24 août 2013

Horizon(s)

Bonheurs de navigation : arriver à la voile dans le Vieux-Port de Marseille.
Faire un mouillage dans une crique des îles du Frioul, dernière baignade en mer de l'année dans les eaux claires de la Méditerranée, directement depuis le pont du bateau, ce qui m'a rappelé de beaux souvenirs...
Voir pour la première fois un groupe de dauphins jouer à l'étrave (pas de photos : savourer l'instant, magique, plutôt que de courir après mon appareil ou de regarder la vie à travers un viseur).
Visiter les Saintes-Maries-de-la-Mer.
Profiter d'une météo optimale, le vent n'étant tombé que le temps de déjeuner au soleil avant une petite sieste en nav', mes préférées : jamais je ne dors aussi bien que bercée par les vagues le long de la coque.
Recevoir enfin une explication claire sur l'art et la manière d'attacher les pare-battages et les amarres pour qu'elles partent dans le bon sens par rapport au quai (merci, Max).
Envoyer le spi (enfin, regarder comment il faut faire, à ce jour).
Changer de co'piaule ;-).
Me régaler de gambas grillées énormes, avec un peu d'aïoli.
Sourire de l'équilibre parfois fluctuant des relations à bord, ajouter un Sicilien chaleureux à la liste des chouettes rencontres Glénans, tout comme notre "Mono-Manon" (décidément, la valeur n'attend pas le nombre des années).
Relancer mon envie d'un tatouage Rose des vents (mais pas sur la nuque).
Me battre au jet d'eau sur le pont le dernier jour.
Accompagner le rosé du soir de conserves de poisson de la Belle-Iloise que j'avais ramenées spécialement à cet effet, et d'un peu de blues.
Chanter à la barre, comme toujours, parce qu'il y a peu de choses qui me rendent aussi parfaitement heureuse...

22 août 2013

Texto Kids

LuLu : Je t'aime. Là comme ça ? Oui, là comme ça.
LuLu : Note bien que j'aime AUSSI la Zou...
Léo : Tout ton amour n'est pas que pour moi ?
LuLu : Tout mon amour est pour vous (heureux veinards !)
Léo : Tu savais que t'es pas obligée de me vouvoyer ?

21 août 2013

La dernière fois

Une après-midi comme les autres en CPEF : expliquer le mode d'emploi des différents moyens de contraception, rassurer sur la pilule suite aux débats de cet hiver, informer sur les alternatives - DIU, implant. Avec des mots simples, pour les plus jeunes, des mots scientifiques, pour les plus diplômées ; en anglais, pour une étudiante turque vivant habituellement en Pologne ! Faire faire un test de grossesse urinaire, négatif, le doubler par une prise de sang pour rassurer une très jeune femme angoissée.  Décrire à une réfugiée kurde les étapes du déroulement d'une IVG médicamenteuse à domicile. Attendre avec une ravissante métisse de 20 ans, déjà maman d'une petite fille d'un an et demi, les résultats d'un BHCG qui pourrait bien confirmer une nouvelle grossesse, accidentelle. Adresser une mineure à une collègue médecin pour sa toute première contraception orale...

Une après-midi comme les autres, à ceci près : après dix années à accompagner les femmes, les questionnements, les risques et les doutes de la vie amoureuse, je referme doucement la porte, pour la dernière fois. Je me réjouis de ce qui suit - continuer à travailler en prévention, et surtout, développer mon cœur de métier, et le métier de mon cœur, celui de thérapeute, mais je ne quitte pas sans émotion cet engagement auprès des femmes, cette fenêtre ouverte sur l'essentiel : le sexe, la vie, la mort, et les mille et une façons dont chacun(e) se débrouille avec ça...

16 août 2013

Tant qu'il y aura des rêves

Un des points fascinants de l’échange de maison - outre le fait d'avoir déjà par trois fois offert à mes enfants des vacances exceptionnelles pour le prix des trajets, c'est la possibilité de relancer sans cesse le rêve, d'ouvrir des possibles. Pour cette année, après l'été, j'y regarderai à deux fois avant de prendre un simple billet de train ; mais dans ma boîte mail tombent des offres qui à elles seules me font voyager. Une maison avec piscine intérieure à Charleston, une villa à Acapulco, une île grecque à vingt minutes d'Athènes par bateau. Rêver, c'est partir un peu...

