31 mai 2025

Bouffée d'air

C'est compliqué en ce moment, arriver à savoir ce qui est bon pour moi. Ou pas. Mais partir 48h, c'était la bonne décision. Même à fleur de peau. Si l'exposition Salgado m'a mise au bord des larmes, c'est sans doute que je n'en étais pas loin. Mais quel plaisir ensuite de simplement me poser d'abord dans cette extraordinaire bibliothèque des Franciscaines, puis de prendre un café sur leur terrasse. D'échanger avec cette drôle de dame qui parle aux chats, à moins que les chats ne soient une explication à peine plus plausible des informations qu'elle tient d'un ailleurs. C'est ce qu'elle m'a dit en tout cas. Que j'étais perdue, que je ne savais plus ce qui était bon pour moi : dans le mille. Mais ce qui est sûr, c'est que cette échappée a été bonne pour moi. Dans le plaisir de me commander une douzaine d'huîtres et de me baigner, comme dans la liberté de pleurer quand j'en ai eu besoin, ou de lire jusqu'à pas d'heure. Je crois que ce qui est bon pour moi, c'est de temps à autre, même très brièvement, de ne me charger de rien ni de personne, de n'avoir à m'occuper que de moi.

22 mai 2025

Step by step


Enfin j'essaie, parce que la fin de l'année est bien chaotique, sur tous les plans, et que la conséquence directe du mode survie-je-pare-au-plus-pressé vient impacter le dernier domaine qui n'était pas encore (trop) touché cette année, après les amours, la famille, la santé, celui du travail. Et, comme pour les amours et la famille, ça vient résonner en profondeur dans d'autres failles. Donc, un jour après l'autre. 

20 mai 2025

Notre-Dame


Malgré les troupeaux de touristes, le brouhaha constant, impossible de ne pas être saisie d'émotion en découvrant Notre-Dame dans sa splendeur renouvelée. C'était troublant de ressentir à la fois mon agacement devant l'énergie brouillonne de la foule, mon admiration pour les artisans du passé et ceux de cette renaissance au monde, et... un immense silence intérieur, l'espace d'une Présence invisible mais vibrante, vivante, incontestable. 

Comme si la cathédrale devenait une sorte d'écrin précieux pour un joyau impalpable - non pas un somptueux  artifice pour suggérer aux hommes l'existence d'un Dieu hypothétique, mais un espace d'accueil pour l'In-Fini, quel que soit le nom qu'on souhaite lui donner, un chant de louange devenu pierre et lumière non pas pour l'édification des masses mais comme un rappel, une invitation à s'ouvrir au moins à la question, quand bien même on n'aurait aucune réponse.

10 mai 2025

Boussole

Vous êtes prise dans un cercle infernal, et seule pour l'assumer. Ne rien faire ou penser pour Elsa est juste impossible pour vous, mais tout ce que vous faites et pensez vous est (ou sera) potentiellement reproché un jour ou l'autre. Alors ... ne pensez surtout pas que "quoi que vous disiez ou fassiez, vous faites mal" (...). 

Pour vous accompagner, je vous suggère modestement (en mesurant bien la "facilité" de ces propos pour moi envers vous) d'adopter ma maxime, celle que j'ai décidé d'appliquer quand j'ai eu l'impression de ne plus rien maîtriser dans ma vie et dans celles qui dépendaient de moi, que tout mon univers s'écroulait et se liguait contre moi, que j'étais définitivement nul et sans avenir...

Cette maxime ? 

FAIS CE QUE DOIT, ADVIENNE QUE POURRA.

Alors, oui, ne vous abstenez surtout jamais de penser et de faire, pour tenter de réduire les conséquences de situations présentes ou prévisibles. 

Faites et pensez à chaque instant ce que vous pensez devoir faire, chaque jour qui passe, à chaque instant. Et surtout en ne vous oubliant JAMAIS dans les équations posées.

Mettez en œuvre ce que vous pensez "juste" de faire, ou ce que vous parvenez à imaginer de "moins cata que possible" à l'instant T. Et ajustez quand vous le jugez nécessaire, en  n'hésitant pas à faire des demi-tour complets si cela vous apparaît alors "juste", ce jour-là. Et laissez advenir ce qui doit advenir.

