16 décembre 2008

Coup de grâce

Repas de fin d'année dans l'équipe que je quitte, je défends Les bureaux de Dieu contre celle de nos médecins qui s'est quand même donné la peine de le voir - mais qui le trouve trop parcellaire, et médicalement erroné sur certains points - quand sa collègue lâche "Bah, de toute façon, ça n'intéresse pas grand-monde ce genre de sujet...".

Rappelez-moi où nous travaillons ? C'est sûr, quand on travaille pour son argent de poche parce que Monsieur est chef de clinique ailleurs, avant de rentrer dans sa petite maison à deux pas du Parc de Sceaux, évidemment...

Voilà. C'est pour cela, que je n'irai plus travailler là. Pour ne plus entendre la mère de cinq enfants blancs et catholiques reprocher à l'africaine sa cinquième grossesse. Pour ne plus entendre des réflexions désobligeantes sur l'hygiène approximative des patientes qui vivent dans des squats. Ou sur les possibilités intellectuelles ou les habitudes alimentaires de gamines qui se sont élevées pour la plupart toutes seules, comme elles ont pu. Elles n'ont qu'à se lever tôt (elles aussi), et se préparer des légumes frais. Ben voyons.

Voilà. C'est aussi pour cela, que je pars.