27 août 2016

Rock en Seine

Je ne suis pas une grande mélomane, écoute souvent les mêmes choses, même si je regrette de ne plus avoir l'occasion de découvrir de nouvelles pépites (sauf récemment Michael Kiwanuka, merci Télérama). Peut-être aussi parce qu'après mes journées de travail, j'ai surtout besoin de silence, suis peu disponible pour un effort d'écoute supplémentaire. Alors Rock en Seine, pour moi qui écoute plutôt de la chanson française, quand elle est bien écrite, et des ballades pop, c'était pas gagné ! Et en fait... c'était une excellente surprise : pour l'atmosphère bon enfant - public sympa, relax, pour la variété des propositions, la possibilité de goûter à plein de choses, de rester ou non, sans enjeu. Trois chouettes concerts : Wolfmother - bon, je ne dis pas que je vais me mettre à écouter ça au dès le matin au réveil, mais dans le contexte festival c'était top, ça décoiffe ! Edward Sharpe and the Magnetic Zeroes, une bande de post-hippies californiens qui se fait son p'tit boeuf entre potes sur scène, fait participer le public et nous a tous mis en mode Woodstock (en plus politiquement correct, quand même, on est en 2016. Dommage.) Sigùr Ros - je suis tombée sous le charme, ai regretté la foule compacte et bavarde - à ré-écouter chez soi ou à voir en salle si possible, je serais vraiment partante. Complètement hypnotique.

26 août 2016

Inner Gold and Sleeping Parts

Je voulais écrire quelque chose à ce propos - ces rencontres, durables ou non, qui réveillent, activent, de précieuses et plus ou moins secrètes parts de nous-mêmes, ça me parle, et me tient profondément à coeur - ces liens-là sont le sel de ma vie. Et puis j'ai réalisé que mon ami JP l'avait déjà fait - et avec talent, alors j'ai simplement souligné ce qui me semble être le coeur de cet effet très spécial, la danse des esprits :-).

I think that some friends have a particular talent. When you talk with these people, you have a strange (et délicieux) feeling : some inner parts of you, of your mind are… activated. (It happens, sometimes, that you trigger the same effect in response)

You can use subtle metaphors to explain this, like surprisingly finding inner gold, or opening unknown windows, new stairs… thanks dear ! I do think that some parts of our brain are sleeping, or are “put in a box”, useless. Sometimes you don’t even know or remember that they’re here, in a corner of your attic.

When they’re activated : you are surprised, thankful, you see and feel them blossoming around, in you. It gives you a big amount of energy and happiness. When you activate them (by doing nothing but being yourself in a conversation)  in your chatterboxing partner’s mind, you can see this person like… floored-with-a-smile.

If this person dies, or flies away, you feel a bit strange or sick for a moment, because, as you can guess, these golden activities which liked to dance in your head, they want to dance more, and they can’t. The bond only could make them dance. Conversations.

Some parts are real gold, they stay : you can keep them for you, you grew, that’s your new treasure, votre nouveau trésor ! Some parts begin to hurt you, though. They dance alone, lost in your mind, they hit walls, they break themselves. They wait. You have to use the old boxes. These sleeping parts of you, made alive, have to go back to sleep, “Off to box, chatterbox !”. Your pie gets smaller.

This is how you understand why Conversation is an Art, sometimes.

Dial : Nothing lasts forever. You knew that, don’t you ? Good news or bad news ?

Trois amis en quête de sagesse

Je craignais le coup marketing - les trois poids lourds du développement personnel réunis pour un best-seller annoncé, mais c'est une douce surprise et une lecture qui fait du bien - comme en son temps le Petit Traité des grands vertus, avec ici cette dimension profondément humaine, amicale - moins d'intellect, plus d'humanité. Je me régale tout particulièrement avec les interventions de Christophe André (qui m'a déjà beaucoup apporté avec Méditer jour après jour), son engagement personnel dans sa parole, son approche du soin résolument humaniste, et sa bienveillance qui n'est pas complaisance mais me semble plus à échelle humaine que le niveau d'exigence spirituelle de Matthieu Ricard ou d'Alexandre Jollien. Extrait :

"De façon générale, il me semble que la bienveillance devrait être notre attitude relationnelle "par défaut", comme disent les informaticiens. Ensuite, on ajuste ses intentions, ses attentes ; on peut reculer, se rétracter ou donner plus, mais c'est la meilleure position de départ pour effectuer un véritable choix de véritable humain."

