23 mars 2017

Cibles

Sur ma bucket list, il y avait, aller dans un club de tir et essayer, au moins une fois. Checked ! Expérience tout à fait intéressante. Je pensais que c'était un truc de cow-boys (mais au premier essai, on se rend compte qu'aucun duel de western n'est crédible avec une arme à l'ancienne). Je pensais que c'était possiblement aussi un truc de gros bourrins, ce que la population du club ne dément pas au premier coup d'oeil. Je pensais que ça pouvait être un défouloir (en même temps, je n'avais personne de précis à trucider).

En fait, ce n'est rien de tout ça : c'est un bel alignement geste-respiration, un moment de présence et de précision. Presque une méditation. Et plus on est centré, ancré, concentré sur le geste plus que sur la cible en elle-même, plus on est précis. Ce qui n'est pas sans me rappeler Le Zen dans l'arc chevaleresque du tir à l'arc.
En initiation, deux armes, deux expériences : un Smith et Wesson 22, celui des cow-boys, où il faut ré-armer le chien entre deux tirs. Les règles de sécurité sont draconiennes, et j'étais un peu tremblante au début - pas effrayée mais intimidée de me voir accomplir ces gestes de cinéma, remplir le barillet, le refermer, relever le chien, lever mon arme. 

Et plus encore avec le Glock - automatique, lourd, avec un recul surprenant. Puissant, précis, impressionnant. En même temps c'était franchement marrant, et assez surréaliste, de me voir en train de charger une arme automatique avec autant de sérieux !

Bon, je ne vais pas devenir une tireuse d'élite (même si je suis très fière de mon premier, et peut-être dernier carton). Ni prendre une licence - par ailleurs hors de prix, sans doute à des fins de dissuasion. Je n'oublie pas - ni n'approuve - la raison d'être de ces objets. Mais j'ai vraiment aimé l'exercice, et au-delà du plaisir de réaliser un souhait et d'expérimenter totalement hors de mon univers habituel, j'ai apprécié cette concentration silencieuse, cette recherche du geste juste.