19 août 2006

Fêlures

Dans les rayons du supermarché, des familles encore bronzées poussent des chariots remplis de fournitures scolaires, de chaussures neuves, de pyjamas encore un peu grands – pour cet hiver. Un samedi soir ordinaire, visages creusés par les néons, agacements minuscules, mouflets fatigués ou capricieux, dépenses inévitables – un air de rentrée déjà, un retour aux habitudes. Fêlure : mais la chance, d’être là, d’être ensemble, avec deux enfants en pleine santé et pour lesquels l’école est un plaisir, une nouvelle aventure ? Mais la chance, de pouvoir leur offrir le nécessaire, et le superflu ? Fêlure encore : et cette chance – combien elle est précaire – un grain de sable dans la machine, un faux mouvement, il suffit de si peu pour que tout s’enraye – comme c’est fragile le bonheur… De temps à autre - le monde se fêle.