29 septembre 2011

Bonne question (2)

Je me pose la même question, Elsa. Dix-sept ans de couple, et du jour au lendemain, la complicité, la douceur, la confiance, la tendresse, les projets, l'alliance, anéantis ? Du jour au lendemain, un passage de "Je suis fier du chemin parcouru, des épreuves traversées ensemble qui nous ont fait grandir, je n'ai jamais été aussi vrai dans la relation, je suis heureux d'avoir des projets avec toi", etc. à - quoi que je fasse, sourire, pleurer, hurler, supplier, offrir, attendre, inviter - RIEN - électrocardiogramme plat en face - pas même l'empathie qu'on aurait pour une étrangère, la délicatesse de coeur qu'on aurait pour une amie ? Comment ne pas m'interroger sur un lien qui s'évanouit avec une telle brutalité ?

Comment (sur)vivre au quotidien dans l'attente que les deux maisons deviennent une réalité, sans me blesser sans cesse à cet homme qui ressemble toujours à celui que j'aimais et en qui j'avais confiance, mais ne l'est plus, à l'image de cette famille qui semble intacte mais n'est qu'un leurre, un sursis plus douloureux chaque jour ?

Comment dépasser l'incompréhension, la colère ra(va)geuse, et la peine infinie, comment imaginer l'amour et la confiance demain s'ils peuvent disparaître ainsi - Hein ? C'est comme ça ?