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17 avril 2020

Ray's wisdom

...Everyone feels this way sometimes. All of us. Me too. About all I can do is to give you some suggestions of what works for me.
Brother, life is VERY realistic... but it ain’t real. None of this is real. I don’t put much stock in the idea that this world is all there is. This is a very, very small part of the infinite whole.
I like to think of myself as an actor in a play. I am playing a very small, but very important part in this play. This is not real, it is just a very realistic drama. A play. A movie.
This movie is a place where God can pretend that he is not God.
God isn’t a person. God is everything and everyone who has ever been. Every tse-tse fly and bacteria. Every stone and all the cosmos. We are all God.
You have forgotten who you really are. You are an infinitely powerful being. You have a purpose in life but you have forgotten what it is.
You are here to Love.
So.... how are you going to do this Love thing? Where to find it? You are going to need to take some small steps to pull yourself out of the pain... but you will find Love when you do.
What should you do? I am pretty sure that you are hoping to find answers to the big questions, that these answers will give you hope. But I think that you will find answers in the small things in life, not the big questions (...)

03 décembre 2019

One love

Après cinq ans, mais comme hier, cette connexion qui se rétablit, entre nous, mais aussi - grâce à ces retrouvailles, après ces semaines difficiles, entre moi et moi-même - désir de vie, de voyages, d'imaginer à nouveaux des possibles. L'envie de mettre à jour ma bucket list. De me reconnecter à ceci.  Ou encore à cela. Où et quand me suis-je à ce point perdue de vue, ces dernières années ? 

Tellement émue par notre facilité à nous glisser dans quelque chose de fluide et d'intime, dans une parole personnelle, engagée, à nous réjouir d'être ensemble dans une belle expo, un café de Montparnasse, un spectacle approximatif ou juste à la maison, l'essentiel étant d'être là. 

Tellement touchée aussi par le temps qu'il pris avec et pour Elsa seule, par ses mots et ses gestes justes pour lui signifier une présence sincère à sa peine - où j'ai retrouvé cette sensation de famille, cette façon que nous avons d'accompagner nos enfants respectifs comme s'ils étaient les nôtres - à Paris, à Denver ou en Jamaïque. Et ce sens partagé de la présence à l'instant et du lien : Bring me flowers while I am here...

08 décembre 2018

Victor

Avec qui aller voir la dernière exposition de Sophie Calle, discuter de celle de Dorothea Lange (vue avec Amy) ? Avec Victor. Avec qui lancer un débat de politique comparée France - USA, commenter les gilets jaunes, déplorer le néo-libéralisme mondial qui nous emmène tous dans le mur, s'inquiéter de la montée des fascismes et de leurs petits cousins en Europe ? Avec Victor. Et aussi, parler émotions,  bisexualité, addictions, intuitions, spiritualité, cuisine végétarienne, choix de vie radicaux, décroissance - dans quelques jours il part s'installer à Bali pour une période indéterminée ; avec lui il a toute sa maison - deux sacs, ce qui lui reste nécessaire après plusieurs déménagements. Ronan s'étonne, moi je suis vaguement envieuse - vivre avec peu mais dans un coin du monde où le rapport à la nature, au corps, à la prière font partie du quotidien, de l'ordinaire, quitter un poste de professeur au service de petits blancs gâtés pour aller écrire et vivre une liberté conquise de longue lutte - j'aime l'idée, qui ouvre à d'autres possibles.

05 novembre 2018

Best timing !

Parce que la maisonnée avait bien besoin d'un bol d'air fais et optimiste, la vie a bien fait les choses, et nous avons retrouvé mon amie Amy - sur les routes d'Europe pour six mois avec le projet d'écrire ensuite un récit de voyage - un genre de Eat, pray, love à la Amy (free) style.

Un concert inattendu - David Byrne, ex Talking Heads, avec une lumineuse Agnes Obel en première partie, une bouleversante expo photo - Dorothea Lange au Jeu de Paume, et cette question : ce monde qu'elle décrit avec tant d'humanité et d'empathie - migrations forcées, grandes crises économiques et agricoles, est-ce celui des années 30 ou bien celui qui nous attend dès demain ?

Plus encore que ces partages, ce sont les échanges avec Amy qui sont un régal - franc-parler, humour, liberté de ton totale : tous les sujets sont bienvenus, et passionnants, du plus intime au plus politique. Trois jours joyeux et vivants avec une femme inspirante et libre - viscéralement convaincue que la vie est faite pour être (bien) vécue, et qui communique généreusement confiance dans la vie, vitalité et chaleur humaine - un vrai bonheur pour nous quatre.

Bonheur supplémentaire, retrouver ce qui était à l'origine de mon inscription sur CS : voyager depuis mon salon dans le monde entier à travers de belles rencontres - c'est encore meilleur lorsque comme ici, ce sont des rencontres qui se tissent dans le temps, générant de vraies amitiés, comme avec Victor, Philip ou Halo.

