30 novembre 2022

Enthousiasme

Après 8 mois de cheminement, je continue à grandir dans mon être-thérapeute avec la certification en Hypnose Ericksonienne Transpersonnelle... et si cette image peut paraître bien ésotérique à l'observateur extérieur, elle est riche de symboles pour moi. On pourrait la voir comme une marelle, du monde d'en bas au monde spirituel, de l'animal à l'esprit guérisseur, un chemin, un passage, une porte d'entrée qui traverse successivement le monde de la terre, celui de l'eau, celui de l'air et celui du feu... Une représentation des mondes et des niveaux multiples qui sont en nous, et que nous habitons ; des forces silencieuses ; de la dimension mystérieuse, inspirée (parfois !), de ce métier de passeur qu'est le métier de thérapeute. Au-delà de l'apprentissage de techniques, c'est une invitation à se laisser traverser par le souffle, quelque soit le nom qu'on lui donne - Dieu, l'Univers, la Source, l'Esprit...

Est-ce que je me sens d'ores et déjà hypnothérapeute ? Non. Je pense que c'est le fruit d'une longue expérience, et d'une pratique sans cesse interrogée et approfondie. Le formateur nous l'a d'ailleurs formulé explicitement. Est-ce que je mentionnerai cette dimension spirituelle auprès des patients ? Ce n'est pas nécessaire... mais pour certains, ce pourra être utile. Est-ce que je l'ai déjà rencontrée dans ma pratique encore débutante ? Oui. De façon frappante à deux reprises déjà - dans la clôture d'un cycle de deuil familial, dans la rencontre annoncée avec un objet symbolique...

26 novembre 2022

50 nuances de gratitude

C'est tellement chouette de vous voir tous, famille, amis, ceux que je connais depuis toujours, depuis des décennies, ou juste des années, et parfois moins. 

50 ans, ou l'âge de compter certaines amitiés en décennies, comme en témoignent les photos sur le mur de l’escalier... je ne sais pas vous mais pour ma part, je ne les ai pas vues passer, peut-être aussi parce que nous les avons traversées ensemble. Des années avec des joies et des peines, des fêtes, des fous-rires, des maisons de vacances, des naissances, des déménagements, des apéros et des petits et des grands changements de vie(s).

Je me souviens... d'une course en sac de couchage chez les parents de Cécile, nous avions treize ans ; que Lalie m'a tiré les cartes la première fois que je l'ai rencontrée ; de la petite chambre de Marion quai aux Fleurs et que Marguerite fut le bébé qui nous a donné envie d'en faire ; de week-ends char à voile avec Christine et Philippe ; d'un concert de Barbara au Châtelet avec Michaële ; de Moon River au mariage d'Antoine et Vincent ; d'une danse audacieuse de Ronan au Hameau, et d'avoir fait une déclaration d'amour à Ghislaine dans le même lieu magique ; des confidences à la machine à café du Fil Santé Jeunes ; de la maison de l'Ile de Ré, et de notre petite Mémé ; d'avoir retrouvé Nadia à New York ; d'avoir chanté grâce à Elsa des trucs que je n'aurais même pas osé imaginer, comme Hallelujah et Someone like you ; de coups de foudre amicaux pour Charlotte et les deux Cécile, de la petite flûte à papa et de la pince à cornichons avec Céline et Laurence. Je me souviens aussi très bien de la première fois où Samir est venu prendre un café rue de la Convention, il n'y a pas si longtemps. Et de tellement, tellement d'autres choses encore... 

50 ans c'est aussi l'âge d'avoir vu grandir mes enfants, et je suis si fière des deux, qui tracent chacun leur chemin singulier avec du courage, de l'intelligence et du cœur. J'ai élevé des petits gauchos-écolos-militants – et je ne vois pas comment il aurait pu en être autrement ! Je suis très heureuse de la relation que j'ai avec les jeunes adultes qu'ils sont aujourd'hui.

50 ans c'est l'âge où je peux me dire que la vie m'a apporté déjà tellement de bonheurs... je mesure ma chance. D'avoir une famille affectueuse. D'être en bonne santé. De faire un métier que j'aime. De vivre dans un lieu que j'ai choisi, et que j'adore ! D'être aimante et aimée.

C'est surtout réaliser la chance que j'ai d'être si bien entourée, par tellement de belles personnes, si différentes entre elles et qui apportent tellement de joie, de complicité et de tendresse à ma vie. Chacun, chacune, de près ou de loin, au quotidien ou ponctuellement, amène sa petite musique singulière, une couleur de plus à notre arc-en-ciel – et je n'oublierai jamais comment nous avons été soutenus, aidés et entourés, les enfants et moi, toutes ces dernières années. Sans vous tous, les bonheurs d'aujourd'hui n'auraient pas été les mêmes.

