To care : j'aime ce mot, qui dit à la fois la précaution, l'attention, la responsabilité, le souci, l'importance, le soin. Care box : un néologisme pour quelque chose comme, boîte à attention (littéralement en anglais imaginaire, trousse de secours).
20 mai 2025
Notre-Dame
09 mai 2025
22 mars 2025
Ordonnance de joie
C'est une question récurrente dans les métiers du soin, la façon dont nous nous chargeons de toutes sortes d'émotions qui ne nous appartiennent pas. Cette semaine, une drôle de dame m'a offert une image intéressante là-dessus - l'idée que cela repose aussi sur une croyance, celle qu'accueillir/aimer l'autre impliquerait de garder tout ce qu'il nous donne - un peu comme on se sentirait obligé de garder le cadeau moche offert par un proche. Elle dit, vous pouvez retenir l'information, sans garder la charge émotionnelle (ou lire le livre puis le faire circuler, autre comparaison intéressante).
Et elle a lourdement insisté sur ces idées vaguement révolutionnaires : votre joie n'est pas un détail / votre vie compte autant que celle des autres. Ah, oui ? Une invitation à la joie - pas uniquement au plaisir, mais à la joie, sans enjeu et paisible - quelle que soit la forme qu'elle prenne mais un peu chaque jour. A votre façon à vous - une façon de vous nourrir/recharger par vous-même et pour vous-même. Laissez venir. Créez - pas sur un mode mental ou technique mais spontané. Laissez de la place à l'espièglerie, à la magie, à la légèreté - à ma Fée Clochette intérieure donc. Ça me va très bien, comme prescription !
Ce qui m'aide et me connecte aussi, c'est la culture - récemment, Carmen., époustouflante mise en abîme - féministe de surcroît - sur la création de cet opéra qui fête ses 150 ans, Nos assemblées, jolie réflexion - terriblement d'actualité - sur les façons de faire peuple, On ira, film léger et profond sur la liberté de choisir sa fin de vie, et j'attends avec impatience Coup fatal (musique baroque et danse "sapée" congolaise), mardi prochain, qui devrait être un concentré d'énergie atypique et de bonne humeur. Ah, et puis il y a eu aussi Histoire de Souleymane, bouleversant, et Flow, très joli...
01 mars 2025
L'Attachement
J'ai adoré.
Cette libraire si vivante, indépendante et tendre - "tu es tout et son contraire", lui dit son voisin.
Ce brouillage des frontières d'âge, des liens du sang et du coeur.
Cette infinie tendresse du regard posé sur la façon dont chacun des personnages essaie, à sa façon, d'avancer quand même.
La justesse et la douceur dans la parole de tous et chacun - ah, si seulement nous pouvions avoir toujours cette clairvoyance et cette délicatesse dans la vraie vie...
06 novembre 2024
Enchantement
...ou comment retrouver son âme d'enfant devant la magie renouvelée du Cirque du Soleil. Quand les lits s'envolent au ciel, que les marionnettes prennent vie et que les lustres dansent, comment résister ?
04 juillet 2024
Regards (un air de famille ?)
30 novembre 2023
Il était une fois
Peut-être tous les spectacles du Cirque du Soleil pourraient commencer comme cela - Il était une fois. Ce serait à chaque fois une histoire différente - il était une autre fois, mais ce serait toujours cet incroyable pouvoir de nous faire, à un moment, décoller du sol pour nous laisser émerveillés, bouche bée devant l'impossible - humains plus qu'humains et comme en apesanteur - un vélo volant, un acrobate sur rouleaux, d'accord, mais sur une balançoire ? La virtuosité technique disparaît derrière une poésie toujours renouvelée - une mer de nuages, des mains animées, un lion invisible, et j'en oublie. On aimerait imaginer le brain-storming qui précède la création de ces bijoux éphémères, ces rêves de gosse où tout est permis - machines volantes, dîner suspendu à quinze mètres du sol, homme-monde cachant dans son gros ventre une vraie petite personne. Pendant deux heures, j'ai retrouvé ce regard qu'on aimerait être celui de l'enfance - un émerveillement pur, un Oh ! sans réserves.
