09 mai 2023

Personne n'est parfait

Le film s'ouvre sur un patient qui reprend La bombe humaine : "Je veux te parler, de moi, de nous..." - et c'est tellement ça. La frontière est si fragile entre patients et soignants, dans les lieux où l'on prend le temps d'accueillir la parole et l'être de l'autre. Les images et les lumières sont douces, comme les reflets de la Seine qui illuminent ces visages souvent marqués par la solitude et la souffrance. 

Doux aussi, le regard posé par le réalisateur sur ces êtres cabossés, dont il révèle l'humour et la poésie - tantôt involontaires, tantôt surgis au contraire d'une troublante profondeur. C'est ce que dit l'un d'eux - à la question "Vous avez eu un métier ?", il répond d'abord "Non..." - et puis, après un temps : "La poésie... mais ce n'est pas un métier, la poésie..."