31 décembre 2019

Éclairons nos lanternes

Je bouquine pas mal en ce moment sur les passerelles possibles entre psychologie, neuro-biologie et spiritualité. Au détour d'une de ces lectures, je suis tombée sur cette analogie très parlante : le cerveau adulte fonctionnerait comme un projecteur : finalement, il ne voit que ce qu'il connait déjà, observe les secteurs du monde qu'il a déjà cartographiés au travers de données pré-enregistrées. Et plus nous avançons en âge, plus ce "mode par défaut" (une autre idée très intéressante) est figé, peu susceptible de s'ouvrir à l'inconnu, ou même de l'apercevoir. 

A l'inverse, le cerveau des jeunes enfants serait comparable à une lanterne, éclairant dans toutes les directions un monde toujours nouveau et plein de sensations, de surprises et d'émotions non émoussées par le déjà-vu, la paresse pragmatique d'un système nerveux qui s'imagine aller à l'essentiel - alors qu'il passe justement à côté (et bien souvent se sclérose dans des perceptions anxieuses ou dépressives). Ce regard de l'enfant invite donc à créer des solutions fécondes, des actions inédites, des associations nouvelles.

Et si en 2020 nous passions en mode lanterne ? 

Comme le dirait Loïc Lantoine : Gardez vos lumières allumées. 

30 décembre 2019

Un autre Noël

Tout simple, tous les quatre, improvisé autour d'une tartiflette et d'un verre de bon vin. Avec des petits cadeaux attentionnés et personnalisés, appelant à plus de moments partagés, et sans concertation préalable. Léo a fait office de DJ en cuisine et pour la suite, et nous avons même dansé ! Je suis enchantée des échanges émouvants et sincères générés par mon cadeau pour lui, un jeu qui invite chacun à revenir sur l'année passée avec des questions telles que : qu'est-ce qui t'a le plus surpris ? De quoi es-tu le plus reconnaissant ? Quelle a été ta meilleure décision ? Et ainsi de suite. J'attends avec impatience la soirée de demain, où nous explorerons la seconde partie du jeu, celle à propos de nos projets et de nos rêves pour l'année à venir !

25 décembre 2019

Noël bleu :-)


22 décembre 2019

Relax !


21 décembre 2019

Secret Santa 2019


19 décembre 2019

C'est là

Quand je suis attentive à la vie, quand je relis la Care Box aussi, dont cette attention est la raison d'être, je me dis que ce que je cherche en ce moment avec de plus en plus d'intensité, et de persévérance, en fait, c'est là... et que lorsque je ne le trouve pas, c'est surtout parce que c'est moi qui n'y suis pas ! 

Un clin d'oeil aux Conversations avec Dieu donc :  "Je parle à chacun. Tout le temps. La question n'est pas : à qui je parle, mais : qui écoute ?"

Cet appel intérieur croissant à une prise de recul, à une dimension spirituelle, à un regard qui aille au-delà des contrariétés mineures et des angoisses majeures, il y est répondu, toujours. Par les rencontres anciennes ou nouvelles, par les lectures qui tombent à pic, par les échanges inattendus, par des signes discrets ou flagrants... par ces modalités de prière atypique mais vivante décrites par Maurice Bellet ici

Dans la vie matérielle aussi - situation professionnelle qui se stabilise, équipe super, les enfants qui se débrouillent chacun au mieux de leurs contextes respectifs...

Dans la capacité à se saisir du bon : OK, les grèves entraînent un énorme trou dans le budget de décembre. Mais aussi une charge mentale diminuée puisque beaucoup moins de travail, et beaucoup plus d’activité physique :  indéniablement, je vais mieux (et dois réfléchir sur le rythme que je m'inflige).

Depuis le 1er décembre chaque soir je prends un petit temps de prière-médiation-accueil-de-la-journée. La forme et la durée varient, j'ai souvent l'impression de me disperser, de ne pas atteindre la qualité de présence, de silence, d'ouverture du coeur à laquelle j'aspire. Et pourtant : tout est là, et aussi dans cet effort maladroit mais quotidien.

18 décembre 2019

Et quelques autres :-)


Dix-sept manières de prier sans en avoir l’air

I - Marcher de long en large
dans une église romane, belle, assez grande (...)
et ne penser à rien
rien du tout
laisser le regard errer
laisser la pierre chanter
laisser le lieu dire
et s’en aller, au bout d’un temps,
sans aucune hâte.

II - Lire un livre de forte pensée
avec un désir fort de la vérité (...)

III - Ouvrir la sainte Écriture
ouvrir seulement le Livre
et partir en songerie (...)

IV - Dire une demande du Notre Père
une seule,
une seule fois.

V - Se désoler infiniment de ne pas prier (...)
et en souffrir
et décider enfin de s’en remettre là-dessus à Dieu
et attendre, hors de toute pensée.

VI - Dormir
et le cœur veille.

VII - Comme un petit enfant, dire des choses à Dieu (...)

VIII - Converser de choses et d’autres
et soudain
il se fait sans mon Dieu qu’on l’ait voulu
qu’on se met à parler de l’essentiel (...)

IX - Ouvrir la Sainte Écriture
et ça y est !
Ce n’est pas un livre, ce n’est pas le Livre,
c’est le lieu de la Parole qui s’entend par-delà les mots
rêve sans rêve en marge du texte en son milieu (...)

X - Désirer, désirer désespérément (...)
avoir si faim, avoir si soif
du monde différent
et de soi-même différent.

XI - Écrire (...)
Laver les mots jusqu’à ce qu’ils soient tout purs
et ronds et lisses (...)

XII - Ecouter la musique (...)

XIII - Se tenir dans la paix (...)

XIV - Sortir de l’église
quitter la célébration (...)