Prologue

"On voit ces trucs-là partout aujourd’hui, l’art de rue se distingue difficilement de la vie de rue, ces voitures à pois sur Canal Street, ces kiosques à journaux enrubannés tels des paquets-cadeaux. Comme si les rêves se résumaient à des articles référencés dans un catalogue d’expériences disponibles. Curieusement, cependant, la possibilité de satisfaire son moindre désir – la profusion qu’offre à profusion la ville aujourd’hui – tend à vous rappeler que ce dont vous avez réellement faim, c’est précisément ce que vous ne trouverez jamais là-bas. En ce qui me concerne, ce dont j’ai faim depuis mon arrivée il y a six mois, c’est de ressentir les choses dans ma tête d’une certaine façon. Sur le moment, je n’aurais pas été capable de verbaliser cette sensation, mais maintenant je pense pouvoir dire qu’il s’agit peut-être de croire que tout, à tout instant, peut encore changer."

Garth Risk Hallberg, City on fire

...qui par ailleurs regorge d'autres pépites à collectionner, et d'un sacré élan vital : ça foisonne, s'entremêle, touche souvent très juste, et donne carrément envie d'écouter la bande-son qui porte le roman.

25 août 2016

Happy too !


24 août 2016

Trois petits bonheurs pro

Une ancienne patiente qui prend le temps d'envoyer des photos de son tout nouveau bébé et quelques nouvelles, pour dire qu'elle va bien mais qu'elle avait envie de partager ce bel événement de la vie.

Une autre qui raconte avec beaucoup d'émotion son mariage, cet été, ravivant au passage plein de chouettes souvenirs - les montagnes russes émotionnelles, les torrents d'amour reçus, la force du geste symbolique. Et l’expérience, nouvelle pour elle, de vivre chacun de ces instants au présent, sans déjà regretter le précédent ou anticiper le suivant.

Et une dernière, habituellement en mouvement perpétuel, qui fait part de sa découverte de la joie de perdre son temps, de faire des choses "gratuites", sans objectif aucun, pour le plaisir : coloriages, patient désherbage manuel quand un coup de produit chimique produirait un résultat bien plus rapide et durable... un exercice contemplatif à part entière. A l'écouter, j'avais presque envie moi aussi de tirer une petite chaise au soleil pour arracher les graminées.

23 août 2016

Bon pied, bon oeil

Mémé, 90 ans, s'est fracturé le genou en juillet. Radio ce jour pour voir où en est le rétablissement. Dialogue par texto :
LuLu : "Alors, t'as le droit de t'inscrire au marathon ?"
Mémé : "Grosse surprise radio bonne plus de trace ni de gouttière. J'ai téléphoné, il est trop tard pour les rattrapages des JO de Rio, zut alors !"
J'adore.

21 août 2016

Incorrigible et contradictoire

C'était beau comme dans un petit film français - une grande maison familiale avec un jardin, un chat, un chien et des chevaux, des brochettes de gamins, des cousins qui se retrouvent chaque année au café de la place, des vieux gréements et des chants de marins, des hortensias, des rayures blanches et bleues et des galettes au beurre salé. Un vrai fantasme breton, et pour moi, un vrai fantasme tout court - cette idée d'une famille, d'une structure, d'une pérennité, d'une transmission, après lesquelles je cours depuis toujours, et qui me torpille régulièrement depuis ma séparation. J'ai beau savoir qu'au-delà des apparences, rien n'est jamais simple, il n'y a rien à faire, ça marche ! Et ça me touche au coeur. Me donne des envies de rêver. Reste à savoir comment rendre ça compatible avec ma névrose jumelle, pas moins ancrée, celle de l'élan, de la légèreté et de la liberté, maison de famille versus roulotte ou bateau.

