08 juin 2009

Intermittente du social

36 ans, multi-diplômée, analysée, supervisée, formée - le tout à mes frais bien entendu - et dans une absurde précarité... A ce jour - je ne sais pas comment je vais travailler l'année prochaine.

Parce que la société dans laquelle nous vivons ne propose aucune reconnaissance ni en termes de statut ni en termes de salaire aux métiers comme le mien. Que je vais de vacations (ni congés, ni maladie, ni chômage) en contrats précaires, dépendants de subventions qui elles-mêmes dépendent non de la qualité du travail effectué mais des fluctuations des orientations politiques locales. Parce que la Mairie de Paris - mais elle n'est pas la seule - ne me propose, à mon niveau de compétence et d'expérience, qu'une rémunération inférieure à celle d'une femme de ménage non déclarée. Parce que j'ai fait le pari de la refuser, dans l'attente d'un projet qui n'en finit plus d'être reporté.

Parce qu'au-delà de l'inquiétude croissante en ce qui me concerne (et restant bien consciente que je ne suis pas la plus à plaindre), je suis en colère de vivre dans un pays qui semble avoir de l'argent pour plus de consommation bling-bling, plus de sauvetage d'entreprises véreuses, plus de flics partout - mais pas pour l'enseignement, le médical, le social. Il n'est pas certain, que mon action dans un collège défavorisé soit reconduite, faute de financement ; mais le contribuable va peut-être payer pour que l'on installe des portiques de détection d'armes à l'entrée de ce type d'établissement... Suis écoeurée.