Vous réunir, c'est mon plus beau cadeau, et s'il en manque quelques-uns ce soir, je sais que c'est parce qu'ils ont été appelés par d'autres obligations, mais qu'ils auraient été heureux de répondre présent également. 

50 ans ce n’est ni un début ni une fin pour moi. C’est la continuité de ce que j’ai déjà construit jusqu’à aujourd’hui. Et je me réjouis à l'idée de partager plein de petits et de grands bonheurs avec vous dans les années à venir.

Je n'ai pas à ce jour de grands projets, je n'ai pas eu non plus de révélation sur un but à atteindre pour cette seconde partie de vie, mais j'ai trouvé mon chemin : DIRE OUI. Avoir confiance que ce qui est, est bien. Avoir confiance tout court. Je constate : le oui à l'inattendu, à l'imprévu, n'a amené que du bonheur dans ma vie ces derniers temps. 

Je vous aime, merci d'avoir tous répondu Présent ! Et maintenant, Champagne !

24 novembre 2022

Daniel


Je les trouvais si beaux ensemble, et racontais à qui voulait l'entendre comment ces deux-là s'étaient bien trouvés (si j'avais fait un casting de l'homme idéal pour Maman, il aurait furieusement ressemblé à Daniel). Et comment je trouvais absolument jubilatoire l'idée qu'on puisse vivre une histoire d'amour à 77 et 79 ans, quand on a l'un et l'autre pas mal de cicatrices au corps et à l'âme. Et comment j'aimais la façon qu'ils avaient de savourer la vie tant qu'elle est là - aller au cinéma, au théâtre, bien boire et bien manger, voyager - c'est elle qui l'a emmené à Venise pour la première fois. Et la tendresse amusée, pas dupe, qu'ils avaient chacun pour les petits travers de l'autre. J'aimais sa gentillesse, sa discrétion, sa générosité ; ses engagements sociaux et politiques. J'avais été très touchée qu'il accepte d'être, avec elle, caution pour mon logement ; et de le voir, il n'y a pas si longtemps, porter fièrement des chaussettes rigolotes que je lui avais offertes. Ce soir je suis si triste pour elle et pour lui... mais aussi reconnaissante pour cette invitation à vivre pleinement aussi longtemps que nous sommes vivants. 

PS : j'ai été très touchée qu'une petite-fille de Daniel me propose de lire ce texte lors des obsèques. Ce que j'ai fait, avec une profonde émotion. 

23 novembre 2022

Des fleurs, un bon fauteuil et des mots doux

...que demander de plus ?

J'ai failli râler ce soir-là, quand il est arrivé les mains vides - mais en moto, avant une sortie, évidemment ! Et puis je me suis tue, parce que la ligne silencieuse de ce lien reste, de part et d'autre - parce que tu ne me dois rien, alors tout ce qui vient est don. J'ai bien fait... et les fleurs m'attendaient à la maison. Et m'ont d'autant plus touchée qu'il avait retenu que de tous les bouquets, mes préférés sont, et de loin, les bouquets de fleurs blanches. 

Ce jour-là, il y a eu aussi tellement de petits messages, coups de fil, peut-être... 50 ? Et la vidéo montée avec amour par Léo... sur la photo, il y a aussi un autre cadeau qui me tient beaucoup à coeur, celui de Maman - cet amour de fauteuil club plein cuir dans lequel me lover avec plaid et chat pour bouquiner... un rêve très ancien réalisé. 

22 novembre 2022

Too

A la veille de mon anniversaire, il y a eu aussi cette amitié délicate comme un amour, ce lien improbable, joueur et poétique à la fois, cette capacité à faire naître des instants fragiles dans le banal comme dans l'exceptionnel. Nous avons bu un chocolat chaud, découvert une délicieuse librairie, acheté des recueils de poésie, manqué de peu un bar à champagne fermé ce soir-là, et puis nous sommes montés sur le toit du monde, pour admirer Paris à nos pieds... deux sales gosses, un enchanteur et un lutin-Lutens, une fleur de frangipanier derrière l'oreille.

21 novembre 2022

Poèmes

Je parlais avec tendresse d'un de mes patients, et Samir m'a dit en riant : mais il faut que tu arrêtes d'aimer tout le monde comme ça ! J'ai d'abord souri à mon tour, oui... et puis à la réflexion, j'ai rectifié - non, parce que c'est moi, je suis faite comme ça !