13 août 2016

Kifs et spi

 Glénans Paimpol, stage Iles Anglo-Normandes, kifs ;-) : découvrir une nouvelle zone de nav' (dont la petite perle verte de l'île de Stark). Causer méditation et intelligence collective avec notre mono, Bernard. Constater avec plaisir que la pleine conscience, l'EMDR, sont de plus en plus connus de publics variés : un peu plus de poids du bon côté de la balance de l'humanité ?  

Faire des siestes à bord, partout : dans la cabine, dans le carré, sur le pont. Il n'y a qu'en bateau que je me repose comme ça - bercée, à l'abri du monde.

Etre à la barre au lever du soleil. Au coucher, aussi. Voir une lune rose se lever sur la mer. Passer le cap Frehel au spi. Se baigner à Stark, dans une eau transparente, et se sécher au soleil. Boire une Guiness à Guernesey. 

Découvrir les courants, les calculs de marées, et qu'on ne plaisante pas avec ça : si les éléments sont contre nous, ne pas pécher par excès d'optimisme et toujours avoir un plan B. Et un plan C. Intéressante leçon d'humilité et de prudence.

Les rochers aussi demandent bien plus d'attention et de calculs que mon expérience en Méditerranée ! (J'ai découvert l'antidote à la règle Cras, le rapporteur breton : mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire si simple ?)

Angles, distances, hauteur d'eau à une heure donnée (avec un pied de pilote pour la hauteur et une marge de sécurité sur l'heure prévue), alignements complexes, naviguer en Bretagne, ce n'est pas donné à tout le monde. Mais c'est hautement pédagogique ; à refaire, donc !

12 août 2016

Grande Fille

En avril dernier, j'avais fait ce petit séminaire en ligne, savoir ce que l'on veut vraiment... J'avais trouvé l'exercice intéressant, traîné longtemps comme un porte-bonheur les documents correspondants, et puis j'ai oublié - comme toutes les bonnes résolutions, comme la plupart de nos élans de bonne volonté. Aujourd'hui j'ai ré-ouvert l'enveloppe - et j'ai pu constater que presque à mon insu, en tout cas sans volontarisme forcené, nombre de ces graines avaient GERME :-) ! 

Sur les listes :
- contacter quelqu'un dont je n'ai plus de nouvelles depuis longtemps : je pars passer un week-end chez Ghislaine à Antibes en septembre
- négocier un calendrier clair et au moins moyen terme pour les enfants avec leur père
- oser me dégager : une demi-journée dans la semaine, en contrepartie du fait de travailler le samedi matin, des temps de pause dans la journée, des vacances ou des week-ends sans les enfants, pour ne pas être constamment en surcharge
- assumer et financer un temps hebdomadaire conséquent de femme de ménage
- commencer à appliquer ma formation EMDR et la développer
- épargner un peu plus chaque mois
- modifier un peu mon chez-moi (petits travaux, achats déco)
- soutenir les liens familiaux : l'objectif était alors organiser les 70 ans de Papa, fait !
- me ré-inscrire au yoga, trouver un moyen de méditer un peu plus régulièrement (merci Headspace)
- expérimenter l'EMDR pour moi-même - et donc trouver un interlocuteur qualifié et convaincant (un défi quand on est pro soi-même) !
- ré-ouvrir la maison au monde : hébergement de Victor, accueil de Ray
- biffer tout ou partie de ma to-do list spéciale procrastination : faire valider le titre de psychothérapeute par l'ARS, modifier le livret de famille, ouvrir un compte pro, trouver un comptable, prendre RV avec l'URSSAF... fait ou en très bonne voie, RV pris etc. Problème : cette liste a tendance à s'auto-régénérer. 
- me ré-inscrire pour un stage aux Glénans : ça commence DEMAIN :-) !

