03 janvier 2019

Palais de Tokyo Fan

Décidément j’adore aller traîner là-bas. J'avais aimé Enfance, j'ai adoré On air - avec les tissages de l'araignée pour fil (!) conducteur mais qui décline aussi sous toutes ses formes le thème de l'air, des ondes - sons, chaleur, distance et temps, pollution, respiration, vol, et aussi des interconnections, du réseau, de l'écosystème.

La toile de l'araignée évoque tout cela, et bien d'autres choses : architectures fantastiques, nébuleuses, végétaux improbables, réseaux synaptiques ou informatiques - et appelle à l'imagination, comme dans ce court texte attrapé au passage (que je traduis à ma façon car l'ambiguïté des mots le rend encore plus intéressant) :

Il n'y a pas de règles à ce jeu, seulement des provocations : faire de nouveaux liens entre ce que vous percevez et les cadres de référence qui conditionnent votre compréhension. Des observations joueuses peuvent remettre en question les histoires que nous (nous) racontons. Faites vos propres enchevêtrements.

J'aime aussi la façon dont le Palais sollicite la part d'enfance - on est bien loin des académiques autant qu'ennuyeuses expositions du Centre Pompidou. S'émerveiller devant les toiles d'araignée naturelles, faire résonner les fils du très graphique réseau sonore final, souffler sur les ballons d'hélium translucide pour dessiner des chemins imaginaires - autant de petits bonheurs éphémères et poétiques que je n'ai trouvés nulle part ailleurs.