22 septembre 2018

Philip

Philip est un vrai CouchSurfer, mais nous l'avions rencontré grâce à Halo. Il est venu à Clisson, il nous a accueillis à Londres (et conseillées lorsque j'y suis retournée avec Elsa), et le voici au KB. Je me souviens de l'avoir fait naviguer sur d'étranges eaux sombres au Palais de Tokyo lors de son premier séjour - une expo improbable faisant référence aux inondations vénitiennes - il était interrogatif au début et enchanté ensuite. Beaucoup d'échanges autour de la culture, de l'art et de la psychanalyse - Philip a fait l'équivalent des Beaux-Arts, étudié à la Tavistock Clinic, enseigné dans une université anglaise - aujourd'hui c'est un gentleman globe-trotter qui voyage toute l'année et va de résidence d'artiste en résidence d'artiste. Full time artist now ! Mais surtout, c'est un homme incroyablement gentil et généreux, très sociable, plein d'humour et de délicatesse. It's been a pleasure Philip, you're very welcome here anytime !

18 mars 2018

Back to CS

J'étais super heureuse le jour où Ronan m'a dit qu'il voulait que notre nouvelle maison soit tout aussi ouverte que la précédente aux amis, aux étrangers, à la rencontre, incluant les Couch Surfers. Isaiah l'a inaugurée, mais les Jobson, maintenant, c'est la famille ;-) !

Cette semaine, nous avons accueilli Bruno, venu d'Utrecht, et qui est un concentré de ce que j'aime sur CS : rencontrer des humains atypiques, ouverts, curieux, porteurs de grand rêves ou de projets originaux - ici, celui d'une transformation de voitures classiques en véhicules électriques, pour lequel il venait participer à un forum de start-ups. Bruno a beaucoup voyagé, eu plusieurs vies, et a beaucoup de choses à raconter - quel plaisir de voir que les enfants aujourd'hui passent à l'anglais sans difficulté, bavardent, plaisantent  - outre la langue vivante, c'est l'autre grande leçon de CS, aborder l'autre sans appréhension, être curieux de ce qui peut s'échanger dans la rencontre.

Facile quand on a affaire à un Bruno - la crème de la crème sur le plan de l'esprit CS - qui a conseillé Léo pour son LinkedIn, et lui a offert de le mettre en contact avec son réseau d'entrepreneurs (finalement impossible pour cause de concours, mais la proposition était là). Et qui a très vite cerné les besoins du moment de notre Elsa, et a trouvé une manière créative de lui offrir une expérience tout aussi précieuse. Il a repéré qu'il y avait une salle d'escalade à côté de la maison, et l'a invitée, seule, à venir grimper avec lui. Partager une activité nouvelle avec un étranger, se dépasser physiquement, deux challenges qu'elle a relevés, et avec un grand sourire : cette idée a été un super cadeau, et une prescription pertinente, très attentionnée - ça m'a vraiment touchée. Cerise sur le gâteau, je les ai rejoints dans un second temps et je me suis régalée aussi !

02 mars 2017

Amy

Depuis que les enfants sont là plein temps, il n'y a plus trop d'espace pour accueillir les CouchSurfeurs, et ça manque. Très heureuse de revoir Amy cette semaine - si vivante et positive. Après dix ans comme consultante pour le Parti démocrate (entre autres, elle organise aussi des Cannabis Tours à Denver ;-D), elle estime que le job est fait : Hillary est arrivée la première dans son état et ...il n'y a jamais eu autant de volontaires, de militants, de personnes formidables qui s'engagent pour changer ce monde ! C'est assez représentatif de sa vision du monde je crois : le bon côté des mauvaises choses. Trump comme une chance. Elle dit : quand c'était Obama, nous étions endormis, pensant que tout allait bien. Ca aurait été pareil si Hillary avait été élue. Là, tout le monde bouge !

Elle va donc voyager quelques temps à travers le monde - to become an international hobo, as she said. Amy est drôle, brillante, et surtout pleine d'une bonne énergie et d'un enthousiasme communicatifs. Lors de notre première rencontre, j'avais adoré son franc-parler, nos échanges sur le monde, l'intime, la culture - comme si nous nous étions toujours connues. Idem ici : expos, lectures, politiques, amours, enfants, avenir... une vraie bouffée d'air, en toute sincérité. On a bullé à l'Echappée, mangé vegan, admiré les fresques du 13ème.

J'ai adoré qu'elle m'offre la version anglaise de Train M, de Patti Smith - la suite de Just Kids. Et je suis très fière de mon badge de campagne Obama/Biden. 

