10 août 2013

Belle-Île-en-mer...

(...et je défie quiconque de ne pas finir la phrase :-))

J'aime les îles presque autant que les bateaux - ces lieux voyageurs derrière lesquels laisser toutes les préoccupations du continent et du quotidien. Cinq ou six jours de joies simples et lumineuses, traverser en bateau (déjà, le mouvement du bateau dans le corps, un bonheur à part entière), fredonner de vieilles chansons françaises avec un petit groupe live au Palais, découvrir ces criques sauvages, turquoise au hasard de longues balades sur les sentiers côtiers escarpés, échanger à cœur ouvert sur des sujets pourtant infiniment délicats, danser sur une place de village, boire un verre avec des gens du cru, admirer le feu d'artifice sur le port de Sauzon (un plaisir enfantin), se baigner en mer ou chahuter à la piscine, lire des bouquins faciles allongée au soleil dans l'herbe (quatre ou cinq, dont Un été sans les hommes, de très loin le meilleur), dormir sous la tente, câliner un enfant, regarder le soleil se coucher sur les falaises du phare des Poulains ou sur les aiguilles de Port-Coton depuis la terrasse du Marie-Galante, manger des caramels au beurre salé et des galettes au blé noir, reprendre une crêpe sucre-beurre salé par pure gourmandise.

Des jours tendres et rugueux, à l’image de l'île et de cette photographie encadrée pour laquelle j'ai eu un coup de cœur avant de partir : falaises rudes et tourmentées, courbes douces de l'écume sur le sable fin, baignées de la lumière du couchant. Revenir à l'essentiel : marcher en pleine nature, émerveillée par les lumières changeantes d'une heure à l'autre. "Il leur dit de ne jamais demander ce qui fut d’abord, les mots ou les choses, mais ce qui viendra ensuite. Je me sens vivant, cela seul importe." (Pierrot le fou, Jean-Luc Godard)