 J'ai aimé qu'il ait ce regard-là, sur cette tendresse irrépressible chez moi - et j'ai aimé aussi mon double mouvement, le besoin de défendre cet élan, fût-ce sur le ton de l'humour. Et puis quelques jours plus tard, je suis tombée sur ce texte-là :

 À cette superbe raison de vivre
- se taire et s'appliquer à une tâche matérielle, humble -
j'ajoute la lecture de poèmes.
Ce n'est pas une spécialité d'écrivain,
c'est une affaire commune :
les rayonnants d'amour savent que ceux qu'ils aiment
sont des poèmes de chair et d'âme.

Christian Bobin - Pierre, en hommage au peintre Pierre Soulages

Des poèmes de chair et d'âme... que c'est beau. Oui. En fait on devrait TOUJOURS avoir ce regard-là sur les êtres, non ?

17 novembre 2022

Halo


Je ne l'aurai appris que trois mois après, et sans autres détails sur ce qui s'est passé (je devine - le diabète, la dialyse, l'insuffisance rénale ou cardiaque) mais... il n'y aura plus de "- Hello Beautiful ! - Hello Halo-Tiger !", plus de SMILE ! Je ne retournerai pas en Jamaïque... alors, que reste-t-il ? Sans doute la plus belle et la plus inspirante de nos rencontres CouchSurfing, ce papa afro-américain parti faire le tour du monde avec ses garçons dans l'objectif de leur ouvrir les portes du monde - rien que ça. Une rencontre amicale, amoureuse, familiale, qui nous aura profondément influencés, les enfants et moi.

Et un trousseau de clés dont je me rends compte que, depuis notre rencontre, je les ai intégrées à ma vie, les transmettant autour de moi, à mes proches, à mes patients... 

- If your dreams don't scare you, they're not big enough
- What would you do if you coud not fail ? 
- What is the worst thing that could happen ?
- What's the alternative ?

-Thinking small, Halo, isn't easy or hard. It's just a habit. A habit with consequences. Same for thinking big.

I'm very spiritual. In that sense this has been an eye opening trip for me. My beliefs are that there is a God, I don't know what name he goes by. Jesus, Allah, who knows. He wants us to love each other as people, religion gets in the way of that, sometimes. God is in the people we have met, that accept us just as we are, that care for us as if we are part of their family. We are all his angels, and he puts us where he needs us to help someone. This has happened to me and for me. Some things could have no other explanation. It's happened to me several times on this trip already.

Il a été le premier à me parler des 5 langages de l'amour aussi... et de la nécessité d'être vigilants face aux dreamkillers

Ce soir j'ai replongé dans les photos de nos différentes rencontres, de celles avec nos enfants aussi - Léo est allé seul à Denver, Isaiah est venu au Kremlin... dans leurs photos de voyage, toujours en ligne, dans la présentation de son projet sur CouchSurfing - avant que peut-être, ses traces ne s'effacent. 


HALO'S HYMNS for HAPPINESS
1 Search out Happiness. It's looking for you too !
2 Transform someones life. Start with your own.
3 Look to connect with people. Eliminate strangers campaign.
4 When God winks, wink back (there are no accidents).
5 Be a superhero, fight FEAR (False Expectation Appearing Real).
6 Pour your passion, let it flow.
7 Thoughts become actions. Speak life to what you want.

- I'm a single father to 2 great young men. They are the reason my heart beats. I wish I was able to travel and explore the world when I was their ages, but I didn't have experiences like that. I'm about breaking cycles.

- I’ve come to the realization that through discourse with others we could eliminate a good deal of the mistrust and misgivings we have for people. It takes no work to see what’s different. We could find some common ground. It’s there ; we just have to look for it. 

- When I was a young man, I wanted to change the world. I found it was difficult to change the world, so I tried to change my nation. When I found I couldn't change the nation, I began to focus on my town. I couldn't change the town and as an older man, I tried to change my family. Now, as an old man, I realize the only thing I can change is myself, and suddenly I realize that if long ago I had changed myself, I could have made an impact on my family. My family and I could have made an impact on our town. Their impact could have changed the nation and I could indeed have changed the world. (~Author Unknown)

16 novembre 2022

Enveloppes

Elle est grande, très mince, très maquillée, tout de noir vêtue, un vague côté bad girl gothique qui se dément dès qu'elle ouvre la bouche - elle est charmante, courtoise, cultivée, et...porte beau sa détresse de long terme derrière un sourire radieux. Tout va bien, mais rien ne va : une famille aimante, créative, tournée vers le corps et la création - le sport, la danse, la musique - mais chez elle c'est le corps qui trinque, troubles alimentaires, troubles du sommeil, hypersensibilité au bruit. Les proches sont décrits comme attentifs et unis, mais son t-shirt, qui représente un petit renard et une lune blafards sur fond noir, affiche : Lonely Fox.