09 août 2016

Ray Man


Ray est exactement le genre d'être humain qui fait que je reste une inconditionnelle de CouchSurfing. Car sinon, comment croiser la route d'un musicien-hippie-sculpteur-pirate californien qui cultive son côté bad boy mais distribue des petits cailloux en forme de coeur aux inconnus - cailloux issus de la rivière qui coule au fond de son jardin de Nevada City ? Un Petit Poucet blues-rock, un ours au grand coeur comme je les aime, un humain vivant comme je les aime aussi - curieux de tout, intrépide et cool à la fois - et qui me reconnecte à cette dimension-là en moi aussi, grain de folie, non-conformisme et curiosité débordante pour l'humain dans toutes ses dimensions.

Qui dit de lui-même que ses deux métiers consistent à donner du bonheur aux autres - sculpteur, il travaille depuis longtemps pour Disney ; musicien, il improvise volontiers avec des amis de passage - je l'ai vu faire à Belleville. Venu en Europe pour réaliser un rêve de longue date, et s'enivrer de la culture du Vieux Monde.

Le bonheur de CS c'est ça - faire exploser les barrières de culture, d'âge, de langue, le repli sur soi et la méfiance pour ouvrir sa maison à l'inconnu et à la rencontre, et en ressortir un peu différent, nourri à chaque fois. Parler de la vie, de l'amour, des trajectoires et des choix de chacun, en toute liberté, sentir là où ça connecte, se rencontre, fait sens, c'est si bon à vivre ! Avec un verre de bon vin, c'est encore meilleur évidemment. Il m'a apporté un Bordeaux, je lui ai fait découvrir le Chinon. Dommage qu'on n'ait pas eu le temps pour goûter le Bourgogne... la prochaine fois ?

02 avril 2016

Familles

(voir post ci-dessous ; et ci-dessus !)

Du coup, je n'ai de cesse que d'en créer : famille-famille, famille de coeur, familles d'emprunt - adopter et me/nous faire adopter étant une des mes grandes joies depuis toujours. Cette semaine, c'était famille transatlantique et multicolore, la suite de notre Jobson love story, avec la venue d’Isaiah à Paris. Musée Branly, Musée Rodin, journée au lycée avec Léo, stand-up comedy en v.o dans une péniche sur la Seine, cinéma, déjeuner de Pâques à la française, 18 ans de Marguerite, les dix jours sont très vite passés. Comme YoYo, je fonctionne par absorption et non par exclusion, table ouverte et maison d’hôtes – « mieux vaut plus que moins » :-). LuLu ou les liens qui demeurent, s'additionnent, s'inter-tissent - des fois c'est un peu emmêlé mais ce qui est sûr c'est que c'est vivant !

19 mars 2015

Quelque chose en nous de Tennessee

...grâce à Clint, country singer de Nashville, qui a donné à la Zaza une leçon de guitare - You are my sunshine, my only sunshine... Et avec qui nous avons chanté les chansons de O'Brother et d'Alabama Monroe, et puis aussi, This little light of mine, I gonna make it shine...

06 septembre 2014

Sweet Maggie

Parce que les amis de nos amis sont nos amis, et parce que ce n'est pas tous les jours qu'une Américaine de Denver fait escale à Paris avant d'aller marcher sur Saint-Jacques, nous avons accueilli Maggie, une amie de Halo. Chouette idée, que celle de la connexion entre les gens que nous aimons, et belle rencontre à nouveau, d'une femme ouverte, généreuse et sensible, avec qui nous partagions le goût des bonnes choses (nous avons bien profité des résultats de son cours sur les petits fours salés au Cordon Bleu), des comédies musicales et du bon vin favorable aux confidences (entre autres talents non typiquement américains, Maggie connaît et apprécie les vins). Adoptée - un membre de plus dans notre internationale famille de coeur - pour son courage (une autre résiliente, plus habituée à prendre soin des autres qu'à ce qu'on prenne soin d'elle), son indépendance et sa sincérité - elle qui n'a pas peur de dire qu'elle est partie sur le Chemin entre autres pour apprendre à demander, à accepter un peu d'interdépendance.

15 août 2014

Inspirations

J'ai toujours eu un faible pour les histoires de transformation, de rédemption, de libération. Pour les rêveurs audacieux, les survivants, les bâtisseurs. Senti un appel vers le possible, plutôt que vers le connu. A travers les livres, les films, et puis de plus en plus dans des rencontres - c'est à dire, de plus en plus dans la vie : Maya, émigrée des pays de l'Est vers Londres, avocate spécialisée dans les droits de l'homme, aujourd'hui thérapeute ; Jill, ma "grand-mère canadienne", qui a vécu 20 ans avec son mari sur le bateau qu'ils avaient construit eux-mêmes, puis a décidé, à la mort de celui-ci, que la vie n'était pas finie et s'est lancée dans un nouveau projet autour de l'huile d'olive bio ; Halo parti en solo autour du monde avec ses deux enfants ; Theresa plaquant sa folle vie de cadre new-yorkaise pour voyager puis réaliser son rêve de se former à la gastronomie française, avant de se donner les moyens de trouver l'homme puis le job qu'elle souhaitait ; Charles, qui s'est offert un voilier exceptionnel à près de 70 ans (et qui navigue vraiment !) ; Julien, qui a démissioné de son poste de professeur fonctionnaire pour créer un centre de yoga et de thérapie en Colombie ; Søren et Charlie bâtissant leurs propres maisons, l'un en Suède et l'autre en Arizona... 