PS : Et ce qui n'est PAS fait ? Il reste des chantiers ouverts, et non des moindres. Mais nombre de points ci-dessus sont des petits pas intermédiaires. C'est déjà ça.

Patient alpha

Pour ce que j'en ai compris, le patient alpha, c'est celui par rapport auquel il y a un avant et un après dans notre pratique. Sur mon exercice jusque-là, je me souviens très bien de qui il s'agit - une jeune femme que j'ai longtemps accompagnée, qui m'en a fait voir de toutes les couleurs mais grâce à laquelle j'ai beaucoup appris et qui aujourd'hui va BIEN. Dont j'avais dit en supervision, au début, qu'elle dépassait mes compétences - et puis aujourd'hui, ces patients ne me font plus peur.

Après la formation EMDR, je me suis lancée avec mes patients - et je tâtonne énormément, car tous sont des patients complexes. Ce qui est frustrant, challengeant, et même parfois, angoissant.

Aussi, quand j'ai vu arriver ce stewart incapable de reposer le pied dans un avion suite à un accident  corporel pourtant mineur, j'ai pensé que j'avais enfin trouvé le patient avec lequel appliquer à la lettre le protocole (trauma simple et récent) et me faire une idée de la puissance de l'outil. Bingo. Préparation mise à part, UNE SEULE SEANCE et j'ai reçu ce texto : "La bonne nouvelle est que j'ai pu prendre l'avion lundi et mercredi sans aucune crainte, à ma grande surprise et pour mon plus grand bonheur". Le bonheur est partagé m'sieur, et l'encouragement à continuer ma formation, majeur !

PS (un mois plus tard) : "Deux semaines de reprise, je suis comme avant, sans aucune appréhension, problème ou peur à bord. Ça fait vraiment du bien d'avoir repris le boulot d'ailleurs !"

09 août 2016

Ray Man


Ray est exactement le genre d'être humain qui fait que je reste une inconditionnelle de CouchSurfing. Car sinon, comment croiser la route d'un musicien-hippie-sculpteur-pirate californien qui cultive son côté bad boy mais distribue des petits cailloux en forme de coeur aux inconnus - cailloux issus de la rivière qui coule au fond de son jardin de Nevada City ? Un Petit Poucet blues-rock, un ours au grand coeur comme je les aime, un humain vivant comme je les aime aussi - curieux de tout, intrépide et cool à la fois - et qui me reconnecte à cette dimension-là en moi aussi, grain de folie, non-conformisme et curiosité débordante pour l'humain dans toutes ses dimensions.

Qui dit de lui-même que ses deux métiers consistent à donner du bonheur aux autres - sculpteur, il travaille depuis longtemps pour Disney ; musicien, il improvise volontiers avec des amis de passage - je l'ai vu faire à Belleville. Venu en Europe pour réaliser un rêve de longue date, et s'enivrer de la culture du Vieux Monde.

Le bonheur de CS c'est ça - faire exploser les barrières de culture, d'âge, de langue, le repli sur soi et la méfiance pour ouvrir sa maison à l'inconnu et à la rencontre, et en ressortir un peu différent, nourri à chaque fois. Parler de la vie, de l'amour, des trajectoires et des choix de chacun, en toute liberté, sentir là où ça connecte, se rencontre, fait sens, c'est si bon à vivre ! Avec un verre de bon vin, c'est encore meilleur évidemment. Il m'a apporté un Bordeaux, je lui ai fait découvrir le Chinon. Dommage qu'on n'ait pas eu le temps pour goûter le Bourgogne... la prochaine fois ?

01 août 2016

Juillet-Août

Story Snapchat de Léo ce jour : "Si toi aussi tu changes de parent aujourd'hui..". Multi-liké évidemment. Hum. Pas sûre de trouver ça drôle...