29 septembre 2011

Bonne question (2)

Je me pose la même question, Elsa. Dix-sept ans de couple, et du jour au lendemain, la complicité, la douceur, la confiance, la tendresse, les projets, l'alliance, anéantis ? Du jour au lendemain, un passage de "Je suis fier du chemin parcouru, des épreuves traversées ensemble qui nous ont fait grandir, je n'ai jamais été aussi vrai dans la relation, je suis heureux d'avoir des projets avec toi", etc. à - quoi que je fasse, sourire, pleurer, hurler, supplier, offrir, attendre, inviter - RIEN - électrocardiogramme plat en face - pas même l'empathie qu'on aurait pour une étrangère, la délicatesse de coeur qu'on aurait pour une amie ? Comment ne pas m'interroger sur un lien qui s'évanouit avec une telle brutalité ?

Comment (sur)vivre au quotidien dans l'attente que les deux maisons deviennent une réalité, sans me blesser sans cesse à cet homme qui ressemble toujours à celui que j'aimais et en qui j'avais confiance, mais ne l'est plus, à l'image de cette famille qui semble intacte mais n'est qu'un leurre, un sursis plus douloureux chaque jour ?

Comment dépasser l'incompréhension, la colère ra(va)geuse, et la peine infinie, comment imaginer l'amour et la confiance demain s'ils peuvent disparaître ainsi - Hein ? C'est comme ça ?

21 septembre 2011

Bonne question

Meilleurs ennemis

Question de Léo, rigolard : "Pourquoi sur les réseaux sociaux on ne pourrait pas demander quelqu'un en ennemi ? T'imagines, la demande, Veux-tu être mon ennemi ?, ou encore, Justin Bieber, 32 millions d'ennemis ?"

(Moi, j'avoue, ça m'a fait rire).

18 septembre 2011

Le coeur à l'envers

Elsa, à table et au bord des larmes : Mais si, Papa, il t'aime, il me l'a dit hier soir. Renseignements pris auprès de David, absent lors de cet échange, il n'a rien dit de semblable à Zaza. Ce qui me fait le plus de peine, ce n'est pas sa réponse, qui ne me surprend plus, ni d'avoir dû démentir (après un bref éclat d'espoir), c'est cette minuscule tentative de prêcher le faux pour créer le vrai - un aperçu bref mais vertigineux de ce qui se passe dans ce petit coeur ces jours-ci.

14 septembre 2011

Douceurs

Liste des choses qui consolent : Le chocolat. Le champagne. Le rire. L'amitié. De façon d'autant plus charmante qu'inattendue, j'aurai eu le tout ce midi - un pot de départ, trois flûtes de champagne, un fondant au chocolat, et un collègue qui me taquine affectueusement sur une possible carrière de demi-couguar (sic) "ben oui t'as de la chance toi, tu peux taper dans les jeunes beaux ou dans les vieux riches..." Ma foi, je ne sais pas (et pourquoi pas jeune, riche et beau, d'abord ?), mais il aura eu ce mérite de me faire rire, ce qui pour le moment n'a pas de prix.

12 septembre 2011

La vérité...

Elsa : Mais, si Papa part, ou si toi tu pars, c'est comme si j'allais perdre une partie de moi, et toi aussi tu vas perdre une partie de toi ? Tous les quatre, il y a la joie de vivre, la création, mais là ce ne sera plus pareil ?

Elsa, un peu plus tard : Mais nous on est une famille, alors s'il y en a un qui n'aime plus l'autre, ça bouscule tout le monde...

Suis toujours bouleversée par la finesse de ses formulations, mais j'aurais tellement aimé que cela soit dans un autre contexte... L'ai rassurée sur le fait qu'il y avait de multiples possibilités de préserver ou de ré-inventer ultérieurement joie de vivre et création. Et je le crois, même si je n'ai pas d'illusions sur le fait que nous nous préparons à un moment de traversée difficile. Pour le reste... wait & see...

09 septembre 2011

Lu(e) de La Fontaine

Rien ne sert de souffrir, il faut partir à point.

01 septembre 2011

Là-bas

...en Irlande, il y a d'abord la lumière, changeante, somptueuse, imprévisible - zone baignée de soleil au milieu de ciels d'orage, ce temps apparemment couvert dont la luminosité affolait l'appareil photo, qui indiquait "contre-jour" quelle que soit l'exposition, une nature sauvage, âpre, montagneuse, tantôt lunaire, désertique, tantôt chatoyante, des moutons, partout, mais pas tant de chevaux que je l'aurais imaginé...

...il y a aussi la musique, omniprésente, qui traverse (et réunit) générations, origines sociales, nationalités. De Temple Bar à Dublin, j'ai gardé la sensation d'une Fête de la Musique qui n'aurait pas de fin, groupes de pubs, musiciens de rue, chanteurs amateurs (qui ne sait ni chanter, ni jouer d'un instrument, n'est pas irlandais à ce qu'il me semble), ces chansons de pubs connues de tous, ces atmosphères chaleureuses et bon enfant - la meilleure façon d'aller à la rencontre de l'incroyable simplicité et de la gentillesse des Irlandais.

J'ai conduit à gauche, découvert la Guinesse et savouré des Irish Coffee, dévoré des petits déjeuners bacon ET saucisses ET boudin noir et blanc, galopé sur le bord de la mer, les sabots dans les vagues, (et je m'y suis baignée, mais c'était vraiment pour dire que je l'avais fait !), admiré le Livre de Kells, frissonné devant la falaise à pic qui borde un fort celtique vieux de plus de mille ans, escaladé le Diamond Hill pour découvrir une vue à 360° sur l'Irlande - Atlantique, montagnes brumeuses, et les grands lacs du Connemara, qui ne sont pas qu'une vieille chanson de Sardou.

J'ai chanté dans les pubs (une atmoshère différente chaque soir), ramené des pulls à torsades (qui comme il se doit ne sont portés que par les touristes) et des disques de chansons traditionnelles, découvert Christy Moore et appris je crois un peu plus sur l'histoire du peuple irlandais... Tout cela étant indissociable : impossible de saisir l'essence de la musique (ou de l'Irlande, c'est strictement synonyme) sans l'Histoire : chants de combat et d'adieux, protest songs avant l'heure, ballades déchirantes, mais aussi chansons à boire aux rythmes entraînants, pleines d'humour, de générosité et d'appétit de vivre.

Et puis, j'y ai soigné mon coeur, qui s'est remis à battre - me suis rappelé que l'humour, la générosité, et la joie de vivre, m'appartenaient aussi.