18 juin 2011

(Esth)ét(h)ique

Il fallait donc revenir à l'essentiel, c'est-à-dire à la réalité cruciale du "entre", à la relation qui unit les êtres, à "ce qui surgit d'entre les vivants, fait d'inattendus et d'inespérés" (...)

Suis très émue par cette formulation, "ce qui surgit entre les vivants, fait d'inattendus et d'inespérés."

Une seule règle me guide : ne rien négliger de ce que la vie comporte ; ne jamais se dispenser d'écouter les autres et de penser par soi-même (...).

Règle adoptée.

...la vraie beauté - celle qui advient et se révèle, qui est un apparaître-là touchant soudain l'âme de celui qui la capte - résulte de la rencontre de deux êtres, ou de l'esprit humain avec l'univers vivant. Et l'oeuvre de beauté, toujours née d'un "entre", est un trois qui, jailli du deux en interaction, permet au deux de se dépasser ; si transcendance il y a, elle est dans ce dépassement-là.

Oui - ça me rejoint. L'expérience de la transcendance, "si transcendance il y a", c'est là que je peux la vivre, aussi - dans la rencontre avec l'autre, avec la nature, avec l'art.

François Cheng, Cinq méditations sur la beauté