Admettre ce qui advient n'est pas de la soumission ni de la lâcheté, mais c'est admettre que nous ne sommes "que" des humains, très imparfaits et si souvent démunis pour agir sur le cours de nos vies, et sur celui de ceux que nous aimons.

Mais toujours "faire ce que doit..." transformera votre vie et celles qui vous entourent, progressivement et très sûrement. Et vous permettra de continuer A VIVRE en tenant debout !

Merlin

09 mai 2025

Une balade avec Elsa

08 mai 2025

Célébrer



Elle a dit Lalie - une de ces sœurs jumelles nées sous le signe du Taureau - il faut célébrer. Faire la fête. Quand on peut. Dès qu'on peut. Je suis d'accord. Et puis c'était très chouette que cette année, ce soit Léo qui prenne la main pour organiser l'anniversaire d'Elsa : ça c'est un grand frère <3!

07 mai 2025

Transmission

Ce jour-là, nous n'aurons pas seulement parlé du petit Moi pris dans les aléas du quotidien, mais aussi des repères sur lesquels peut s'appuyer notre être-thérapeute. Oui, notre. Peut-être parce qu'il m'accompagne depuis si longtemps que le lien thérapeutique s'est très légèrement décalé, s'autorise parfois une transmission qui n'est pas supervision, mais qui est apparue spontanément là, tout en étant nommée - "qu'est-ce qui fait que nous souhaitons transmettre ?" - a-t-il interrogé dans un demi-sourire, comme pour lui-même.

Peut-être parce que j'ai évoqué la redécouverte, lors du week-end précédent, de cette vérité sans cesse oubliée : lorsque je m'épuise en travaillant, c'est que je travaille en force, en prenant sur moi, au lieu de me laisser traverser, habiter par le mystère de ce qui danse entre l'autre et moi.

Au détour d'une question sur la distance thérapeutique, le dévoilement mesuré, il m'a donné une boussole intéressante - s'il y a trop de plaisir, c'est qu'il y a trop de Je, là où nous nous devons d'être transparents, traversés justement.

En sortant j'ai pris quelques notes au vol, et ce n'était pas la première fois que nous en parlions - la version thérapeutique du primum non nocere, qui s'écrirait comme, ne pas interférer avec le libre-arbitre de l'autre, l'infini respect de la vérité et de la liberté de celui-ci - l'anti-coaching donc ; ne pas perdre de vue l'Être (qui n'est pas le Sujet) au-delà de l'être ; la peur qui nous indique que nous ne travaillons plus depuis un endroit d'amour au sens profond du terme. Si j'appréhende la relation avec tel patient, c'est que je ne me situe pas, ou plus, dans cet accueil inconditionnel, ce Namaste du soignant : je m'incline devant toi (et je laisse à la porte techniques et théories).

Ce qui n'a pas été nommé, mais qui est profondément apaisant et réparateur pour moi, c'est la reconnaissance implicite de ma qualité - dans tous les sens du terme - de soignante, par un pair dont je respecte la parole - par un père symbolique (qui ne joue pas à l'être dans je ne sais quelle séduction) mais qui occupe cette place par ce qu'il incarne et par ce qu'il  transmet, justement.

01 mai 2025

Âmies


Cette jolie orthographe, je l'emprunte à Charlotte. Des âmies, oui, entre lesquelles circulent librement, comme l'écrira Cécile quelques jours après, les bonheurs, les douleurs, les pantalons en lin et aussi l'amour. Quelques jours dont la bande-son pourrait être le joli Merci de Jeanne Cherhal, un chant de gratitude simple et joyeuse. Un filet d'amour invisible, une connexion silencieuse qui nous enveloppe aussi en dehors de ces précieux moments partagés. Quelle chance, et ce n'est pourtant pas faute que nous ayons, les unes et les autres, nos valises de pierres ou de plomb. Mais pas ensemble - ensemble c'est léger, rieur, et si nous vidons nos sacs c'est pour mieux profiter ensuite de la mer, du soleil et du jardin. Quelques jours sans patients, sans parents, sans hommes et sans enfants, à juste être - à ne rien porter d'autre que soi, tout en veillant les unes sur les autres. De vraies vacances, donc !