Pourquoi reprendre un travail sur moi quand tout va à peu près bien, quand même les secousses inhérentes à toute vie semblent pouvoir êtres accueillies avec une certaine tranquillité ?
Parce qu'on ne cesse jamais de croître, que ce travail n'a à proprement parler pas de fin, et que cette croissance nourrit aussi mon exercice professionnel.
Parce que je me rends compte que ce pli de mettre de côté mon propre ressenti, héritage de mon histoire autant que de ma pratique, ne sera jamais totalement défroissé.
Parce que dans ce métier où je me rends chaque jour infiniment
disponible pour l'autre, navigant heure après heure dans des mondes plus
ou moins rudes émotionnellement, il
est doux pour moi de pouvoir être à mon tour
accueillie.
De temps en temps, ne plus être celle qui écoute, mais celle qui est écoutée, et mieux encore, vraiment vue.