16 mai 2011

Vivante

Quand j'aurai couru longtemps après dix mille printemps
Et soufflé essoufflée toutes ces mèches allumées
Plus rien ne me fera mal (...)

Quand j'aurai pris tous les trains qui m'attendaient en chemin,
Des papillons tout autour, sous le ciel trop lourd,
Plus rien ne me fera mal (...)

Quand j'aurai fait de mon ventre un royaume un coeur un centre
Et puisé épuisé tout ce qui s'y trouvait,
Plus rien ne me fera mal (...)

Quand j'aurai tant embrassé, quand j'aurai tant caressé,
Que je n'aurai plus faim, plus rien...
Ne me fera mal, ne me fera mal, ne me fera mal (...)

Jeanne Cherhal

N'empêche... le choix de l'amour offert plutôt que retenu, de l'amour qui accueille plutôt que de celui qui divise, de la liberté dans le respect, de la vérité au plus près de soi, de l'autre... ce n'est pas reposant tous les jours.

Pourtant... je nous aime vivants, sur le fil, tâtonnants, fragiles, maladroits parfois, mais aimants. Les coups de coeur ne vont pas sans coups au coeur, mais comment en serait-il autrement ? Si j'aime en moi ce désir têtu qui va à la rencontre de l'autre, se pose là où le coeur résonne, comment ne l'aimerais-je pas en toi ? Il y a peu de guides sur ce chemin, encore moins de repères ; à l'exception de ceux-ci : entre nous aussi, le regard qui s'étoile, le coeur qui bat.

Avoir acquis cette sagesse : que ce n'est pas tout le temps, que l'autre n'est pas tout ; que rien pourtant n'est plus précieux que ce lien tissé dans le temps et au travers des tempêtes ; et que ce coeur qui bat, ce regard qui s'étoile, nous avons à en répondre : que nous en sommes créateurs ou destructeurs, mais toujours responsables.