05 février 2019

Attendre

Le Père Noël. Ou que le Yabon se transforme en Y'a pas mieux. 

Je suis dans ce temps suspendu, dans l'attente d'une réponse professionnelle. C'est une sensation étrange. Qui oscille entre une confiance irraisonnée - comme s'il ne pouvait pas en être autrement, parce que les planètes semblent être bien alignées, parce que ce serait cohérent avec mes expériences précédentes, parce que de bonnes fées m'ont transmis l'information en temps et en heure - et une vulnérabilité démesurée - comme si une éventuelle réponse négative, pourtant avant tout tributaire de la nature des autres candidatures - relançait ce sentiment de n'être jamais à la hauteur, exclue d'un monde qui me dépasse.

Toujours est-il que dans cette attente, je me vois incapable d'investir une suite quelle qu'elle soit. Bien sûr, je suis allée à deux autres entretiens, j'ai fait une candidature suite à une information sur un autre poste vacant, relancé deux contacts - mais je n'y suis pas vraiment, j'ai comme oublié le contexte - l'urgence financière, les annonces ineptes - je suis en suspens.

Je suis dans ce temps suspendu, dans l'attente de réponses pour Elsa. Sans surprise pourtant, nous irons vers davantage de soin ambulatoire dans un premier temps, et vers un dossier de soins-études, probable détail des modalités demain. J'oscille entre le vertige - internat, sortie de route scolaire, sociale, que se passe-t-il ensuite ? et une paix préoccupante - comme si la voir à la maison, heureuse et calme, ré-investissant espaces de jeu et de création, devenait par moment une norme dont je n'arrive pas non plus à me représenter les évolutions possibles. "J'ai comme oublié le contexte" là aussi.

Je suis dans un temps étrange - et je ne sais pas dire si ce détachement relatif, par ailleurs inconstant, est une protection contre la violence des enjeux en cours, ou un effet des petites pilules de ma "boîte à rêves".