011

Ilo veyou

Suis une inconditionnelle de Camille. Ai guetté la sortie de l'album, lu les interviews, écouté les extraits de chansons.

Eu un p'tit (non, un sérieux) coup de blues en songeant qu'être séparée signifiait, ne plus attendre que David pense à m'en faire la surprise - ni celle-là, ni aucune autre. Eu un p'tit coup d'peps en pensant que je pouvais fort bien me l'offrir moi-même. Eu p'tit coup d'génie (ou plutôt, quelque chose entre l'intuition et le souhait informulé) en appelant le Hibou alors que j'étais déjà à la caisse de la FNAC.

Réponse : Oui, je l'ai déjà acheté - en fait je te l'ai déjà acheté. Il t'attend à la maison.

La pluie s'est arrêtée. Il fait beau.


17 octobre 2011

A méditer

Trouvé chez Coumarine :
Ne pas perdre son temps à ensemencer des déserts.
Le texte complet est là...

Je m'y épuise ces jours. Ensemencer le désert. Ne pas savoir renoncer à en appeler au lien, à l'humanité, et à la recherche d'un sens, là où l'autre est perdu dans une zone inhumaine et insensée. Etre aux prises avec le plus aigü d'une blessure d'enfance dont je sais qu'elle ne trouvera pourtant pas réparation à cet endroit. Déployer une énergie désespérée pour prendre néanmoins soin le plus possible de l'amour et de l'amitié autour de moi, de mes enfants, de mes patients aussi. Y arriver... parfois.

09 octobre 2011

Poisson volant

Elsa, à la piscine : Maman, j'aimerais bien nager de mes propres ailes ?!

05 octobre 2011

Hibou, joujou, bijou

Dans la catégorie petites joies qui font du bien, il y a le nouveau LuLuPhone... Moi qui longtemps n'ai eu qu'un téléphone sachant téléphoner, qui suis difficilement passée à un petit modèle gérant mails (sur un écran nanométrique !) et fichiers audio, me voilà pourvue d'un fascinant joujou dont je ne maîtrise pour le moment pas le centième des possibilités mais qui me réjouit absolument... Merci le Hibou ;-) !

04 octobre 2011

La Colère

Et puis tiens, puisqu'il est si beau, et de circonstance, le texte de Leprest - le voilà.

Ca te vient, ça t'arrive, cent clébards dans la tête,
Une locomotive, un barrage qui pète
Ca te sort d'une graine et ça devient un tronc
Et les branches d'un chêne qui t'éclatent le front
C'est jouir à l'inverse, c'est un ciel à sanglots
Et son grelon qui perce les parois de la peau
C'est pleurer à l'envers, le pétard de la peine
L'orgasme de la haine, c'est s'entr'aimer quand même,
La colère

C'est un piano qui cogne dans l'orchestre des veines
Ce pipeau dont l'haleine sent mille saxophones
C'est la sueur de décembre, mourir en italique
Vouloir nouer ensemble la Manche et l'Atlantique
C'est une épée tendue à la barbe des cons
Une fleur de passion aux pétales pointus
C'est le jour moins le jour, c'est un accouchement
Sans l'aube d'un enfant, les mâchoires de l'amour,
La colère

C'est les yeux qui s'effritent et le poing qui se blesse
Au tranchant des caresses, au baiser de la vitre
"Patron, une dernière, à la santé du diable !"
Et je casse mon verre sur le bord de la table
C'est un rire qui balance sous le ciel des gibets
Et son sexe bandé en haut de la potence
C'est le coeur éclaté mais c'est mieux que se taire
De pouvoir la chanter, comme hurler de colère,
Sa colère

C'est l'anus du Vésuve dessous ma casserole
Un fleuve de pétrole où navigue l'étuve
La langue qui s'embrase, la salive qui brûle
Et le ventre qui hurle pour attiser les phrases
Cette vague de braises au bûcher de la mer
Cette écume incendiaire qui lèche la falaise
C'est un feu de chevaux lancés au coeur des champs
Et le vent qui reprend l'odeur de leurs sabots,
La colère

