I - Marcher de long en large
dans une église romane, belle, assez grande (...)
et ne penser à rien
rien du tout
laisser le regard errer
laisser la pierre chanter
laisser le lieu dire
et s’en aller, au bout d’un temps,
sans aucune hâte.
II - Lire un livre de forte pensée
avec un désir fort de la vérité (...)
III - Ouvrir la sainte Écriture
ouvrir seulement le Livre
et partir en songerie (...)
IV - Dire une demande du Notre Père
une seule,
une seule fois.
V - Se désoler infiniment de ne pas prier (...)
et en souffrir
et décider enfin de s’en remettre là-dessus à Dieu
et attendre, hors de toute pensée.
VI - Dormir
et le cœur veille.
VII - Comme un petit enfant, dire des choses à Dieu (...)
VIII - Converser de choses et d’autres
et soudain
il se fait sans mon Dieu qu’on l’ait voulu
qu’on se met à parler de l’essentiel (...)
IX - Ouvrir la Sainte Écriture
et ça y est !
Ce n’est pas un livre, ce n’est pas le Livre,
c’est le lieu de la Parole qui s’entend par-delà les mots
rêve sans rêve en marge du texte en son milieu (...)
X - Désirer, désirer désespérément (...)
avoir si faim, avoir si soif
du monde différent
et de soi-même différent.
XI - Écrire (...)
Laver les mots jusqu’à ce qu’ils soient tout purs
et ronds et lisses (...)
XII - Ecouter la musique (...)
XIII - Se tenir dans la paix (...)
XIV - Sortir de l’église
quitter la célébration (...)
XV - Douter, intensément douter de Dieu (...)
XVI - (...) mais simplement le réel (...)
et l’attente nue
de ce qui doit venir au monde
pour qu’il en soit sur la terre comme au ciel.
XVII - Travailler de ses mains (...)
Maurice Bellet - Texte complet ici