Dans le jardin le long des quais d’Austerlitz, en passant sous un pont, une voix étrange et superbe – un chant pénétrant – musique médiévale, probablement un chant religieux – et dans un premier temps, impossible d’identifier la provenance du son. Jusqu’à apercevoir, dans un renfoncement, un étrange petit homme à tête de faune – l’air tout droit sorti du Songe d’une nuit d’été. Probablement haute-contre – il précisera ensuite, falsetti, ce qui désigne l’extraordinaire amplitude de sa tessiture.
Il ne fait pas la manche, il n’arrête pas les passants – il ne répète pas non plus, puisque pas une fois je ne l’entendrai revenir sur un phrasé ou une note. Puisqu’il se veut invisible, je m’installe à mon tour discrètement juste à la sortie du pont, sous le charme. Le son roule, tourne, m’apaise… un bon quart d’heure plus tard, je sors de mon rêve éveillé, comme nettoyée de l’intérieur, et reprends ma promenade.
Au retour il est toujours là, et je vais à sa rencontre… Ce qu’il chantait tout à l’heure ? Après des chants du XIIIème siècle, des chants bien plus anciens encore, chants de guérison dont j’ai en effet ressenti la bienfaisante vibration.
Il est gai, malicieux presque – à la fois extraordinairement cultivé et technique, et joueur. Il ne vit pas de son art, mais accepte de chanter pour d’autres – anniversaires, inaugurations, funérailles – moins c’est classique et plus il s’amuse, raconte un vernissage dans lequel il était lui-même… peint, et chantant en ventriloquie – son amusement devant les invités incapables de trouver la provenance du chant.
Dans son discours, pêle-mêle, la musique, l’ésotérisme, les passerelles entre musique et architecture, la note de tel ou tel ou tel bâtiment ou de tel ou tel être, une réflexion cadeau sur nos auras – mais chut, dit-il, je n’en dis pas plus : la suite sera pour la prochaine rencontre…. – une allusion aux recherches d’Emoto sur les effets du son sur l’eau, le sable, nos cellules, un prénom – polonais – prédestiné : Karol...
Une carte de visite ? Il n’en a pas. La prochaine rencontre ? Quand elle se fera. Quand les conditions météo le permettent, il se produit parfois le vendredi soir dans la Cour Carrée du Louvre, sur un répertoire plus baroque – il y a ses aficionados paraît-il – je le crois volontiers…
Il ne fait pas la manche, il n’arrête pas les passants – il ne répète pas non plus, puisque pas une fois je ne l’entendrai revenir sur un phrasé ou une note. Puisqu’il se veut invisible, je m’installe à mon tour discrètement juste à la sortie du pont, sous le charme. Le son roule, tourne, m’apaise… un bon quart d’heure plus tard, je sors de mon rêve éveillé, comme nettoyée de l’intérieur, et reprends ma promenade.
Au retour il est toujours là, et je vais à sa rencontre… Ce qu’il chantait tout à l’heure ? Après des chants du XIIIème siècle, des chants bien plus anciens encore, chants de guérison dont j’ai en effet ressenti la bienfaisante vibration.
Il est gai, malicieux presque – à la fois extraordinairement cultivé et technique, et joueur. Il ne vit pas de son art, mais accepte de chanter pour d’autres – anniversaires, inaugurations, funérailles – moins c’est classique et plus il s’amuse, raconte un vernissage dans lequel il était lui-même… peint, et chantant en ventriloquie – son amusement devant les invités incapables de trouver la provenance du chant.
Dans son discours, pêle-mêle, la musique, l’ésotérisme, les passerelles entre musique et architecture, la note de tel ou tel ou tel bâtiment ou de tel ou tel être, une réflexion cadeau sur nos auras – mais chut, dit-il, je n’en dis pas plus : la suite sera pour la prochaine rencontre…. – une allusion aux recherches d’Emoto sur les effets du son sur l’eau, le sable, nos cellules, un prénom – polonais – prédestiné : Karol...
Une carte de visite ? Il n’en a pas. La prochaine rencontre ? Quand elle se fera. Quand les conditions météo le permettent, il se produit parfois le vendredi soir dans la Cour Carrée du Louvre, sur un répertoire plus baroque – il y a ses aficionados paraît-il – je le crois volontiers…