(NB à méditer : tous sont ou ont été engagés dans des associations diverses ; et j'ai réalisé qu'en français, nous n'avions PAS de mot qui recoupe exactement cette notion de community, pas plus que l'équivalent des mentors ou role-models. Qu'attendons-nous ?)

Une part de moi... continue de croire que ce n'est pas pour moi. "Je n'ose pas... autant que je voudrais ; dans mes moments d'optimisme, je me dis : je n'ose pas encore". Une phrase de Françoise Mallet-Joris recopiée en... 1994 ? Pourtant ce n'est plus vrai... j'ose de plus en plus, et la vague enfle, me donne un peu le vertige parfois - quelles conséquences sur ma vie personnelle, relationnelle, professionnelle ? jusqu'où est-ce que ça peut m'emmener, pour peu que j'accepte de me laisser inspirer ? Déjà bien plus loin que ce que j'aurais imaginé il y a quelques années, il suffit de relire ce blog. L'autonomie, la liberté, la maison grande ouverte, les échanges, les rencontres, un rapport à l'argent différent, le bateau, les voyages... 

Les informations convergent, éclairent la route, et me flanquent la frousse. Mon expérience jamaïcaine m'a donné l'envie d'améliorer mon anglais, le journal de Junior m'a donné l'idée d'utiliser les TED Talks dans cette optique - un talk différent chaque jour sans sous-titres, ou avec sous-titres anglais une deuxième fois pour le vocabulaire - mais le contenu (même quand j'utilise le choix aléatoire !) lui aussi vient encore renforcer le message, enfoncer le clou : The power of vulnerability, The danger of silence, Before I die I want to, Why people need poetry, Everyday leadership... 

Tiens, le dernier le voici en cadeau - une inspiration à partager :

06 août 2014

Nadia 2

Nadia, c'est ma coloc', mon numéro gagnant. Au départ, l'envie de mettre un peu de beurre dans les épinards, proposer une chambre quelques jours par mois à une Conseillère Conjugale et Familiale venant en formation sur Paris. Une bonne idée d'Eric : héberger des gens avec lesquels j'ai par définition des affinités, sur un moyen terme (4 jours par mois sur dix-huit mois). Un pari qui aurait pu s'avérer risqué, si Nadia n'était pas devenue une amie de la famille, avec qui partager la cuisine, les confidences et les sorties, arrivant toujours les mains pleines de bonnes choses à partager : confitures du jardin, pâtisseries arabes, foie gras maison. Aussi c'est tout naturellement que je l'ai accueillie cet été avec ses enfants, non plus en hôte payant mais en CouchSurfeuse d'honneur ! Son dernier séminaire aura lieu en septembre, elle va nous manquer...

31 juillet 2014

Jamaïca

La première chose dont je me souvienne, c’est de mon arrivée – toutes les dernières fois où j’ai pris le train ou l’avion, j’ai eu chaque fois un petit pincement au cœur en arrivant seule… Ici, c’était bon de me sentir attendue – et attendue les bras ouverts, encore meilleur. Non, d’ailleurs, la première chose dont je me souvienne, c’est de ma petite danse-de-la-joie dans l’aéroport, avant même de rejoindre Halo… Catapultée directement dans un décor de rêve, eaux turquoise, sable blanc, concert sur la plage, j’ai passé les deux premiers jours à me demander si je rêvais – une sensation nettement accrue par les sept heures de décalage horaire !

Puis nous avons rallié la maison de Halo, rejoints par d’autres amies qui se sont révélées être une belle rencontre aussi, Sylvia et sa maman, Mercedes. 

