22 décembre 2014

Le règne du vivant

Ça faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas ainsi coupé le souffle ! D'Alice Ferney, j'avais aimé Grâce et dénuement, et la Conversation amoureuse, et quelques autres... mais je ne m'attendais pas à celui-là, qui célèbre à la fois la beauté de la mer et la force de l'engagement, ici écologique, et qui donne envie de se documenter davantage et d'agir toutes affaires cessantes... 

Que pourrais-je faire ? se demande un homme qui contemple un désastre, et c'est le commencement des miracles. J'ai suivi pareil homme, refoulé pareille colère, rêvé pareil renouveau : j'apercevais le même désastre (...)

J'ai couru les océans sans loi, ces pâturages liquides pour lesquels je n'étais pas fabriqué. Je ne m'y trompais pas, l'homme appartient à la terre, les eaux vivantes n'ont pas besoin de lui. J'avais pourtant besoin d'elles, comme on désire l'éternité au lieu de la mort, le ciel au lieu de l'enfermement, et sentir au lieu de penser.