C'était beau comme dans un petit film français - une grande maison familiale avec un jardin, un chat, un chien et des chevaux, des brochettes de gamins, des cousins qui se retrouvent chaque année au café de la place, des vieux gréements et des chants de marins, des hortensias, des rayures blanches et bleues et des galettes au beurre salé. Un vrai fantasme breton, et pour moi, un vrai fantasme tout court - cette idée d'une famille, d'une structure, d'une pérennité, d'une transmission, après lesquelles je cours depuis toujours, et qui me torpille régulièrement depuis ma séparation. J'ai beau savoir qu'au-delà des apparences, rien n'est jamais simple, il n'y a rien à faire, ça marche ! Et ça me touche au coeur. Me donne des envies de rêver. Reste à savoir comment rendre ça compatible avec ma névrose jumelle, pas moins ancrée, celle de l'élan, de la légèreté et de la liberté, maison de famille versus roulotte ou bateau.