29 novembre 2019

Médecine du coeur

Le thérapeute transpersonnel porte l'intention d'accueillir et, pour cela, de se déshabiller de tout ce qui l'a rétréci pour pouvoir habiter ce qui lui permet d'aimer. Il se détend, il s'enracine dans son corps pour faire place à ce vaste plus vaste que lui qu'on peut appeler mystère, présence, qu'on peut appeler amour.

B. Blin & B. Chavas, Manuel de Psychothérapie Transpersonnelle

Lorsque vous ne cachez pas le monde derrière des paroles et des étiquettes, le sens du miraculeux revient dans votre vie, sens qui s'est perdu depuis longtemps, depuis que l'humanité s'est retrouvée possédée par les mots au lieu de simplement les utiliser. De cette façon, une certaine profondeur réapparaît dans votre vie. Les choses retrouvent leur nouveauté, leur fraîcheur.

Eckhart Tolle, Nouvelle Terre

24 novembre 2019

Bougies et bisous

Un clin d'oeil aux bijoux et babioles de la grande Juliette ! Décidément, c'est ma formule d'anniversaire préférée : maison ouverte, chacun arrive et part quand il veut, on mélange les générations, la famille et les amis, on mange, on boit, ça sent le vin chaud à la cannelle, c'est la meilleure façon de passer tout en douceur les fins d'après-midi des dimanches de novembre. Et cette année, en plus, nous avions double ration d'anniversaires et de gâteaux, pour les 67 ans de Léo.

21 novembre 2019

Clairvoyance

Qu'est-ce que c'est ? Une faculté ? Une illusion ? Un don ? Une intuition ? Une communication d'inconscient à inconscient ? Un moment de poésie pour doux rêveurs et gentils illuminés ? Une connexion à d'autres niveaux de réalité qui s'abriterait derrière un support, derrière un folklore - thème astrologique, cartes ou tarots, peu importe - le message vient d'ailleurs, arrive autrement ? Un reflet du présent, une blague de nos neurones-miroir, je lis ce que tu es, ce que tu rêves ? Une perspective sur l'avenir, ou un reflet du désir ? Un moteur possible, une incitation à... ouvrir les yeux ? Je n'ai pas les réponses, mais j'ai les questions. 

18 novembre 2019

Transmissions

Ce n'était pas gagné d'avance, qu'après quelques heures de consultations, alors que je suis supposée me reposer, un soir de novembre, j'arrive à me mobiliser pour la première date d'un séminaire consacré à la psycho-patho adolescente - à Montsouris de surcroît.

Mais j'ai bien fait. Parce que la bonne surprise, c'est que cette première était animée par le Professeur Jeammet lui-même. Et que c'était beau de l’entendre s'adresser à un public composé majoritairement d'internes pour marteler l'importance de la relation, la nécessité de faire de chaque entretien une rencontre - entre soignant et patient mais aussi entre le patient et lui-même - et notamment entre le patient et sa force vitale, ses ressources singulières, son fonctionnement propre. Un temps de réflexion, dans tous les sens du terme. Pour insister sur l’impératif d'une vision dynamique, non arrêtée, la recherche d'un sens toujours à (re)créer. En ces temps de DSM, de diagnostics par QCM et de médications lourdes, ça faisait du bien... 

Je suis repartie fatiguée (22h30), assez bouleversée (la sensibilité et la finesse dans l'expression de la jeune fille du deuxième entretien filmé me rappelait nettement quelqu'un que je connais bien), mais contente. Parce qu'il me semble que ma façon de mener la rencontre, de créer de l'alliance n'est pas si éloignée de celle de ce vieux lion de la psychiatrie. Parce que je me sens proche de son plaidoyer pour la vie, pour le droit à ne pas être entravé par des symptômes qui sont toujours et d'abord une tentative de s'adapter, pour une pensée complexe, multi-référentielle.

