13 mars 2019

Paradigme

C'est juste une question de regard.

Oublier : la sortie du système scolaire classique, l'illusion d'un retour (trop) rapide à une certaine normalité. La perspective d'une nouvelle séparation longue, le nid vide, déjà. La question d'une prise en charge individuelle, toujours irrésolue.
Voir : qu'il y a un petit miracle dans le fait que le soins-études nous contacte certes après un an, mais juste dans le timing pertinent. Que ce soit le plus spécialisé dans les troubles anxieux, et le plus proche géographiquement de nous. Une équipe de soins au CMP qui inspire confiance et alliance.

Oublier : un emploi du temps surchargé, qui risque d'être épuisant à tenir. La fin du CDD en octobre, été inclus, qui implique que je suis d'ores et déjà à nouveau en recherche d'emploi (mais aussi que cette fois, j'aurai droit aux allocations de Pôle Emploi).
Voir : un job intéressant en clinique après seulement quatre mois de chômage, en cohérence avec mon parcours, une équipe qui a l'air sympa et saine, réellement accueillante.

Oublier : les changements de lieu deux voire trois fois par jour, et les temps de transport afférents.
Voir : découvrir de nouvelles géographies dans la ville, varier les itinéraires.

Oublier : que la recomposition d'une famille ne se décrète pas, et moins encore avec des enfants déjà grands. Et ce que la naissance de Camille me renvoie de nostalgie, d'envie et de peine profonde, non parce que je me souhaiterais cela dans la réalité, mais pour les temps révolus, la joie d'un cycle nouveau.
Voir : la chance de vivre à deux, et plus si affinités : les enfants, les amis, les amis des enfants, dans un chouette appart, d'avoir un jardin mais au pied du métro - la reconstruction progressive d'une sécurité affective et matérielle encore toute récente.