30 septembre 2007

Une sorcière comme les autres

5O ans de chansons, un concert exceptionnel : Anne Sylvestre chante pour « les rescapés des Fabulettes, les amoureux de la Petite Josette » son répertoire pour adultes – salle conquise d’avance qui fredonne chacune de ses chansons tendres ou engagées. Premier rappel, cette chanson clin d’œil à ceux qui ont grandi avec les Fabulettes, deuxième rappel, Une sorcière comme les autres nous met, à ma maman et à moi, la larme à l’œil – aujourd’hui, c’est Elsa qui écoute la Petite Josette – après le troisième rappel, l’arrivée sur le plateau de ses proches une rose à la main et T’en souviens-tu la Seine reprise en chœur par la salle illuminée, c’est Anne qui pleure…

Et moi je ressens, plus que jamais, la force immédiate de la chanson qui touche au cœur, réunit les générations - à chaque âge ses favorites mais en partage l’émotion, la connivence, l’humour – à chaque album sa brassée de souvenirs. Les amis d’autrefois s’ils entendent ça, les amis du passé, vont se rappeler…

29 septembre 2007

Signes extérieurs de bonheur

C’est quoi le bonheur ? Une belle maison, des enfants radieux, un chien ou bien un chat ? C’est quoi le bonheur – une image d’Epinal, des petits mariés de sucre qui prennent la poussière sous une cloche de verre, les vertes et trompeuses montagnes de la Mélodie du Bonheur ?

C’est quoi le bonheur – suivre les saisons du cœur, voyager sans bagages, ouvrir sa porte à tous les vents – mais s’endormir, vieillir, mourir, seul(e) ? Un choix mais par défaut, une liberté factice, une solitude certaine... Alors ?

Et toi, l’exilé :
Etre de passage, toujours de passage
Avoir la terre pour auberge
Avoir pour tout bien des choses d’emprunt
Ne pas avoir d’ombre, mais des bagages
A moins que demain, demain ou jamais...

Asturias

Alors ? Ce que je cherche aujourd’hui ce sont – au-delà des apparences ou des chimères – ce que je cherche aujourd’hui ce sont – les signes intérieurs de bonheur.

Comme le disait la Mistinguett

Une semaine d'intoxication aiguë au meilleur de ses chansons plus une préparation spéciale Zaza à l'idée de voir une princesse qui chante et danse en robes féériques (Tu vois Elsa là elle devient blonde - Alors Maman ça existe la magie ? demande ma fille avec de grands yeux émerveillés) - mais : bilan de l'opération, à l'expo Dalida à l'Hôtel de Ville, Elsa et Léo se sont amusés comme des petits fous dans les cabines de karaoké, sous les yeux amusés des adultes étonnés qu'ils connaissent ce répertoire. Bingo ! Et moi - j'adore - les chansons sentimentales et la disco à paillettes - c'est comme si c'était fait pour moi.

Petit miracle

Une information scolaire sur les relations amoureuses en banlieue, c'est bien souvent un petit groupe d'origines ethniques diverses qui se regardent en biais, histoire de voir qui pourrait se permettre de parler de "ça", braver les tabous familiaux, religieux et communautaires. C'est souvent un discours prêt-à-porter, virginité jusqu'au mariage et "moi, je ne mange pas de ce pain-là." Discours dont je ne suis pas dupe, dans la mesure où j'ai souvent vu jusqu'à la moitié d'entre elles en consultation individuelle avant !

Hier, petit miracle : un petit groupe aussi bigarré qu'à l'habitude, mais immédiatement interactif, d'abord sur les incontournables du lieu, notions anatomiques de base, cycle féminin, contraception - puis sur de bien plus vastes sujets - les questions de "réputation", le regard des garçons sur les filles et inversement, le plaisir (rarement abordé spontanément dans ces groupes), les liens entre la qualité de la relation et ce qu'on sent dans son corps, entre le corps et le sentiments (le coeur est-il vraiment le siège des émotions ? suite à une question sur les transplantations !), l'homosexualité, la sexualité des personnes âgées... Même pas peur ! Et pour moi, un vrai bonheur.