15 novembre 2019

Maxime

Je ne suis pas fan de son dernier album mais... ça n'a pas de prix de l'entendre chanter Comme un arbre dans la ville, Caricature, Passer ma route, Restons amants, Ambalaba, Les jours meilleurs - autant de strates de notre vie... Ou d'être émue par un duo avec son fils Arthur - dans un joli mash-up Fontenay aux Roses / Education sentimentale. Et terminer juste en guitare-voix avec San Francisco et Parachutiste, avec la salle qui fredonne - je le regardais, ce public globalement de la génération précédente, en me demandant à quoi ils ressemblaient en 1972, année de sortie de Mon Frère et... de ma naissance.

Ce petit monsieur replet et dégarni là-bas, avait-il des cheveux longs et des chemises indiennes ? Cette dame faussement blonde, de longs colliers, une mini-jupe et un bandeau dans les cheveux ? Ils voulaient juste des jours meilleurs...

Pas à pas

Si la Care Box sert à attraper au vol les petits moments d'émotion, alors il faut y mettre celui-ci ; en réponse à mon annonce d'un nouvel arrêt de travail, un coup de fil de mon directeur - pas pour m'engueuler parce que je plante pour la troisième fois en un mois une petite structure associative fragile, mais pour me souhaiter recul et repos. Et me proposer, si cela s'avère possible, un aménagement du temps. Et m'interdire d'affirmer quoi que ce soit sur ma date de retour : "Prends le temps dont tu as besoin."

Quand j'ai raccroché, c'est bête mais j'étais émue aux larmes. 

10 novembre 2019

Shinrin-yoku


Ou "bain de forêt", en japonais. Il paraît que c'est thérapeutique. J'en suis convaincue. Un bain de forêt, un bain de couleurs. 


08 novembre 2019

Petits sourires

Quand je sens que je m'effrite, je compte les petites (et pas si petites) joies, que j'enfile en collier :
Celles qui passent :
Une ostéo aux mains magiques.
Un déjeuner avec Julien, au bon moment, avec le bon message (Merci la Vie).
Une place pour Elsa auprès d'une thérapeute de confiance.
Un gros pull doudou de mon enseigne favorite.
Le retour de Bali d'un Léo ravi (et ses rigolotes cartes postales a posteriori :-)). Le voir s'inspirer de nos voyages, utiliser notre réseau - ici, les conseils de Victor. Et les Buddha Bowls qu'il nous a fait la surprise de préparer pour le petit déjeuner du lendemain.
Commencer, le temps d'un remplacement de quelques semaines, une nouvelle activité pro - ici sur un lieu type Maison Verte, ce dont j'avais envie depuis longtemps, avec une chouette collègue de surcroît.
Un dîner de copines avec mes fées (et des cookies de la fortune).
Et celles à venir :
Un week-end doux dans un gîte charmant au bord de la forêt ; prendre un bain de forêt, se décrasser de la noirceur intérieure et extérieure.
Le concert de Maxime Le Forestier.
Un double anniversaire simple et chaleureux.
Accueillir Halo bientôt.

04 novembre 2019

Quand je demande

Quand je demande à ceux que je rencontre de me parler d'eux-mêmes, je suis souvent attristée par la pauvreté de ma moisson.

Beaucoup persistent à ne pas me comprendre, habitués qu'ils sont à ne pas attribuer d'importance à la vie qui bouge doucement en eux.

On me dit: je suis médecin ou comptable mais rarement : ce matin, quand j'allais pour écarter le rideau, je n'ai plus reconnu ma main... ou encore: je suis redescendu tout à l'heure reprendre dans la poubelle les vieilles pantoufles que j'y avais jetées la veille; je crois que je les aime encore...ou je ne sais quoi de saugrenu, d'insensé, de vrai, de chaud comme un pain chaud que les enfants rapportent en courant du boulanger.

Qui sait encore que la vie est une petite musique presque imperceptible qui va casser, se lasser, cesser si on ne se penche pas vers elle ?

Ce que je veux savoir, c'est de quelle façon ils ont survécu au désespoir d'être séparé de l'un par leur naissance, de quelle façon ils comblent le vide entre les grands rendez- vous de l'enfance, de la vieillesse et de la mort, et comment ils supportent de n'être pas tout sur cette terre.