Deuxième entretien, il est étourdissant dans tous les sens du terme - brillant mais hypomane, a minima. Dilettante dans sa filière de maths de haut niveau, il se passionne aussi pour la philo et la psychologie. Ce jour-là, il me raconte une longue et multiple tentative de phlébotomie, échouée, un dimanche de désespoir, il y a deux ou trois ans ; ce jour-là aussi, il porte une chemise blanche tie and dye dont la partie rose foncé, artistiquement délavée, part du poignet pour aller jusqu'à la moitié du vêtement.

Cet autre, qui n'en finit pas de s'interroger sur le curseur entre le normal et le pathologique, et sur sa propre place sur ce continuum, vient avec une coiffure différente à chaque fois - la plus spectaculaire aura été une tour de dreadlocks surmontée d'un grelot qui évoque immédiatement la figure du fou du roi ; je l'aurai vu aussi arriver avec des vêtements intégralement trempés parce qu'il vient de pédaler une heure sous la pluie pour se rendre à notre rendez-vous, ses convictions lui interdisant d'utiliser des transports nécessitant des énergies fossiles.

Celui-ci vient se plaindre de récurrents "coups de pas bien", selon ses propres termes. L'anamnèse découvre des vagues de traumas successifs, comme une marée qui se retire en laissant apparaître un paysage rocheux chaotique et redoutable. Un père alcoolique et violent, mais qu'il a continué à voir longtemps après la séparation de ses parents ; deux frères aînés issus d'un premier mariage de la mère - qui vont mal aussi, père addict également ; la mère a récemment été diagnostiquée bipolaire... S'il a déjà vu des psys ? Oui, dans l'enfance et au collège, pour accès de violence incontrôlables. Sur son T-shirt s'étale cette question : IS THIS A MONSTER ?

14 novembre 2022

Grizzly

«Il reste d’une personne aimée une matière très subtile, immatérielle qu’on nommait avant, faute de mieux, sa présence. Une note unique dont vous ne retrouverez jamais l’équivalent dans le monde. Une note cristalline, quelque chose qui vous donnait de la joie à penser à cette personne, à la voir venir vers vous. Comme la pépite d’or trouvée au fond du tamis, ce qui reste d’une personne est éclatant. Inaltérable désormais.»

Christian Bobin

13 novembre 2022

Jubilons, acte I

Mais 2X50, ça fait beaucoup quand même...

06 novembre 2022

Dire Oui

Pas de projet ou de révélation, de but à atteindre pour cette seconde partie de vie, mais un chemin : dire oui. Avoir confiance que ce qui est, est bien. Avoir confiance tout court (...). Je constate : le oui n'a amené que du bon ces derniers temps (...).

Du coup j'explore un peu plus loin : est-ce que je peux dire oui aussi aux événements du passé ? Hum, ça c'est beaucoup plus difficile... mais en même temps, je vois, sous différentes formes, ce que ça m'a coûté de dire non à différentes étapes de ma vie. De lutter. De ne pas accepter ce sur quoi je n'avais pourtant pas de prise.

Un poème me vient, dont chaque phrase commence par, Je dis oui...

03 novembre 2022

Sur le fil

...à nouveau, des semaines-tunnels, le corps qui déraille un peu - une douleur aiguë au pied disparue presque aussi vite qu'elle était apparue, des vertiges, des nausées, des migraines, un épuisement qui se chronicise et décidément des questions sur l'impact sur le corps de ce métier de l'âme ? J'alterne entre l'enthousiasme - hypnose et EMDR continuent de produire des effets étonnants, mais j'ai encore tellement à apprendre... et le découragement, l'envie nette de fuir parfois. Mais il y a eu aussi cet élan joyeux à concevoir une fête pour mon désormais tout proche jubilé - le retour du G.O LuLu, les retrouvailles avec le spectacle vivant - Rien ne s'oppose à la nuit avec Lalie, Mixity avec Samir, Mots d'elles avec Michaële, une marche en forêt avec Annabelle et Emilie un soir de formation en hypnose, un dîner avec la lumineuse Charlotte. Ne pas oublier de voir le beau, le bon...