15 août 2013

Un autre funambule

Il met un point d'honneur à explorer les limites, toutes les limites, et à s'y cramponner. Il affirme qu'en circulant sur les lignes de crête, en équilibre entre un versant et un autre, il est certain de souffrir mais de ne jamais s'ennuyer.

Fred Vargas, Un lieu incertain

10 août 2013

Belle-Île-en-mer...

(...et je défie quiconque de ne pas finir la phrase :-))

J'aime les îles presque autant que les bateaux - ces lieux voyageurs derrière lesquels laisser toutes les préoccupations du continent et du quotidien. Cinq ou six jours de joies simples et lumineuses, traverser en bateau (déjà, le mouvement du bateau dans le corps, un bonheur à part entière), fredonner de vieilles chansons françaises avec un petit groupe live au Palais, découvrir ces criques sauvages, turquoise au hasard de longues balades sur les sentiers côtiers escarpés, échanger à cœur ouvert sur des sujets pourtant infiniment délicats, danser sur une place de village, boire un verre avec des gens du cru, admirer le feu d'artifice sur le port de Sauzon (un plaisir enfantin), se baigner en mer ou chahuter à la piscine, lire des bouquins faciles allongée au soleil dans l'herbe (quatre ou cinq, dont Un été sans les hommes, de très loin le meilleur), dormir sous la tente, câliner un enfant, regarder le soleil se coucher sur les falaises du phare des Poulains ou sur les aiguilles de Port-Coton depuis la terrasse du Marie-Galante, manger des caramels au beurre salé et des galettes au blé noir, reprendre une crêpe sucre-beurre salé par pure gourmandise.

Des jours tendres et rugueux, à l’image de l'île et de cette photographie encadrée pour laquelle j'ai eu un coup de cœur avant de partir : falaises rudes et tourmentées, courbes douces de l'écume sur le sable fin, baignées de la lumière du couchant. Revenir à l'essentiel : marcher en pleine nature, émerveillée par les lumières changeantes d'une heure à l'autre. "Il leur dit de ne jamais demander ce qui fut d’abord, les mots ou les choses, mais ce qui viendra ensuite. Je me sens vivant, cela seul importe." (Pierrot le fou, Jean-Luc Godard)

Un air de famille

Je connaissais tout cela. La banalité de l'histoire, le fait qu'elle soit répétée chaque jour ad nauseam par des hommes qui, s'apercevant tout à coup ou petit à petit que ce qui EST pourrait NE PAS ETRE, font dès lors en sorte de se libérer des femmes vieillissantes qui ont, pendant des années, pris soin d'eux et de leurs enfants - n'amortit pas le chagrin, la jalousie et l'humiliation qui s'empare des abandonnées. (...) Il lui fallait la paix, la liberté de s'en aller de son côté avec (...) une femme avec laquelle il n'avait en commun ni passé, ni douleurs pesantes, ni chagrin, ni aucun conflit. Et pourtant il disait pause, pas fin, laissant ainsi le récit ouvert, une cruelle fêlure d'espoir (...).

Quelquefois j'ai peur de m'incinérer moi-même de colère. Je vais exploser, tout simplement, je vais à nouveau m'effondrer.
- Exploser n'est pas la même chose que s'effondrer, et, ainsi que nous l'avons déjà dit, même l'effondrement peut avoir une utilité, un sens. Vous avez longtemps pris sur vous, mais tolérer des fêlures, cela fait partie de la santé et de la vie. Je crois que c'est ce que vous faites. Vous ne me semblez pas avoir si peur de vous-même.
- Je vous aime, docteur S.
- Je suis heureuse de l'entendre.


Siri Hustvedt, Un été sans les hommes

08 août 2013

Justin

...un jour peut être vous me parlerez de vous, de votre vie et de tous ces lieux de pression qui contraignent votre corps ou votre âme, sans que vous ne sachiez comment vous libérer. Assumer ses liens et puis sa liberté est un exercice de haute voltige où il est tellement facile de ne jamais s’élancer du haut du mât ou de ne s’autoriser qu’une chute infinie vers le sol, plus ou moins dur suivant la capacité du monde qui nous entoure d’amortir la chute...

Justin, "caresseur des petites douleurs", ou "repli de la guerre, dissolution du conflit, appel à une éducation de l’attention, des plaisirs, des peurs et des folies de l’autre"

01 août 2013

Percutant

Vu ce matin sur une page web : "...celle qui continue à sourire parce qu'elle ne sait pas trop ce qu'elle souhaite mais a décidé de se passer de ce qu'elle ne voulait pas."