27 septembre 2007

Essentiels

L'amour, comme toutes les grandes réalités, n'existe pas, c'est à toi de le créer. La vie n'a pas de sens, c'est à toi de lui en donner un. Nous sommes sur terre pour cela, nous nous aimons pour que la vie ne soit pas absurde et pour que la mort n'aie pas le dernier mot. (...)

Pour ceux qui voudraient faire l'économie de la souffrance et de la mort, les séparer de la vie, il y avait là quelque chose à comprendre : la mort n'est pas l'ennemie, elle ne peut nous prendre que ce que nous n'avons pas donné.


Jean-Yves Leloup, Une femme innombrable

19 septembre 2007

16 septembre 2007

13 septembre 2007

Histoire de chat

Il faisait pipi dans la maison, signe incontestable selon le professionnel consulté d'un malaise psychologique : Il voulait nous dire quelque chose, n'avait pas trouvé sa vraie place dans la famille. Ne supportant pas plus de laver la couette du lit de Lucie chaque jour ou presque, que de nous retrouver en pleine "thérapie familiale" chez un ... vétérinaire (!), excluant les anxiolytiques pour chat qu'on nous a proposé, nous avons pris une grosse décision : Lui ouvrir la porte. Surmonter notre peur qu'il ne revienne pas, et laisser à ce chat de gouttière la liberté d'aller explorer le quartier. Depuis il revient ronronnant, il dort, il mange, il est heureux.

Céline


(Dans le même ordre d'idées - me semble-t-il - et dans une critique de film, cette semaine : On peut aimer pour toujours, mais pas tout le temps.)

10 septembre 2007

Objets blessés

Réparer, restaurer, recoudre, consolider, colmater… "Objets blessés" aborde le thème inexploré de la réparation locale par les populations autochtones. L’exposition porte sur les collections africaines du musée du quai Branly, et présente 110 « objets blessés » choisis parmi les 500 objets réparés de la collection (60 000 pièces).

C'est l'idée de la "réparation", qui m'a guidée jusqu'au musée : en Occident - on jette ; en Afrique, on répare - non seulement pour des raisons économiques, mais aussi dans un respect du sens, du rite, de la transmission inter-générationnelle, et de l'objet lui-même, dont j'ai l'impression qu'il nous échappe complètement. En ouverture de l'exposition, un court métrage où l'on nous explique que lorsqu'un objet est cassé, la première question est : comment cela est-il arrivé ? Et que réparer un objet avant d'avoir interrogé cela, est comme une insulte à celui-ci...

Les causes de détérioration des objets sont multiples : l'usure du temps, les accidents, les termites, le climat... Cette détérioration est perçue non seulement comme un fait matériel mais aussi comme le signal d'un dérèglement social. La décision de réparer ou de remplacer un objet cassé est donc très importante. En réparant un objet cassé, on répare aussi le culte et la société même. (...)

L'objectif de la réparation n'est donc pas de redonner à l'objet son aspect originaire, mais, d'une façon plus subtile, de recomposer un équilibre perturbé, en faisant commencer une nouvelle vie à l'objet cassé et en lui faisant retrouver sa fonction rituelle ou d'usage courant. Ainsi, la réparation fait partie de l'objet recréé, et elle est toujours visible. En concrétisant la volonté de conservation et de renouvellement, la réparation indique l'importance qui est donnée à un objet par un individu ou par une collectivité. (...)

En filigrane, l'idée que l'objet, c'est beaucoup plus que l'objet - qu'il s'agisse d'un objet rituel ou usuel. J'ai toujours eu du mal à m'imprégner de ces objets ethnographiques, liés à des cultures ou à des pratiques qui me sont étrangères ; ici, leur fragilité révélée, l'intervention visible de la main humaine me les a rendus enfin accessibles...

