30 juillet 2011

Maison d'être

Je dis patrie et tu penses drapeaux
Je dis foyer et tu comprends prison
Je dis espace et tu traduis néant

Je dis patrie j'entends l'exil deviné à l'instant où il prend fin
Ces lieux auxquels nous savons avoir toujours appartenu
Ces êtres que nous ne pouvions que reconnaître

Je dis foyer j'entends ce rêve qui tient lieu de tout pour chaque homme
Et qui peut être un mot, un visage, une possibilité de créer
Un regret, une image... cette chose choisie entre toutes.

Je dis espace j'entends ce point où le silence se fait en nous
Où nos jardins se font secrets, où nous pouvons entendre
La source oubliée et tranquille sans laquelle nous ne serions pas.

Où sommes-nous ? Nous sommes là où nous nous arrêtons...
Là où nous jetons nos armes, là où nous posons nos masques
Là où nous respirons - en silence.

Et toi, dis-moi, quelle est ta maison d'être ?

13.09.2000

Je voulais le partager lors de la soirée poésie à l'Espace, je n'en ai finalement pas eu l'occasion - alors je le fais ici (c'est une idée que je vais garder d'ailleurs, faire remonter de temps à autre des textes d'autrefois) ; mais ce qui me frappe, c'est la constance des thèmes qui m'habitent, la façon dont ce texte rédigé il y a plus de dix ans me va encore si immédiatement au coeur...