22 mai 2018

Aligot

Pourquoi l'aligot ? Parce que je pense à ce long fil qui se tire et n'en finit plus - ou au fil d'Ariane, plus littéraire, ou aux rhizomes qui s'entremêlent... Il y a quelques années, j'ai lu Mon traître et Retour à Killybegs, et commencé à découvrir Sorj Chalandon. Ce qui m'a donné envie d'aller voir l'adaptation théâtrale du Quatrième Mur (qui m'a laissée K.O). Qui m'a fait écouter l'interview du même Chalandon dans le Grand Atelier, et fait découvrir son réseau d'inspirateurs, incluant Isabelle Autissier. 

(J'adore ces émissions - le Grand Atelier et Remèdes à la mélancolie, qui donnent accès à ce qui porte ceux qui nous portent - oeuvres, auteurs, musiques, films, comme une façon d'entrer dans les bibliothèques de leurs têtes, de converser avec leurs amis.)

Ces écrivains engagés, qui écrivent au plus près du réel, développent mon envie de cette littérature qui n'est pas évasion dans la fiction mais ouverture au monde à travers elle (récemment aussi, Les petites chaises rouges, d'Edna O'Brien ; en cours, Désorientale, de Negar Djavadi). Qui m'ont amenée à lire sur l'Irlande du Nord, sur le Liban, sur la Serbie, sur l'Iran. 

Ce qui m'a amenée aussi à lire La voix de ceux qui crient, bouquin clinique et documentaire cette fois d'une psychologue d'Avicenne qui travaille avec les migrants. Indication de Télérama, comme, sur le même thème, le documentaire sur cet avocat qui défend les réfugiés déboutés par l'Ofpra. C'est nouveau pour moi, la culture pas uniquement comme pont vers la création, la poésie, l'imaginaire, mais comme clé du réel... un nouvel espace à explorer.

Et puis une petite phrase en cadeau : Tu es la part claire de mon âme.