D'autres acteurs, le griot, le marabout ou encore un membre de la société des masques peuvent intervenir aussi bien dans la décision de réparer que dans l'acte de la réparation, ce geste donnant à son tour du pouvoir à celui qui le réalise. Nous ne connaissons pas l'histoire de la réparation de chacun des objets présentés. Ces masques nous interpellent : Comment ont-ils été cassés ? Qui a décidé de les réparer et qui les a réparés ? Ont-ils gardé ou renouvelé leur pouvoir après la réparation ?

Difficile de ne pas rêver aussi, aux fêlures humaines et à ceux qui en prennent soin...

(Musée du Quai Branly, jusqu'au 16 septembre).

La mêlée des cultures

J'avais très envie de découvrir le musée du Quai Branly ; aussi, ce dimanche, nous sommes partis tous les quatre en vélo - avec en tête, le projet de découvrir une expo temporaire - Objets blessés. A l'arrivée, une succession de petits bonheurs inespérés : l'accès libre à tous les espaces (premier dimanche du mois), un jardin superbe, une journée dédiée aux pays participants à la Coupe du Monde de Rugby - concerts de fado, didjeridoo, polyphonies géorgiennes, contes du monde entier, dégustation de spécialités diverses... et un espace muséographique remarquable, lumineux, original, immédiatement accessible aux enfants : des arts vivants. Sur le toit, un terrain de rugby reconstitué, une pelouse artificielle depuis laquelle nous pouvions contempler tout Paris - les enfants étaient enchantés, et nous complètement sous le charme.

05 septembre 2007

La vérité sort de la bouche des enfants

Elsa aime Camille : "Qu'est-ce qu'il y a dans le sac des fiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiilles - qu'est-ce qu'il y a dans la tête des hommes ?". Au fait, qu'est-ce que tu crois qu'il y a dans la tête des hommes, lui demandé-je ? "L'amour !", me répond-elle du ton de l'évidence.

Diplomatique Léo : "Mammie a de petites fesses, mais elle les met dans de grandes culottes". Le même, à la question, qu'est-ce que tu voudrais être quand tu seras plus grand ? répond : "Poli et élégant."

04 septembre 2007

Nourrir ce qui rend heureux

Si tout est nourriture, comme le disent les Ecritures de toutes les traditions, alors il est de notre devoir de veiller à ce qui nous nourrit. Et comment reconnaître la qualité de cette nourriture si ce n'est au degré de joie qu'elle nous procure ? Nourriture du coeur, de l'esprit, du corps. Nourriture qui allège, crée de l'espace, décrispe ce qui était jusque là lourd et serré.

Nourrir ce qui rend heureux, c'est entrer dans une dynamique, dans un chemin de transformation personnelle. C'est un acte vital qui, loin d'être égoïstement replié sur lui-même, irradie à l'extérieur et peut engager les autres vers le même processus. Car quand la joie brille dans un regard, elle illumine en retour celui qui la contemple.

Nourrir ce qui rend heureux, c'est refuser les habituelles sollicitations à trouver le bonheur dans un avoir toujours plus, pour retrouver en soi la source vivante et en prendre soin.

(Brochure Terre du Ciel été 2007)

03 septembre 2007

Education Nationale

Rentrée scolaire : mardi 4 septembre, qu'ils disaient... Moyennant quoi, en ce lundi 3 septembre, je m'apprête à passer une journée tranquille avec mes pioupious, acheter les fournitures, une nouvelle paire de baskets pour Léo, une parka pour Elsa...

8h24, Léo descend tranquillement nous chercher des croissants, 8h25, Léo revient sans croissants avec l'air passablement inquiet : "Maman, je crois qu'il y a un problème, y a plein d'enfants avec des cartables dans la rue..." - 8h27, Léo part comme une flèche avec son cartable tandis que je termine d'habiller la Zaza en quatrième vitesse.

Bon, ça leur vaudra quelques séances de psy dans quelques années j'imagine... mère indigne !!!