Le Cirque du Soleil, la compagnie XY : dans la démesure et la féerie de l'un, la sobriété de l'autre, on retrouve un même parti-pris, celui de l'humain dans toute sa créativité, sa force et sa fragilité. Quand je pense qu'un abruti de politique s'en est ouvertement pris aux formations qui préparent à ces métiers de faiseurs de rêve, autrement dit, à la beauté du geste, à la capacité d'émerveillement, à l'illustration soir après soir de la force du collectif et de la nécessité de la confiance en l'autre (pas de filets ni pour l'un ni pour l'autre ; mais une incroyable concentration, précision, et solidarité), je reste incrédule... Je préfère rester sur les mots qui terminent le spectacle de la compagnie XY : "A un élève d'école de cirque qui me demandait si c'était vrai que nous faisions trois colonnes à cinq, j'ai répondu que nous faisions quelque chose de beaucoup plus difficile : nous nous mettons d'accord." Et de conclure : "Tout seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin."