12 février 2017

Respirer

J'avais oublié. Cette sensation de liberté, de vitesse, de plaisir. Cette nature incroyable, la lumière omniprésente, éblouissante, l'air si pur - comme si mes poumons se dépliaient à nouveau pour la première fois. La blancheur, la beauté, le silence. Des moments de jubilation simple, de pur mouvement silencieux - aussi magiques qu'à la voile : le sentiment d'être intensément vivante, enracinée dans l'instant présent. Là-haut aussi, comme sur la mer, la lumière et le vent...

Quelques jours, j'ai retrouvé cette impression d'être pleinement debout, de marcher sans béquilles, d'être à ma place. Tranquille, et rieuse, et joueuse - ça aussi, je l'avais oublié... En équilibre, légère, capable aussi d'échanges sincères, avec toute la force que confère la fragilité assumée : c'est là que j'en suis, c'est là où nous sommes. Et rassurée : je suis épuisée, mais pas cliniquement déprimée, puisque dès que la pression s'allège, je me retrouve.

Bien sûr, c'est seulement le temps de quelques jours, un miracle provisoire qui ne modifie pas le fond. Bien sûr, les réponses ne viendront pas de là - aucune des questions ouvertes actuellement ne se suffira d'une réponse simple, et il y a des actes à poser, pour les enfants, et pour moi, sur tous les plans. Mais que ce temps ait pu être à la fois un temps de vacance authentique, une respiration profonde, et un moment d'échange, et un espace dans lequel me reconnecter d'abord à moi-même, ressentir tout cela - c'est déjà un cadeau.