28 mai 2012

Coup de grâce

C'était la maison des barbecues de printemps, des anniversaires, des fêtes et des Noëls au coin du feu, la maison de ceux qui demeurent à ce jour mes beaux-parents, des gens que j'aime profondément et qui me le rendent de leur mieux, la maison dans laquelle je me suis mariée - de la porte à la mairie, de la mairie à l'église, il n'y avait qu'un pas. Une maison dans laquelle les photos de notre couple, de notre famille, de nos enfants, éclairent chaque pièce... une maison pour moi qui n'ai pas de maison. Un endroit sacré pour eux et pour moi, un lieu de paix et de simplicité.

Est-ce que c'était possible d'y emmener une autre femme, alors qu'aucune décision n'était posée, que le divorce n'est pas prononcé, alors qu'il n'y a pas de projet avec elle, alors que les blessures sont à vif pour chacun d'entre nous, enfants et grands-parents compris ? J'aurais voulu croire que non - il faut bien admettre que si.

Est-ce que c'était possible de tendre la main une dernière fois, malgré cela, de poser le plus délicatement possible ceci : la porte est encore ouverte, mais c'est le dernier appel, parce que je ne veux plus jamais avoir à recevoir ce genre de coups - et de me heurter à une nouvelle fin de non-recevoir ? J'aurais voulu croire que non, il faut bien admettre que si. 

Est-ce qu'il m'est possible de renoncer à ce qui a été patiemment bâti dix-sept années durant ? De dépasser cette conscience aiguë que, quel que soit ce que l'avenir me réserve, ou plutôt quel que soit l'avenir que je me construirai, rien ne pourra remplacer cette profondeur de lien, cette histoire partagée, cette... maison commune ? J'aurais voulu croire que non, il faut bien admettre que si. 

23 mai 2012

Quitte à choisir...

...autant être heureux - c'est ce que dit mon éphéméride du 8 janvier, aimanté sur mon frigo. Alors j'égrenne les petits bonheurs - comme un chapelet de bonne humeur les jours où l'humeur est moins bonne.

Un dîner chez Theresa, neuf convives, cinq nationalités - au moins : une Italo-américaine, une Californienne d'origine iranienne, une pure New-Yorkaise, un Chypriote, un Israëlien (aux origines multiples également), une Russe, et, deux ou trois Français...

Ce week-end dans une maison du coeur à Bruxelles, avec les enfants. Beaucoup d'amitié et de douceur, un carnaval étrange, une initiation au tir et à l'arc et à la carabine, les bains-bulles à leur faire découvrir puisqu'en Belgique ces espaces hammam-sauna-jacuzzi sont ouverts aux familles (Elsa a même tenté l'expérience de la partie nudiste !), fouiner sur une brocante à Waterloo (ce n'est pas tous les jours, tout de même) - ah, et boire du bon vin en bonne compagnie - pour arroser croquettes et fricadelles dans une autre très jolie maison, et au soleil dans le jardin de Dominique.

Une conversation surprise entre deux gamins à la bibliothèque, qui semblaient avoir beaucoup lu, et de tout - classiques, policiers, SF, et auxquels j'ai demandé conseil pour mes enfants - ce qu'ils ont fait très gentiment, mais le plus touchant, c'était leur fierté quand je suis partie :
"T'as vu, elle a dit qu'on est des LECTEURS !".


Me réjouir de l'arrivée d'une petite Floriane (les annonces de naissances et les photos de mariage me mettent invariablement en joie - et de très jolies photos de mariage, j'en ai vu aussi ce dimanche...)

Deux CouchSurfeurs à venir, un Norwegian Columbian African Rastaman (!), mi-juin, et une fashion casting director/tarot reader de Brooklyn, début juillet - tant qu'à ouvrir au monde, autant rencontrer des humains différents ?

Un nouveau foulard-doudou menthe à l'eau ;-) - et des mouchoirs fleuris pour pleurer en beauté. Ce qui reste utile.

Un massage aux pierres chaudes dans un lieu qui porte bien son nom, un brunch à la Rotonde, le bouleversant De rouille et d'os d'Audiard, un jogging (mais si !) aux Buttes-Chaumont, un mojito le long du canal Saint-Martin.