XV - Douter, intensément douter de Dieu (...)

XVI - (...) mais simplement le réel (...)
et l’attente nue
de ce qui doit venir au monde
pour qu’il en soit sur la terre comme au ciel.

XVII - Travailler de ses mains (...)

Maurice Bellet - Texte complet ici

17 décembre 2019

Par les villages

Joue le jeu. Menace le travail encore plus. Ne sois pas le personnage principal. Cherche la confrontation, mais n’aie pas d’intention. Évite les arrière-pensées. Ne fais rien. Sois doux et fort. Sois malin, interviens et méprise la victoire. N’observe pas, n’examine pas, mais reste prêt pour les signes, vigilant. Sois ébranlable. Montre tes yeux, entraîne les autres dans ce qui est profond, prends soin de l’espace et considère chacun dans son image. Ne décide qu’enthousiasmé. Échoue avec tranquillité. Surtout aie du temps et fais des détours. Laisse-toi distraire. Mets-toi pour ainsi dire en congé. Ne néglige la voix d’aucun arbre, d’aucune eau. Entre où tu as envie et accorde-toi le soleil. Oublie ta famille, donne des forces aux inconnus, fous-toi du drame du destin, dédaigne le malheur, apaise les conflits de ton rire. Mets-toi dans tes couleurs, sois dans ton droit, et que le bruit des feuilles devienne doux. Passe par les villages, je te suis.
Peter Handke

13 décembre 2019

Tips

Hier soir, j'ai traîné dans ma bien-aimée Shakespeare Library. Où entre autres pépites sont affichés les conseils d'écriture de Raymond Chandler. En voici deux qui me plaisent particulièrement, et me semblent pouvoir s'appliquer à bien d'autres domaines que l'écriture :

The challenge is to write about real things magically. 

The more you reason, the less you create. 

11 décembre 2019

Clairvoyance (2)

(...) Tu sais bien que tu n'es pas seule (...). Surtout, ne te tourmente pas, laisse-toi libre... en toi. Je ne peux pas expliquer cette connexion avec mes étoiles, mais même sans parler, en moi, je sais... c'est peut-être cela être "libre" ?

Le reste est trop intime pour être partagé, mais voilà - ce matin, dans ma boîte mail, il y avait un cadeau.

09 décembre 2019

Les deux loups

Un matin, un vieux Cherokee voit son petit-fils en colère, suite à une dispute avec son meilleur ami. Il vient vers lui, et lui raconte une histoire, celle d’un combat ordinaire – celui que mène chaque être humain sur Terre.

Parfois, dit-il, il m’arrive également de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal. Cette colère ne blesse pas mon ennemi, et elle m’épuise. C’est comme avaler du poison et désirer que ton adversaire en meure. Souvent, j’ai combattu ce sentiment. En fait, un constant combat a lieu, tous les jours, à l’intérieur de moi-même. Et ce entre deux loups.

- Deux loups, grand-père ?

- Oui, deux loups. L’un est méchant. Il ne connaît que la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le chagrin, l’avarice, l’arrogance. L’apitoiement et un sentiment d’infériorité le poussent au ressentiment, au mensonge et à la vanité. L’autre est bon. Il connaît la paix, l’amour, l’espérance, la sérénité, l’humilité, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi.

Intrigué, le petit-fils réfléchit et demande :
- A la fin, grand-père, quel loup remporte ce combat ?

Aussitôt, le vieux Cherokee se tourne vers son petit-fils, le regarde dans les yeux, et lui répond :
- Celui que tu nourris. Celui que tu décides de nourrir.

06 décembre 2019

Une machine à café

Être étudiant étranger, c'est souvent cumuler hébergements incertains et petits boulots. Quand les changements de domicile entraînent l'absence d'un quelconque formulaire, la Préfecture suspend l'obtention de votre récépissé. Dès lors, votre employeur suspend votre contrat de travail, et vous passez d'une coloc fragile à une sous-loc pourrie. C'est ce qui lui est arrivé. Au même moment, un ancien coloc lui a offert ce qui lui semblait un rêve modeste, un horizon accessible, le plus petit chez-soi possible : une machine à café. Pour l'odeur du café fraîchement passé, la chaleur réconfortante de la tasse, le geste de faire un petit quelque chose pour soi. Aujourd'hui la cafetière, toujours flambant neuve et dans son carton d'emballage, est entreposée dans le box d'un autre jeune guère moins précaire. Parce que dans le nouvel endroit, il n'y a même pas ça : la possibilité de poser une machine à café...

03 décembre 2019

One love

Après cinq ans, mais comme hier, cette connexion qui se rétablit, entre nous, mais aussi - grâce à ces retrouvailles, après ces semaines difficiles, entre moi et moi-même - désir de vie, de voyages, d'imaginer à nouveaux des possibles. L'envie de mettre à jour ma bucket list. De me reconnecter à ceci.  Ou encore à cela. Où et quand me suis-je à ce point perdue de vue, ces dernières années ? 

Tellement émue par notre facilité à nous glisser dans quelque chose de fluide et d'intime, dans une parole personnelle, engagée, à nous réjouir d'être ensemble dans une belle expo, un café de Montparnasse, un spectacle approximatif ou juste à la maison, l'essentiel étant d'être là. 

Tellement touchée aussi par le temps qu'il pris avec et pour Elsa seule, par ses mots et ses gestes justes pour lui signifier une présence sincère à sa peine - où j'ai retrouvé cette sensation de famille, cette façon que nous avons d'accompagner nos enfants respectifs comme s'ils étaient les nôtres - à Paris, à Denver ou en Jamaïque. Et ce sens partagé de la présence à l'instant et du lien : Bring me flowers while I am here...