29 juin 2015

Inside Out

...quelle drôle d'idée de l'avoir titré Vice-versa ? Sens dessus-dessous aurait déjà été mieux... Le film est fabuleux. Incroyablement inventif, en même temps que très juste. Destiné aux enfants de tous les âges. Bouleversant. J'ai retenu mes larmes dix fois - à chaque évocation de la famille en fait - et cette petite Riley, enfant ou pré-ado, a tellement de choses en commun avec mon Elsa de cette année... Et déjà pendant le court métrage. Bref. 

Mais ce qui m'a émue tout particulièrement ce matin, c'est d'entendre une patiente de longue date m'en parler. Une patiente d'origine étrangère que j'ai connue recluse dans l'appartement qu'elle partageait avec sa soeur, au chômage, logorrhéique, avec un évident besoin de prise en charge aussi médicamenteuse que j'ai mis des mois à négocier. Une patiente qui aujourd'hui travaille en CDI, avec un visa longue durée, et vit de façon parfaitement autonome. Qui a apprivoisé au moins un peu sa peur de l'autre, fréquente des cours d'art collectifs, s'est remise à dessiner. Une patiente qui a démonté une partie des dragons infantiles pour arriver à une perception de plus en plus nuancée et finalement tendre de ses proches, et à une bien meilleure reconnaissance de ses besoins à elle. Et qui m'a dit ce matin que le film l'avait fait penser au cheminement que nous avons fait ensemble, à son acceptation progressive de la complexité de ses propres émotions et de celles des autres. Cadeau !