02 mai 2017

Le plus beau métier du monde

C'est un grand ponte, chef d'un service hospitalier pour adolescents renommé, directeur de recherches et professeur d'université. C'était un tiers possible, une proposition pour Elsa, un deuxième avis en complément d'une prise en charge qui pour le moment n'arrive à juguler ni ses inquiétudes ni les miennes la concernant. Ce fut une rencontre au-delà de toute espérance. Et d’abord une rencontre humaine, avec quelqu'un qui prend un temps invraisemblable dans le système de soins actuel - deux heures d'entretien dont une partie avec Elsa seule, évaluation, réflexion, propositions. Une rencontre posée, respectueuse de tous, à aucun moment jargonneuse, condescendante ou angoissante comme j'ai pu le ressentir dans un autre cadre. Un clinicien comme j'aimerais l'être un jour - pour qui la théorie et l'expérience sont tellement intégrées à l'être que le travail devient invisible - l'échange est fluide, le cadre est posé sans en avoir l'air, la ré-assurance est constante sans être insistante, les propositions semblent couler de source, et il faut un oeil averti pour apprécier la profondeur et la puissance thérapeutique en oeuvre dans ce premier contact.

L'avenir nous le dira, mais j'ai la conviction que cet unique entretien sera un pivot dans le chemin d'Elsa, dans le nôtre en tant que parents.

Ce matin, j'ai trouvé un extrait d'interview dans lequel il dit ceci, qui me semble profondément aligné avec ce que nous avons partagé : 
– Pourquoi êtes-vous devenu psy pour ados ?
– Parce que c’est le plus beau métier du monde. Auprès d’adolescents, on peut ouvrir des portes, faire entrer du possible. La rencontre avec quelqu’un qui écoute peut changer la vie d’un adolescent.

NB : Je partage ce point de vue, bien sûr. Même si j'ai la conviction que c'est également vrai lorsque l'on travaille auprès des adultes !