Je n'ai pas encore mis à jour ma bucket list, mais trois rêves commencent à se préciser, reste à en construire la possibilité : faire un stage avec l'école de voile des Glénans en Corse ; fêter mes 40 ans comme il se doit ; emmener les enfants à New York en Mai 2013.

12 mai 2012

Perfect day

Ce samedi au soleil, balade à Belleville pour les portes ouvertes des ateliers d'artistes - peut-être une centaine d'exposants en tout ? Nous n'avons pas tout vu, bien sûr... mais découvert quelques pépites : une céramiste inspirée, un photographe talentueux, un sculpteur sur bois fascinant, un peintre semble-t-il renommé mais dont j'ai surtout, comme souvent, apprécié les dessins, une lumineuse dame aux poissons vagabonds. Et aussi des coins et recoins fabuleux : cours pavées, maisons avec jardinets, vastes ateliers sous verrière, terrasses privées - des endroits où je rêverais de vivre, petites surfaces mais charme fou. Un bonheur aussi, la diversité des ambiances sonores d'un lieu à l'autre, des odeurs aussi : cuir, bois, colle, peinture... et puis, la cerise sur le gâteau, l'époustouflant concert de Camille - créativité tout azimuts, incroyable maîtrise vocale, inventivité visuelle... un des meilleurs concerts que j'aie jamais vus. Les reprises de ses albums précédents étaient bouleversantes - son interprétation, lors du rappel, de Que je t'aime, aussi.

07 mai 2012

Du pont la joie !

Léo me harcèle pour faire le pont. Ce matin, il prend l'oeil mourant et et la voix pâteuse, et m'explique doctement qu'il y a deux sortes de ponts qui sont de vraies maladies, les Dupond et les Dupont, et que là c'est un Dupont-avec-un-T, donc que c'est très très grave, etc. Oui oui oui... Et puis il ajoute, rigolard, tu vois, je suis TRES malade, mais je ne perds pas mon sens de l'humour ! (Il est allé en classe, tout de même ;-)).

Et : la Zaza s'accroche à moi. Tu es mon koala, lui dis-je ! Ou mon koalu... - Non, ton Colle-à-Lu, me répond-elle. (Ou Colada, comme la Pina ?)

06 mai 2012

In vino veritas

Intéressant choix des vins, pour une première communion... ;-)

And the winner is...

...NOUS TOUS, je l'espère. Ceux qui veulent une France autrement, où l'éducation, la santé, la justice, ne soient plus systématiquement sacrifiées. Une France qui sanctionne le cynisme, le clientélisme, le racisme, le mensonge, l'exploitation honteuse des peurs. Il n'y aura probablement pas de miracles pour autant, mais "tant qu'à être pieds et poings liés, autant que ce soit avec un ruban rose ?" (Copyright : Marion). Pour ma part, j'en retiens surtout ceci : un espoir, un élan. A 20h, quand les cris de joie ont éclaté dans la cour intérieure de notre immeuble, toutes fenêtres ouvertes, je me suis sentie heureuse pour moi et pour mes enfants.

Texto spontané de Za à ses grands-parents ce soir-là : C'est holande. Esque tu as regardé a La télévision. A Paris c'estait la fête!!! On entend des cris de joie ZAZA bisous

01 mai 2012

Ils sont venus, ils sont tous là

(mais personne ne va mourir..! enfin, ce n'est pas prévu pour maintenant, en tout cas)

Juste, ils étaient tous là sur le quai pour nous dire au revoir sur le quai, après le mariage de Guillaume - les cousins, les grands-mères, les oncles et tantes, et même les jeunes mariés - et ça, ça m'a VRAIMENT touchée, fait chaud au coeur. Il y a une jolie photo qui en témoigne...

Mariage impeccablement préparé, et gîte dans un endroit de rêve - en pleine nature, vue sur la montagne et le troupeau de vaches des propriétaires, lait tout juste trait le soir et oeufs frais le matin. Quatre générations sous le même toit... Me suis baladée un peu aussi, seule, sur les petits chemins - cf billet précédent : j'avance, et le chemin se crée.