16 février 2009

Espace

Pour nous qui ne sommes ni artistes, ni poètes, ni sculpteurs, pour nous qui ne sortons rien de nos pinceaux, de nos plumes ou de nos ciseaux, il suffit de savoir patienter, de nous installer dans une attente dépouillée qui ressemble au désespoir. C'est le vide lui-même de nos existences qui appelle le souffle qui va les mouvoir. Il n'y a rien d'invisible, de secret ou de caché, il y a seulement le creux de ce qui se touche, de ce qui se sent et de ce qui se voit, et qui met tout en partage de proche en proche : l'empiètement des choses et des êtres les uns sur les autres qui les rend à l'unité d'une caresse.

François Roustang, La fin de la plainte