14 juillet 2019

Atypical

Je me suis fait cueillir. Ou séduire. Ou les deux. J'ai souri souvent, ou été émue par cette famille pas moins tendre ni moins branque que celle de This is us.

Parce qu'au-delà des troubles autistiques, tout ça me parle. Etre parent d'un adolescent pas exactement comme les autres. L'impact sur le couple, sur la fratrie, le regard des autres. La navigation entre des professionnels plus ou moins bienveillants, plus ou moins compétents. Etre une mère anxieuse et coupable par principe, prête à tout (et n'importe quoi) pour amortir la violence de la réalité, mais qui étouffe aussi sous la charge, cherche désespérément à faire exister la femme au-delà de la mère. La relation fusionnelle d'Elsa (!) avec Sam - parce que le père fait défaut, et qu'elle est seule à gérer le quotidien,  à affronter la réalité du handicap - tout au moins au début de la série.

Parce qu'au-delà des adolescents en souffrance, la série est aussi pleine de détails bien vus sur la façon dont tout système familial est violemment bousculé par le passage à l'adolescence puis vers l'âge adulte, l'entrée dans la vie amoureuse, les revendications d'indépendance, la perspective du départ de la maison. Cette solitude que chacun doit affronter, une fois tournée la page de l'enfance, l'âge de la famille idyllique (ou presque ;-)). Le divorce y confronte plus tôt, et bien plus durement - sans le refuge d'une continuité malgré tout - mais les questions sont les mêmes : comment les liens trouvent-ils une nouvelle forme ? Comment établir de nouveaux repères pour tous ? Car c'est Sam le dit : "That's what rituals do : they make everything OK."