13 novembre 2023
L'un ou l'autre ?
27 septembre 2023
Se laisser surprendre
A force de ne voir que ce qui est recommandé-estampillé-validé par Télérama, le Monde ou France Inter, j'avais oublié ceci : le bonheur de se laisser surprendre. Ce soir j'ai vu quatre des films de fin d'études de la promo 2023 de la Femis, et je me suis laissée complètement embarquer dans ces courts ou moyens métrages, sans avoir la moindre idée de ce que j'allais voir ensuite. Un regard quasi-documentaire sur une traductrice de l'OFPRA, suivi d'une œuvre muette et kaléidoscopique - fragments de vie citadine ou champêtre, animaux, lumières, textures, suivie d'un improbable danseur dans une cabine de bateau pirate sur une mer déchaînée, suivi d'une fiction en noir et blanc sur un soldat déserteur de la guerre en Ukraine...
Le tout introduit par des étudiants débordant d'humour et de créativité, malgré la gravité des sujets traités. L'année prochaine, je poserais bien deux jours de congés pour assister à la totalité des projections - la vitalité tous azimuts, ce côté pochette surprise, c'était inspirant - un privilège inattendu de notre travail auprès des étudiants.
09 mai 2023
Personne n'est parfait

09 avril 2023
Les petites lumières
27 février 2022
Normal People
Comme Les jeunes amants, vu récemment au cinéma, Normal People est un petit trésor de tendresse mélancolique, un hymne aux amours aussi profondes que maladroites (maladroites parce que si profondes ?), aux détails touchants, aux regards qui en disent long, à une authentique sensualité - dans l'un comme dans l'autre, les scènes de sexe sont infiniment érotiques et bouleversantes à la fois, parce qu'anti-pornographiques : il n'y est question que d'intimité, de respect - d'amour...
23 janvier 2022
Dans les yeux du monde
01 janvier 2022
Baptême
Assise au bord de la rivière, j'ai laissé flotter mes pensées, retraversé divers moments de l'année écoulée, beaucoup chanté à voix haute aussi, et c'était très joyeux, un moment de communion, de connexion, de présence(s) invisible(s) - de beauté aussi, la clairière inondée de soleil, les perce-neige partout autour de moi, un premier matin du monde.
01 août 2021
28 novembre 2020
14 juillet 2019
Atypical
Parce qu'au-delà des troubles autistiques, tout ça me parle. Etre parent d'un adolescent pas exactement comme les autres. L'impact sur le couple, sur la fratrie, le regard des autres. La navigation entre des professionnels plus ou moins bienveillants, plus ou moins compétents. Etre une mère anxieuse et coupable par principe, prête à tout (et n'importe quoi) pour amortir la violence de la réalité, mais qui étouffe aussi sous la charge, cherche désespérément à faire exister la femme au-delà de la mère. La relation fusionnelle d'Elsa (!) avec Sam - parce que le père fait défaut, et qu'elle est seule à gérer le quotidien, à affronter la réalité du handicap - tout au moins au début de la série.
Parce qu'au-delà des adolescents en souffrance, la série est aussi pleine de détails bien vus sur la façon dont tout système familial est violemment bousculé par le passage à l'adolescence puis vers l'âge adulte, l'entrée dans la vie amoureuse, les revendications d'indépendance, la perspective du départ de la maison. Cette solitude que chacun doit affronter, une fois tournée la page de l'enfance, l'âge de la famille idyllique (ou presque ;-)). Le divorce y confronte plus tôt, et bien plus durement - sans le refuge d'une continuité malgré tout - mais les questions sont les mêmes : comment les liens trouvent-ils une nouvelle forme ? Comment établir de nouveaux repères pour tous ? Car c'est Sam le dit : "That's what rituals do : they make everything OK."