C'est sauter à deux pieds sur l'édredon des ronces
La rage qui défonce les portes enfoncées
C'est l'opéra du cri, l'orage de tes bras
C'est cracher du lilas à la gueule des orties
C'est un hymne de fou, c'est l'étincelle noire
Qui porte à la victoire l'agneau contre le loup
Un baiser en dedans à l'amitié complice
Qui mord à pleine dents le cul de l'injustice,
La colère

Allain Leprest

Life goes on

Avec... les femmes-sujet de Et maintenant on va où ? revigorante (et très joyeuse) leçon de responsabilité, de solidarité et de créativité féminines - excellent antidote aux tragiques femmes-objet de L'Apollonide... les derniers danseurs de tango sur les quais, avant l'automne... l'expo sur le Livre Rouge de Jung au musée Guimet- même si je ne saurais dire s'il s'agit d'une oeuvre hautement spirituelle (artistique, c'est indéniable) ou du délire d'un esprit certes remarquablement cultivé mais sérieusement malade... le concert de Leprest transformé en émouvant hommage rendu par Loïc Lantoine (époustouflante interprétation de La Colère), Romain Didier (La Retraite continue à me donner le frisson), Véronique Pestel, la Rue Kétanou...

01 octobre 2011

Voie de passage

"Ce n'est pas parce qu'il ne t'est rien revenu, que ce n'est rien devenu… "

Nous ne savons jamais ce qui se perd ou ce qui reste, à quel moment nous avons fait un geste ou prononcé une parole qui sera peut-être décisive pour la suite d'une histoire, la nôtre ou celle de l'autre, d'un autre... quelles graines trouveront une terre favorable et s'enracineront, pour longtemps peut-être, et lesquelles se perdront.

Ni tambours ni trompettes, l'instant est passé, la phrase a été dite, sans que nul ne s'en aperçoive. Des semaines ou des années plus tard peut-être, on vous dira: "C'est le jour où tu m'as dit..." ou peut-être on ne vous dira rien, vous ne saurez jamais. Le début d'une amitié, les germes d'une rupture, ou même une rencontre de passage, une seule phrase, qui fait basculer d'un côté ou de l'autre...

Nous ne savons pas davantage ce qu'il reste d'un amour qui se termine, ni comment cette invisible empreinte évoluera au fil du temps. L'amour donné, reçu, ne disparaît pas mais devient autre, chemine en nous, à notre insu…

Ce que nous savons si peu faire : accepter ces changements d'état, dans les minuscules occasions comme dans les plus fondamentales... Accepter que les (meilleures !) choses aient une fin, qu'elles puissent avoir "fait leur temps", comme on dit ; que les liens se rompent ou se délitent, que les rencontres aient des saisons, et que cette "fin" ne soit pas triste, mais plutôt une occasion de se réjouir, que cela ait été...

Croyance : Ce qui a été peut être modifié, endommagé par ce qui a suivi, annulé par ce qui en sera dit ultérieurement. Certitude : Cela a été, quoi que cela devienne.

Croyance : Le présent bascule dans le passé qui bascule au mieux dans le doute, au pire dans l'inexistence. Certitude : Cela a été et cela fut vrai - et cela fut juste, au moment où cela fut. Cela a été et continue à faire partie intégrante de nous-même, à nous façonner autant que nous le façonnons, à nous faire vivre.

Lost in translation

Quand chaque évidence est devenue une question, non seulement au présent mais encore au passé - que reste-t-il ? Quand les gestes les plus quotidiens restent suspendus au-dessus de l'abîme, que reste-t-il ? Quand les élans du coeur se perdent faute de rencontrer leur destinataire - que reste-t-il ? Quand l'espoir devient colère, quand l'amour devient méconnaissable, que reste-t-il ? Quand je me blesse à mon propre coeur, qui se referme sur sa blessure, que reste-t-il ? Quand ce qui tissait la vie jour après jour - les joies simples, la confiance dans l'alliance - n'est plus qu'un filet sale et déchiré - que reste-t-il ? Quand ce qui sauverait l'un blesse invariablement l'autre, que reste-il ? Quand les mots comme le silence sont devenus impuissants à faire entrer dans le lien un peu d'air et de lumière, un peu de paix - que reste-t-il ?

Ce matin, j'ai rêvé que je recevais de toi un message qui disait : "Je ne t'aime plus".