Par où commencer ? Il y a tellement à dire… l’album photo montre la beauté de la nature, renversante, les moments d’exception – nager avec les dauphins, faire du cheval sur la plage, crapahuter sous des chutes d’eau somptueuses, mais ne rend pas compte des émotions, des rencontres, des pensées, des questions, de la joie liée à cette sensation d’alignement : une décision juste, une cohérence (Live life now : it’s all we have), un lieu magnifique, un lien profond, et la sensation d’être au-delà de mes rêves…

Ce que les photos ne montrent pas :

- Les rencontres humaines : la bonne humeur et la générosité de Sylvia et Mercedes (malgré deux soucis de voiture et un sérieux lumbago), le sourire et les talents de cuisinière de Keilah, la confiance de Junior qui a bien voulu me laisser lire son journal de voyage et avec qui j’ai passé une délicieuse journée à Dolphins Cove… Halo, bien sûr. Les liens qui se tissent et demeurent (Facebook, finalement, je m'y fais), s’additionnent (je recevrai peut-être une amie de Halo en septembre). Connecting people…

- La façon dont Halo prend soin, cette logique du « care » dans laquelle je me reconnais aussi. Ici, des autres, de la maison, de la famille élargie, de la voiture, de la route, du bien-être de tous – sans le dire, mais en veillant, quelles que soient ses propres préoccupations. Sa liberté de pensée et d’action, son exigence, qui me sont si familières aussi : 
« - Most of people don’t think that way. 
– Most of people don’t have the life they want”. 

- Ma frustration intense par rapport à la langue ! Parler à deux, lentement, dans un environnement calme est une chose. Etre confrontée à un environnement exclusivement anglophone, aux petites phrases à demi-avalées du quotidien, aux situations de groupes, aux accents en est une autre. Pour moi qui ai tant besoin des mots, ne pas pouvoir jouer dans cet espace, utiliser les nuances, l’humour, le sous-entendu, c’était vraiment dur : comme être réduite à l’état d’enfant, et d’un enfant maladroit…

- L’état d’hypersensibilité engendré par la succession de moments parfaits, de lieux magnifiques. Je demande souvent à mes enfants de me dire, à la fin des vacances, quel a été leur moment préféré ; mais ici, j’aurais du mal à choisir.

Mon top 3 : nager avec les dauphins, c’était mon grand rêve, une expérience inoubliable qui m’a émue aux larmes ; mais toute la journée à Dolphins Cove a été un enchantement : nager avec les raies (j’en ai tenu une dans mes mains !), laisser les perroquets se percher sur mon épaule, faire un tour en hors-bord le long de la côte, passer des heures dans l’eau avec Junior dans le grand bassin réservé aux poissons exotiques…

Monter à cheval le long de la plage, s’arrêter là où les chutes d’eau douce rejoignent la mer, plonger sous l’écume, patauger dans l’eau tiède et salée pour mieux revenir dans la fraîcheur… terminer la balade par un galop effréné.

Finir la nuit dans un hamac sous les étoiles, jusqu’au lever du jour…

- Les goûts et les parfums : grande variété de mangues, curry de chèvre (on m’aurait dit que c’était de l’agneau, je n’aurais pas vu la différence), ackee (fruit national, qui ressemble à des œufs brouillés qui auraient la consistance du tofu), jerk chicken… et des choses plus familières, peanut butter, bacon and eggs, corn syrup. Quand au corned-beef… j’peux toujours pas :-).

- Cette émotion-là : le don appelle le don, je le sais ; mais si le savoir est une chose, pouvoir le vivre de cette façon-là m’a plus d’une fois laissée incrédule, comme un cadeau démesuré, un « pincez-moi je rêve » ? Par quel miracle une maman solo parisienne aux revenus pour le moins précaires peut-elle avoir accès à des vacances comme celles que j’ai vécues cette année ? Cf : Thinking small. En tirer les conclusions qui s’imposent.

- Les contrastes : au-delà des paysages magnifiques, il y a d’un côté de luxueux « Resorts » avec leurs parcours de golf, courts de tennis, piscines à débordement, de l’autre des baraques de parpaings avec des toits de tôle (le salaire moyen est de 430 dollars US/mois…). J’ai trouvé l’histoire de ce pays, fraîchement indépendant (1962 !) passionnante… et je n’écouterai plus jamais Bob Marley de la même façon. 

- Le rapport au temps : « We’re in Jamaïca. We make no plans ». Ce qui ne nous a pas empêchés de faire tout ce dont j'avais pu rêver avant de partir. Mais aussi de paresser pendant les heures de grosse chaleur, bouquiner (les guides pour l’envers du décor, l’histoire du pays, le bouquin d’Obama Les rêves de mon père, réflexion bienvenue sur le multiculturel : la devise de la Jamaïque est Out of many, one people), papoter, somnoler… Regarder la télé américaine… (mais pour moi c’est comme le corned-beef : plus ou moins indigeste !)

- Ma conviction grandissante : je ne l’ai pas beaucoup fait de toute façon, mais je n’ai plus la moindre envie de faire des voyages organisés. Rencontrer des gens de là-bas, entrer dans les maisons, faire des courses, jouer aux dominos avec les voisins, quelle chance !

- Une autre conviction désormais acquise : l’argent ne doit pas être au service de « posséder plus », mais de «vivre plus fort / partager davantage ». 

