Ils ont entre 16 et 18 ans, élèves de lycée professionnel - déjà hors des rails scolaires officiels. Ils ont une tête ou deux de plus que moi, et possiblement plus d'expérience - en tous cas un vécu qui m'est étranger. Mais - à la différence des petits garçons ricaneurs des beaux collèges parisiens, ils abandonnent très vite les provocations d'usage dans ces interventions sur la sexualité pour aborder des questions de fond : moi, ce que je voudrais savoir, c'est comment on peut être vraiment sûr qu'on aime quelqu'un... (Ben mon p'tit gars, si t'as la réponse un jour, fais-moi signe...)
Est-ce que ça nous fait pareil si c'est une fille qu'on n'aime pas ou un garçon qui nous dit je t'aime ? (Il est rare que le débat sur l'homosexualité soit lancé avec autant de douceur.) Est-ce que (quand je baratine une fille pour coucher avec elle) ma parole m'engage vraiment, et jusqu'où ? Mais de toute façon, on ne sait jamais, jusqu'à quand on va aimer quelqu'un ? Est-ce que c'est grave de sortir avec plein de filles sans jamais tomber amoureux (un beau gosse hâbleur mais sincèrement inquiet) ?
Un autre confie, la blessure laissée par la réflexion désobligeante d'une demoiselle sur son anatomie (il en faut, de la confiance dans le groupe, pour oser aborder cela). Un troisième nous fait éclater de rire avec son couplet bien senti sur le porno : d'abord les hommes c'est pas des hommes, c'est du bétail à concours, les acteurs, c'est pas des humains, c'est des Playmobils - et on dit toujours que le porno, ça rabaisse les femmes, mais c'est aussi humiliant pour les hommes, en fait. Eh bien !
Et dans un groupe comme dans l'autre tout le le temps d'aborder de vraies questions autour du plaisir donné, reçu dans ses composantes physiques ET relationnelles - les deux aspects étant amenés par le groupe, ce qui a donné lieu à des discussions riches et souvent émouvantes...
Alors... alors le couplet prévention classique a été peu abordé, hormis la page non pas sur le préservatif, mais sur les freins réels à son usage. Mais j'ai rarement eu autant l'impression d'être au coeur de ma mission : "N'essayons pas de convaincre, contentons-nous de faire réfléchir" (Georges Braque)
Est-ce que ça nous fait pareil si c'est une fille qu'on n'aime pas ou un garçon qui nous dit je t'aime ? (Il est rare que le débat sur l'homosexualité soit lancé avec autant de douceur.) Est-ce que (quand je baratine une fille pour coucher avec elle) ma parole m'engage vraiment, et jusqu'où ? Mais de toute façon, on ne sait jamais, jusqu'à quand on va aimer quelqu'un ? Est-ce que c'est grave de sortir avec plein de filles sans jamais tomber amoureux (un beau gosse hâbleur mais sincèrement inquiet) ?
Un autre confie, la blessure laissée par la réflexion désobligeante d'une demoiselle sur son anatomie (il en faut, de la confiance dans le groupe, pour oser aborder cela). Un troisième nous fait éclater de rire avec son couplet bien senti sur le porno : d'abord les hommes c'est pas des hommes, c'est du bétail à concours, les acteurs, c'est pas des humains, c'est des Playmobils - et on dit toujours que le porno, ça rabaisse les femmes, mais c'est aussi humiliant pour les hommes, en fait. Eh bien !
Et dans un groupe comme dans l'autre tout le le temps d'aborder de vraies questions autour du plaisir donné, reçu dans ses composantes physiques ET relationnelles - les deux aspects étant amenés par le groupe, ce qui a donné lieu à des discussions riches et souvent émouvantes...
Alors... alors le couplet prévention classique a été peu abordé, hormis la page non pas sur le préservatif, mais sur les freins réels à son usage. Mais j'ai rarement eu autant l'impression d'être au coeur de ma mission : "N'essayons pas de convaincre, contentons-nous de faire réfléchir" (Georges Braque)