15 février 2016

Petits moments magiques

Dans le désordre,  ces derniers jours :

Je le savais déjà, mais mon ami Ted me l'a confirmé : le secret du bonheur, c'est la qualité de nos relations. Alors ce mardi, j'ai été ravie de retrouver Céline et Laurence, dans un petit restaurant charmant, pour papoter comme si on s'était vues la veille alors que... ça devait faire deux ans ? Les enfants,  les parents,  les amours,  beaucoup de rires et d'énergie malgré les difficultés : des liens qui font du bien, en effet :-)!

Françoise, c'est une belle rencontre de 2003, quand je cheminais pour que la naissance d'Elsa soit plus douce que celle de Léo.  Son association, engagée dans ces questions de naissance non medicalisée et de parentalité alternative, m'a beacoup appris. J'y ai même été stagiaire ! Animer des groupes de jeunes mamans avec elle, c'est un cadeau.  Mais ce qui m'a autant émue que surprise,  c'est que le soir du premier groupe,  elle m'aie confié mon propre jeu de clés des locaux de l'association.  Je n'en n'ai pas vraiment besoin ; mais ça m'est allé droit au coeur. 

J'ai parfois du mal à communiquer avec les psychiatres de mon réseau - sans doute parce que les approches, mais aussi les conditions de travail, sont différentes, ce qui amène parfois des certitudes défensives et une attitude comptable et méprisante que je supporte difficilement, vis-à-vis du patient (et parfois aussi du psychologue ;-)). Et plus encore chez les jeunes professionnels. Aussi ce matin-là ce fut un vrai bonheur que de rencontrer cette médecin-chef d'un secteur pourtant énorme, riche d'une longue expérience, et d'avoir avec elle un échange sur la nécessité, dans nos métiers, d'apprendre à douter.

Au théâtre, une pièce renversante, Les chatouilles. Texte très fort, spectacle total - dans le jeu, la danse, la pantomime - bouleversant et drôle à la fois, une résiliente portée par l'humour et la rage, une intelligence et une sensibilité qui éclatent à chaque instant. Zéro temps mort, je suis restée scotchée à mon siège du début à la fin, au bord des larmes lorsque la salle s'est levée pour une standing ovation méritée comme jamais. Impossible de rester à distance, et pour avoir côtoyé, accompagné des victimes d'abus sexuels dans l'enfance, l'envie de lui dire merci et de saluer son courage.

Jeudi matin, la première heure de travail est éprouvante, récit de fin de vie bouleversant, je manque un peu d'air. Premier rayon de soleil, le patient me quitte en disant vous travaillez encore ensuite ? Et je suis touchée que dans sa solitude, il s'interroge sur la façon dont moi je vais poursuivre ma journée. Et peu après, j'ai Yves au téléphone, qui me propose de m'embarquer avec eux pour Cats, que j'avais très envie de voir. Et hop ! Jauge d'énergie à nouveau à plein.


Un micro-miracle comme il n'en n'arrive que quand cette fluidité, cette simplicité sont dans l'air : un homme s'est assis à côté de nous, un vieil hindou tout de blanc vêtu, pardessus et parapluie noirs, une classe folle, barbe et cheveux gris... il nous a souri, j'ai eu envie de le photographier mais n'ai pas osé. Nous avons échangé des regards tous les quatre, puis il s'est plongé dans un carnet rempli d'équations qui ajoutaient encore à son mystère. Au moment de quitter la rame, il s'est approché avec son petit carnet dans lequel il avait écrit, dans un français impeccable, j'ai été heureux de partager ce voyage avec vous. Et puis, il a disparu - un ange est passé...

Sortir de supervision et tomber sur les lions en folie du Nouvel An Chinois, sur la dalle des Olympiades.

Avec la ZaZa,  nous laisser toucher par la délicatesse des Délices de Tokyo, une bulle poétique et gourmande  autour de trois solitudes qui s'apprivoisent,  trois marginaux qui ré-apprennent à tisser des liens.

Etre la première à souhaiter son anniversaire à Halo, là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique : 08h01 à Paris, 00h01 à Denver, Colorado.

Un brunch  - Taboo - théâtre sur une péniche sur la Seine avec la tribu Tagnard : Un New-Yorkais à Paris : que du bonheur. Tous presque Parisiens,  tous presque de retour de New York, nous avons beaucoup ri ! Et un nouveau joujou Tup pour faire des gâteaux presque aussi beaux que ceux de Sissou.

Il y a des années et des années de cahiers, de carnets et puis plus tard, de blog. Et puis, ce soir il y a une petite fille d'aujourd'hui qui ouvre le tout premier des cahiers d'hier. Celui de quand j'avais son âge. Et qui lit Les Yeux d'Elsa, recopié de ma main, quand j'avais 12 ans.

Prévoir un net surcroît de fatigue dans les mois à venir, agiter le bout du nez façon sorcière bien-aimée et constater que les anges gardiens existent - un lit confortable, une immense couette et des draps tout doux, ça rend les insomnies plus belles et le sommeil, quand il est possible, plus profond... Bonne nuit !