- Ma gratitude : mais comment photographier la gratitude ? La jubilation ? L’émotion ? Quoi que, si on regarde les portraits faits par Halo… 

- La conscience de ceci : si je ne m’étais pas séparée de David, je n’aurais jamais vécu tout ça. Cet été exceptionnel. Cette liberté. Cette rencontre. Cette sensation de vie, intense, irrésistible, contre laquelle mon besoin de sécurité ne peut rien : c'est la même force que ces magnifiques chutes d'eau, ou le galop du cheval : un élan qui emporte, une joie sauvage. Et je crains que cet appel n’ait fait que croître chez moi ces dernières années…



08 juillet 2014

Copenhague



Il m'arrive de me demander, quand le travail ou la solitude pèsent trop lourd, si tous ces efforts ont un sens. Mais quand je vois les moments que nous avons passés cet été, alors tout s'éclaire : cette énergie, si elle à sert à bâtir et à partager des temps comme ceux-là, alors OUI, le jeu en vaut la peine.

Ma première étape avec les zouzous - et nous avons eu le plaisir de voir Ronan nous rejoindre quelques jours, a été Copenhague. Grâce à l'échange de maisons, nous avons bénéficié d'un appartement charmant dans un quartier très bobo-chic de la ville, où nous nous sommes sentis vraiment accueillis, plus que dans n'importe lequel de nos précédents échanges - fleurs sur la table, petit cadeau, petits mots d'explications ou d'invitation dans la maison (plus ça va et plus j'aime cette locution anglaise, "Please feel free to..." - ici, please feel free to feel just like you're at home !)

Grâce à la Copenhagen Card, nous avons sillonné la ville et ses musées, baguenaudé dans les rues aux maisons colorées et fleuries. Copenhague est une jolie ville, mais plus qu'un lieu en particulier, j'en retiens l'atmosphère, le sentiment d'une qualité de vie, d'une gentillesse, d'un souci écologique et social perceptibles partout. Un tiers de la population se déplace à vélo ; les eaux du port sont si propres que l'on peut s'y baigner, dans des piscines gratuites et esthétiques à la fois ; les voisins partagent des cours intérieures où l'on peut manger dehors ensemble, avec des jeux pour les enfants et des tables de ping-pong...

Tous ces aspects communautaires, écologiques, créatifs se condensent dans l'ahurissante ville libre de Christiania, que nous avons eu la chance de visiter grâce à une adorable CouchSurfeuse locale, Asa. J'étais enchantée de voir les enfants lire tous les deux le livre d'interviews de ses habitants commandé avant notre départ, et s'intéresser vraiment à cette utopie - peut-être parce que finalement, elle est assez proche de ce que nous leurs transmettons : l'importance du collectif, la mise en commun des biens, le soutien des initiatives individuelles, le respect de l'environnement, ce sont des notions qui leur sont familières. 

Bien sûr, nous avons visité aussi les musées (Louisiana, splendide), le nouvel aquarium, les lieux emblématiques (Nyhavn, la Petite Sirène) et passé une soirée animée dans le parc d'attractions de Tivoli. Mais de cette étape, je retiens surtout ce sentiment d'une qualité de vie, et des rencontres : Asa, Maria (la mère d'une autre famille CS, qui nous accueillis le temps d'une balade à la plage et du partage de pizzas géantes dans son jardin), Bodil (une voisine de cour francophone, ce qui est exceptionnel là-bas !).

Des vacances j'aime aussi les petits moments de grâce, l'imprévisible, l'inattendu : le street concert de Passenger croisé par hasard au détour d'une rue (alors qu'il se produisait devant 14 000 personnes le lendemain), l'échange de consentements dont nous avons été les témoins dans l'église orthodoxe que nous passions simplement découvrir, le garde royal retenant son fou-rire lors de la relève...

22 février 2014

Ici Londres

Perfect timing : une maman solo et sa fille en CouchSurfing, juste la semaine où j'étais seule avec Elsa ! Un cadeau d'anniversaire pour Amma, son tout premier séjour à Paris. (Londres pour nous, la prochaine fois ?)

Les filles se sont super bien entendues, deux chipies pleines de vie, danseuses, chanteuses, créatives, qui se sont bidonnées en regardant des vidéos you tube (notamment le grandiose What does the fox say ?) et en s'enfermant dans le carton géant qui traîne dans mon salon. Avec le chat, pour lui faire écouter "de la musique relaxante pour chat". Ben voyons. La langue ? Pas de problème. La musique est universelle, le dessin aussi, et Google translate fait le reste. 

