28 juillet 2010

Juste ça

Aujourd'hui, beaucoup de gens ne se sont rien dit
N'ont rien vu et n'ont rien écouté
Aujourd'hui tu m'as réveillé avec du thé, des caresses
Et des baisers, j'étais si heureux que tu existes
Et il faisait beau, si beau, si beau...
Il faudra que je le dise
A quelqu'un
Pour qu'ils ne soient plus si nombreux
A mentir demain...

Jacques Higelin

27 juillet 2010

Viennois

Gare Saint-Lazare, ligne 14, une valse de Strauss envahit tout l'espace. Ou plus exactement, un chef d'orchestre en chair et en os dirige des musiciens de papier - mais le son est excellent, et l'effet saisissant. Une invitation au voyage - pour une compagnie d'aviation ? - je ne sais plus... mais le résultat était indiscutablement poétique.

Nosologie

Les jeunes médecins sont bien peu préparés à la chose psychique. Aussi, devant cette crise d'angoisse aiguë qui se donnait des airs de menace d'infarctus, ou encore d'AVC, l'interne de garde aux urgences a-t-il préféré doctement diagnostiquer - en l'absence de résultats d'examens alarmants - un "virus d'été" (pourtant à priori inconnu des manuels de médecine ?). Remise de ses frayeurs, la patiente, qui n'est pas dupe, en rit encore...

Ce serait une histoire drôle - si elle n'était pas si représentative de ce courant de plus en plus dominant qui tend à proposer un modèle prétendument scientifique : symptôme - syndrome - réponse comportementale ou neuro-chimique au détriment de la singularité et de la complexité de la vie psychique - modèle de plus en plus imposé à l'exclusion de tout autre...

Rappel

...la vie commence au-delà de la zone de confort...
(et j'ai tendance à l'oublier, parfois).

25 juillet 2010

La tête dans les étoiles

De vacances en vacances, sur le trajet du retour, un rituel s'installe : alors les enfants, qu'est-ce que vous avez aimé ? Cette année : le parcours aventure (acrobranches), les vachettes d'Intervilles (hélas...), la plage tous les jours et le bateau gonflable, le maillot du Barça et la petite robe Desigual ramenés de notre escapade à Barcelone (la casa Batllo est passée à la trappe mais pas l'appart - gigantesque - que nous avions trouvé pour une nuit, tant pis !), le feu d'artifice tiré juste au-dessus de notre tête, sur la plage... l'incontournable passage à Cairanne, sans lequel les vacances ne seraient pas tout à fait les vacances.

Et les adultes ? Le traditionnel repas au Château de Jau (qui a eu les honneurs du Télérama de la semaine dernière), la soirée théâtre impromptue aux Estivales de Perpignan (une adaptation vocale déjantée d'une nouvelle de Maupassant, et le Grandiloquent Moustache Poésie Club), les parties de Pictionary et de Trivial Pursuit (avec règles revisitées !), et deux romans délicieux : Au Bon Roman - un fantasme pour lecteurs papivores - et L'ombre du vent, roman feuilleton addictif !

24 juillet 2010

Sale môme

Retour de plage tardif, j'ai la flemme de préparer un repas pour quatre et exprime à voix haute mon envie qu'une bonne fée, un lutin quelconque, bref un coup de baguette magique fasse apparaître un repas tout prêt, de préférence frais et savoureux. Léo, mi-amusé mi provocateur : "Bah, c'est facile, suffit de demander à Maman...".

08 juillet 2010

Avant les vacances

Je vais où la vie va...
Présent infini.

(E)laborieux

Définitions possibles de la psychothérapie :

- Le travail thérapeutique rend moins con - parfois ! Mais ce parfois, change tout...

Et, après le constat qu'en relisant quelques écrits pourtant anciens, les fondamentaux étaient déjà là : c'est toujours moi. Mais c'est moi en mieux !

07 juillet 2010

Hold the magic

- J'ai besoin de magie moi aussi !
- On a TOUS besoin de magie...


(... non ?)

05 juillet 2010

Old school ?

Suis passée au Chat Pitre, faire le plein de livres pour les enfants cet été. Souvenirs d'enfance, d'une des rares choses vraiment partagées avec mon père, qui m'a fait découvrir, de Fnac en Fnac, les grands classiques : Dr Jekyll et Mr Hyde, L'île au trésor, Le lion. Ai acheté pour Léo, Dr Jekyll et Mister Hyde, L'île au trésor, Le lion. Et pour Elsa, qui les regarde en dessin animé, Les Malheurs de Sophie, et aussi, les Contes de la Rue Broca. Rien qui aie moins de quarante ans, et même beaucoup plus, donc. Mais aussi, rien que je ne puisse partager avec eux...

Devant les jaquettes cheap des productions contemporaines, devant les interminables sagas d'heroic fantasy (et les niaiseries à base de princesses/starlettes/sorcières en herbe), je reste pensive... il y a peut-être des perles à découvrir là-dedans - mais comment ?

