08 septembre 2017

Le vent nous portera

(...et tout ira bien...)
Ça marche à tout les coups - et cette semaine, c'était salutaire. Quitter Paris, changer d'énergie, m'octroyer tout de même quelques jours d'été et de vacances - de vacance, rien à faire, rien à penser, momentanément délivrée de mes identités familiale, sociale, professionnelle.

J'ai beau grogner qu'à raison d'une semaine par an, j'oublie tout d'une année sur l'autre, ce n'est pas vrai ; petit à petit, des réflexes se mettent en place, ça devient fluide et léger. Et nécessaire : mettre les voiles... J'aime toujours l'effet pochette-surprise des équipages successifs, ces humains qui se suivent et ne se ressemblent pas, âge, professions, opinions. Sous le regard bienveillant d'Yves - indispensable pour moi cette année, la garantie d'une atmosphère paisible et rieuse, profondément humaine, dont j'avais grand besoin !

J'ai fait le plein de beauté, me suis octroyé deux ou trois baignades, que j'ai savourées : les dernières de l'année ! Les premières aussi, à part une brève trempette dans l'eau fraîche de la Bretagne. Retrouvé avec plaisir cette merveilleuse zone de navigation, avec un vrai coup de coeur décidément pour Port-Cros, petit paradis caché aussi beau vu de la mer qu'à l'intérieur des terres. A bord je respire plus large et plus profond, dors comme un bébé, et chantonne souvent - le signe infaillible d'un bonheur de fond.

Bonheur-bonus, atterrir chez Ghislaine, où j'ai retrouvé l'irrésistible petite Neela, 3 ans, qui m'a parlé dans son sabir franco-anglo-espagnol mais avec laquelle je me suis néanmoins très bien entendue - ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de contact prolongé avec un petit enfant, j'ai littéralement fondu lorsqu'elle s'est endormie contre moi. De vrais échanges comme toujours avec Ghislaine, ici quant à l'accompagnement de nos filles, si belles et si fragiles... aimées, trop aimées ? Comment se sépare-t-on, quand on s'aime trop ?

Trois jours de vie de château, villa dans les hauteurs d'Antibes avec piscine, lit king size aux oreillers moelleux, restaurant de plage privée, environnement cosmopolite, et cette réflexion : je me suis d'abord dit que ce n'était pas ma vie. Et puis si en fait, tout au contraire, c'est exactement ma vie, et la vie que je souhaite - la semaine de croisière, ce week-end avec cette famille internationale et chaleureuse. Pas nécessairement au quotidien ! Mais comme une ouverture, des rendez-vous d'autant plus appréciés qu'ils ne sont jamais banals, et me renvoient aussi à la chance d'avoir ce que j'ai déjà. Par la grâce des amitiés, par mon désir d'ouvrir des fenêtres, d'autoriser les rêves, de me régaler des différences.