J'ai beaucoup sympathisé avec Maya, qui enseigne le reiki et m'a fait bénéficier d'une séance de sa pratique (effets comparables au shiatsu) et proposé un intéressant travail sur le lâcher/pas lâcher prise, la restitution à soi-même et à l'autre de ce qui lui appartient. Pendant ce temps, nous entendions les filles rigoler comme des bossues (elles sont allées piquer du jambon dans le frigo pour amadouer le chat), et à la fin, nous les avons trouvées toutes les deux endormies dans le même lit.

Elsa est restée un jour de plus, et nous sommes allées courir les magasins de tissus et de costumes de danse autour de Montmartre avant de grimper sur la butte pour observer les caricaturistes et de terminer en beauté par un coucou chez Zélia. En partant, Amma a laissé une lettre à Elsa en français (merci Google) - qui sait, peut-être le début d'une correspondance ?  

16 février 2014

Sun and Rain

Passer une après-midi avec Victor, c'est échanger sur les derniers aléas de nos vies sur les rives ensoleillées de la Seine (alors qu'il neige à New York), parler linguistique au Fumoir (des racines latines ou saxonnes du vocabulaire anglais), savourer un poème* en marchant dans les Tuileries, commenter la signalétique du jardin (allier l'esthétique au pragmatique), apprécier sa sensibilité à la culture, à l'art, qui le différencie de nombre de ses compatriotes, voir un film en v.o dans le Quartier Latin (le très beau Magnolia, pour Philip Seymour Hoffman), rentrer de radieuse humeur, touchée de cette proximité, de la fluidité dans la rencontre.

*All night the sound had   
come back again,
and again falls
this quiet, persistent rain (...).

09 février 2014

Yogi-Nid ;-)

...ou une raison supplémentaire de croire que nous rencontrons les bonnes personnes au bon moment.

Je ne sais pas si c'est le yoga en lui-même (mais de session en session je me surprends à me délier davantage, à penser à respirer et à me détendre aussi entre les séances), le lieu (un appart haussmannien lumineux, chaleureux le soir et lumineux en matinée), les musiques (et notamment les bienfaisantes vibrations des bols tibétains), ou la personnalité de notre enseignant - bien sûr, c'est cela : un humain vivant, tranquille, aligné - cohérent avec le message qu'il délivre - et multi-référentiel (définitivement vaccinée contre toute forme de pensée unique, j'adore ces explorateurs de nos possibles).

Mais je sais que ce chemin m'amène doucement, tranquillement, à me recentrer dans cette période de transition. Que j'y vois une cohérence, une confluence avec la méditation (merci, Céline ;-)), la psychothérapie, l'ostéopathie. Une route balisée par mes belles rencontres CouchSurfing : est-ce un hasard si Sitara, Theresa, Victor pratiquent voire enseignent le yoga ? Un antidote à mes journées "trop dans la tête", aux émotions et aux angoisses absorbés, transformés, restitués à mes patients jour après jour (et qui affectent pourtant aussi mon corps). Une réconciliation avec l’espace spirituel, aussi.

06 décembre 2013

Let's get together and feel all right

Je ne sais plus exactement comment m'est venue l'idée de m'inscrire sur le réseau CS (si, c'est - entre autres -  un héritage de la lecture précoce de La clé sur la porte, de Marie Cardinal). Mais je suis sûre que c'est la meilleure que j'ai eue depuis des années.  Nous avons retrouvé avec bonheur la famille Jobson en deuxième semaine, après leur séjour en Pologne puis en Allemagne, et même, nous l'avons partagée - avec Lalie, avec Marion, avec David, avec Nadia...

Après la première semaine, Halo écrivait ceci : The concept of family is an interesting one. The definition that I like: a group consisting of parents and children living together in a household. In 5 short days in Paris, this is what Lulu and her kids became to us and us to them. Cette deuxième semaine, nous l'avons juste savouré jour après jour - déguster un repas ou un goûter avec des amis, préparer une quiche lorraine, des hamburgers maison ou du poulet frit, constater que la petite souris passe aussi pour les enfants venus d'ailleurs ;-), jouer (au Jungle Speed, au Perudo et même au Cranium !), parler tous anglais (oui oui, même Elsa), rire, partager nos interrogations de parents et d'adultes solo, danser, philosopher avec Junior au petit-déjeuner (What should be the "good way" to peel a banana ? Any way, except the wrong one (!)  - OK...), penser aller se balader et puis avoir la flemme, écouter en boucle All I want for Christmas is you, échanger un hug dans la cuisine un soir de blues, voir le bordel croître et embellir dans la maison et s'en foutre, parce que ladite maison est vivante, chaleureuse et joyeuse.

Vivre ce qui est une absolue conviction pour moi : le don appelle le don ; la joie appelle la joie. Voir mes proches m'emboîter le pas dans ce bonheur d'accueillir et d'échanger a démultiplié la mienne !