Pour moi-même, Les déferlantes, un roman de Nick Hornby et un autre de Toni Morrisson, un autre encore de Geneviève Brisac (déjà presque fini, déja décevant). Il va falloir se lever tôt pour être à la hauteur de la revigorante autobiographie de Benoîte Groult ! Mon nouvel ami le Manuel de Psycho-Pathologie Clinique (on ne rigole pas s'il vous plaît... une pensée ouverte, multi-référentielle, argumentée, pédagogique, ce n'est pas si fréquent dans ce champ-là). Et plusieurs bouquins d'Osho, décidément inspirant. Penser à y ajouter un recueil de poèmes. Un patient citait Char ce matin, La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil, phrase qui a enchanté mes lectures adolescentes... pourquoi pas ?

04 juillet 2010

Tendresses

...pudique, râpeuse, utopique, désespérée d'Amalric pour "ses" filles dans Tournée (qui est aussi un manifeste féminin/féministe à l'énergie communicative, et un hymne à la liberté du coeur et du corps).

...délicate, aérienne, mélancolique de L'illusionniste, qui enchante le regard d'une enfant devenant femme et lui rend la liberté en même temps qu'il lui livre son secret : Magicians do not exist.

...émouvante et rugueuse à la fois, entre Depardieu et Gisèle Casadesus, dans la Tête en friche, qui évoque si fort un autre couple improbable, celui d'Harold et Maude...

...universelle, et se passant fort bien de mots, dans le touchant Bébés, tourné aux quatre coins du monde par Alain Chabat.

...hésitante, maladroite, touchante de Daniel Prévost dans Les Petits Ruisseaux, et puis de plus en plus habitée : l'histoire d'un retour à la vie, et ce message : il n'y a pas d'âge. Il y a la vie qu'on se fait - notre capacité à saisir ou non l'instant.

03 juillet 2010

Tantra

Le Tantra ne vous attirera pas au début, parce qu'il vous demande de vous abandonner, pas de vous battre. Il vous demande de flotter, pas de nager. Il vous demande de vous laisser aller dans le courant, pas de remonter le courant. (...)

Seul votre coeur bat, le mental n'est pas là. Il devient une méditation naturelle. Si l'amour ne peut vous aider à méditer, rien ne le pourra parce que tout le reste n'est que du superflu, du superficiel. Si l'amour ne peut aider, rien ne le pourra ! (...)

Le Tantra débute avec vous comme vous êtes, le Yoga débute avec vous selon ce que vous pourriez être. Le Yoga débute par la fin, le Tantra débute par le commencement. Il est toujours bon de commencer par le commencement, parce que si vous commencez par la fin, vous vous créez des difficultés inutiles. Vous n'êtes pas la fin, l'idéal. Vous voulez devenir un dieu, un idéal, et vous n'êtes qu'un animal. Et cet animal se déchaîne à cause de cet idéal de dieu. (...)

Les situations changent tous les jours ; il n'est donc pas nécessaire de prendre des décisions à l'avance. Voilà le défaut : vous essayez de décider. Chaque fois que vous décidez d'avance, la décision est imposée par le mental. Et vous ne lâchez pas prise. Quand vous vous abandonnez, vous laissez les choses s'organiser d'elles-mêmes.

Après, vous n'y pensez plus, vous ne faites plus de projet. Vous ne forcez pas l'avenir à s'adapter à vos idées. Vous vous permettez simplement d'aller vers le futur en vous adaptant à lui, en vous adaptant à la totalité. (...)

Et c'est la différence entre les émotions négatives et les émotions positives. Si vous prenez conscience d'une certaine émotion, et que l'émotion se dissout par la prise de conscience, elle est négative. Si en prenant conscience d'une certaine émotion, vous devenez l'émotion et que l'émotion s'étend et devient votre être, elle est positive.


Osho

01 juillet 2010

Tout Benoîtement

D'abord, il avait le respect des êtres, y compris sa femme, ce qui est rare (...).

On était partis un peu, si vous voulez, avec le contrat de Sartre et de Beauvoir, sur les amours contingentes, et les amours nécessaires (...).

Je trouve inhumain d'exiger de quelqu'un, aujourd'hui et dans nos milieux parisiens, dans nos métiers où les tentations sont incessantes, qu'il renonce à tout ce qui n'est pas vous. Je t'épouse, et ça veut dire qu'à partir de dorénavant, tu ne toucheras plus une autre femme, tu n'accepteras plus l'aventure, tu ne joueras plus jamais au jeu de l'amour et du hasard, tu n'auras plus accès à la liberté (...) ?

Mais c'est ça, une vie. C'est infantile, de croire qu'on fera l'économie de la souffrance. Aujourd'hui, une vie commune peut durer cinquante ans ! C'est inadmissible de se dire que pendant cinquante ans - une moitié de vie ou plus -, on ne connaîtra plus les commencements de l'amour, on ne vivra plus les premières minutes du désir, on se refusera l'excitante rencontre dans le train ou dans l'avion et que, à cause d'un voeu de fidélité qui souvent n'a plus de réalité physique intense, on se prive de moments uniques délicieux parfois. En plus, pour des écrivains, c'est faire provision de matériaux de construction !

Benoîte Groult, Mon évasion

La dame est née en... 1920 ! Et son autobiographie est un magnifique parcours de femme, inspirant à tous points de vue.