18 août 2007

Première nouvelle

De retour du bout du monde, je t’imagine, toi que je ne connais pas, toi que je n’ai jamais vue. Mes fantasmes défilent, je te dessine en pensées, j’ajuste ton portrait.

Maintenant, tu es à mes côtés. Je te parle, tu souris, tu es belle : mes désirs me transportent. Je suis fait pour les rencontres. Je te glisse un « je t’aime », comme ça, comme pour te garder. Tu souris, tu me regardes ; tu t’évanouis en moi.

- « Ne disparais pas ! Tu es sans passé ; laisse-moi t’offrir un présent. Depuis notre première seconde, je t’aime à te regarder. ».

Je ferme mes yeux ; ils reflètent ta lumière. Je ne suis pas fait pour les adieux. Je suis seul avec toi et dis à voix haute un « je t’aime », à double destinée - à toi, à moi, dans le même mouvement.

- « Que c’est simple d’aimer, parfois plus que de vivre ». Et toi de répondre : - « Tu m’aimes, mais je ne sais rien de toi, je ne sais rien de moi ; je ne sais pas d’où je viens, je ne sais pas ce que je veux. Je ne crois en rien. ». - « Prie alors, ça aide à croire ! ». Et je rajoute moins rieur : « Tends ta main, tu verras la mienne ». Et tu pleures.

J’attends que tes larmes te rendent force. J’entends alors à petits mots : - « Auras-tu la gentillesse de ne jamais me juger, de m’aimer comme je serai ? ». Et moi de répondre : - « Comment le saurai-je, si je ne sais pas qui tu seras ? C’est n’importe quoi… »

- « Non, ça commence à devenir quelque chose, comme la vie par exemple ! ». Je t’écoute rajouter : « Quand tu ne sais pas, c’est tout propre, tu peux remplir comme tu l’entends. Alors ?».

- « Tu as raison. D’où je viens, les sages disent : « ce qui est dedans n’est pas dehors ! ce qui est avant n’est plus après ! ». D’accord ! Vivons. Que ce nouvel accord soit source de création ».

Et toi de proposer : - « Pour notre première histoire, donnons-nous un nom ? Pas celui qui porte le passé ; celui qui s’invente au fil de notre livre, celui qui s’écrit page après page… »

- « Que dirais-tu de ‘Première Nouvelle’ ? ». - « Quelle bonne idée, cette double naissance ! ». Et tu rajoutes dans l’éclat de ton rire : « C’est comme Adam et Eve ! ».
David