Je veux savoir ce qu'ils perçoivent de l'immensité qui bruit autour d'eux.

Et j'ai souvent peur du refus féroce qui règne aujourd'hui, à sortir du périmètre assigné, à honorer l'immensité du monde créé... 

Mais ce dont j'ai plus peur encore, c'est de ne pas assez aimer, de ne pas assez contaminer de ma passion de vivre ceux que je rencontre.

Christiane Singer

Prière

Je réfléchis, je réfléchis énormément, je suis devant ta mort comme devant une énigme, une pensée dont je ne sais trop ce qu'elle contient de tendre et de terrible, tu ne m'as jamais rien donné que de noble et de pur, je cherche dans ta mort ce qui est caché de noble et de pur, j'écris comme tu m'as appris à le faire : je cherche matière de louange partout, même dans le pire.

Christian Bobin, La plus que vive

03 novembre 2019

Mère

...un livre que l'on reçoit comme réfléchissant toute la lumière du monde... c'est tout à fait comme cela que je l'ai reçu, et d'autant plus comme un cadeau qu'il n'est pas venu par moi, mais jusqu'à moi. Un livre qui rassemble, simplifie, éclaire ; un accès à une spiritualité possible, lumineuse et simple - écologique par nature. Un livre au bon endroit, au bon moment, à la croisée de mes chemins et des mes questionnements intérieurs. Un livre-forêt, dense et touffu mais aussi plein de vie et de sève, à l'écriture limpide et poétique à la fois. 

Refuge

L'espace sacré, c'est le lieu, matériel ou immatériel, où le coeur vient se ressourcer. C'est en lui que l'âme trouve le repos le temps d'une pause bien méritée. C'est un portail entre les mondes visibles et invisibles (...). Dans l'espace sacré, l'être a accès à la mémoire, à l'amour, à la sagesse, à la beauté - au calme et à la douceur (...).

Comment peut-on seulement vivre sur cette Terre, sans, de temps en temps au moins, prendre refuge ? Prendre refuge dans quelque chose qui nous protège, nous accompagne, nous guide ; prendre refuge dans la présence tout en grâce d'un colibri ou d'un rouge-gorge, dans la force minérale d'une montagne sacrée, dans l'indicible et bouillonnante sagesse d'une forêt que l'on aime ; prendre refuge dans quelque chose qui nous rassure, nous réchauffe l'âme, nous fait du bien  ; dans un chant qu'une amie de coeur nous chante ; dans un livre que l'on reçoit comme réfléchissant toute la lumière du monde, ou un ouvrage à l'épaisse couverture décrivant les peuplades gardant et soignant de leur sagesse la Terre-Mère ; prendre refuge dans un sourire que l'on nous a fait au cours d'une randonnée, dans la parole d'un sage vivant au sommet des montagnes : "La vie est un éclat de rire !" ; dans les valeurs nobles où le respect tient la part du lion ; prendre refuge dans les croyances qui nous emplissent d'espoir, dans un code éthique en phase avec le Tao ; ou encore, prendre refuge dans un lieu préservé, dans un jardin que l'on soigne de mille attentions, dans un sanctuaire que l'on garde comme un trésor ? (...)


Je chemine vers le coeur pur et je prends refuge en lui.
Je chemine vers la clarté, et je prends refuge en elle.
Je chemine vers le vivant, et je prends refuge en lui.

Laurent Huguelit, Mère

Le temps n'existe pas

Tu n'avais pas oublié, car on n'oublie jamais rien. Parfois, on croit oublier, mais il suffit de se reconnecter à la mémoire du coeur et tout est là. Tout est écrit quelque part, pour toujours, rien ne s'efface. C'est écrit dans la terre, dans l'eau, dans l'air, dans le feu. C'est écrit dans les larmes versées, dans les éclats de rire, dans le corps, dans le sang. La mémoire est partout présente et lorsque tu prends la plume pour fleurir la page blanche de tes mots colorés, tu la rends disponible, visible - tu la communiques. C'est une communication avec la mémoire qui est rendue possible par les mots.

Laurent Huguelit, Mère