"You just never know, Halo, who in the crowd, standing beside you in line or passing you in the street, might be raised in spirit, or even lifted from despair, by the kindness in your glance or the comfort of your smile. But they may never forget." (extrait du journal FB de Harold)

Deux fois cette même semaine, je l'ai expérimenté pour moi - un inconnu à la Cité Universitaire, un autre dans le métro - des hommes venus me faire un signe pour le premier, m'adresser quelques mots de réconfort pour le second. 

Ce qui rend si précieuse ma rencontre avec Halo, c'est aussi je crois cette communauté de convictions, une même "position de vie" - j'ai découvert avec stupéfaction qu'il connaissait lui aussi l'histoire du petit garçon et des étoiles de mer, que j'ai racontée dans des groupes de formation pendant des années, et qui est une profession de foi pour moi.

Et si ce soir je suis un peu nostalgique, parce que la maison me semble bien vide, je crois qu'il y a surtout matière à se réjouir : let's get together and feel all right !

07 novembre 2013

Journey with the Jobsons

C'est une histoire comme je les aime - un concentré des raisons qui m'ont amenée à m'inscrire dans le réseau CouchSurfing. Imaginez un "single dad" afro-américain (Denver, Colorado) avec des enfants de l'âge des miens - exactement - parti avec eux pour un périple de 8 mois autour du monde - plus de 20 pays, avec un projet éducatif incroyable - leur donner les clés de ce monde, ni plus ni moins, à travers des rencontres, une ouverture à d'autres cultures et modes de vie, et une participation à divers projets associatifs locaux sélectionnés à l'avance - avec ce double message : "le monde vous appartient, et vous avez la possibilité de le transformer". 

Il faut voir leur blog, et plus spécifiquement ce post, pour avoir une idée de la profondeur de son approche, mesurer son engagement en tant que père et citoyen du monde. 

Non contents d'être inspirants, les Jobsons sont excessivement sympathiques, curieux, pleins d'humour et...tous les trois profondément attachants. Les enfants se sont très bien entendus, et je n'ai jamais entendu Léo parler autant anglais ! Nous nous sommes trouvé nombre de points communs (de Game of Thrones à Minecraft en passant par La mélodie du bonheur et le Monopoly) - une autre antienne du discours de Harold, reconnaître les similitudes plutôt que d'exacerber les différences. 

Nous avons crapahuté ensemble dans le Marais et l'ïle Saint-Louis (Mariage Frères + Berthillon), admiré le travail photographique de Sebastiao Salgado à la MEP (8 ans de préparation, 30 pays, et une expo complètement raccord avec notre rencontre, sur les beautés de la Terre), mangé des croissants et des œufs au bacon, joué au Perudo, comparé nos goûts musicaux sur YouTube, longé les deux rives de la Seine avec ma maman en voiture - je n'avais jamais pris conscience que la plupart des monuments incontournables étaient à ce point concentrés là, à l'exception du Sacré-Cœur.

Mais le temps le plus fort a sans doute été la rencontre avec la classe d'Elsa - incroyable moment d'échange animé par Harold sur la base de ce qui est à la fois ce qu'il est humainement, de ce qui sous-tend son projet, et de son expérience bénévole auprès de jeunes menacés de déscolarisation. Les enfants étaient bluffés d'avance - une famille noire américaine, qui voyage dans le monde entier et vient leur en parler, c'était déjà beaucoup. Mais ils ne s'attendaient pas, et moi non plus, à vivre l'expérience qu'il leur a proposée : "What would you do if you were sure you could not fail ?". Un autre grand thème de Harold - la façons dont nous portons nos rêves, et l'invitation à ne pas les laisser détruire, par d'autres ou par nous-mêmes, ce qu'il a mis en lumière très simplement.

Plusieurs moments de grâce, les réflexions de Nola demandant si nous pouvons être notre propre dreamkiller ou faisant écho aux remarques de Harold sur nos similitudes - nous avons tous le même sang, dit-elle, l'enseignante complétant l'invitation au voyage en ajoutant qu'il ne s'agit pas forcément de partir loin, mais d'apprendre à voir, ou illustrant spontanément le "Think outside the box" en disant sa surprise de comprendre finalement assez bien l'anglais pour envisager de voyager dans les pays anglophones...

Le lendemain, visite de la Cité Universitaire Internationale de Paris - in English, thanks to Beverley, ma charmante patronne anglaise, et le même fil conducteur, créer des ponts entre les cultures et les êtres. Puis foot au parc Montsouris, avant une étape gourmande dans nos french cheese and meat shops - aussi incontournables que Le Louvre ou la Tour Eiffel. Elsa ne voulait plus les voir partir, et j'avoue que la maison m'a semblé bien vide après leur départ. Mais ils doivent repasser par chez nous après la Pologne et l'Allemagne, et qui sait, peut-être irons-nous un jour les voir dans leur maison de Jamaïque ?