01 novembre 2020

Ouvertures

Une patiente artiste me dit, paradoxalement, peut-être que nous les intermittents du spectacle sommes les mieux armés pour vivre cette période : cette incertitude constante, nous l'avons acceptée, nous savons la vivre ; et nous avons nos mots, nos musiques, notre capacité de créer et de symboliser, toujours à notre portée...

La même me raconte que, lorsqu'un attentat a lieu dans un pays du Maghreb, pendant 24h, les médias ne diffusent plus que des versets chantés du Coran. Nous sourions à l'idée que l'idée risque de ne pas prendre en France ; mais sérieusement, 24h de prière et de musique, un temps de deuil et de retour à soi, le silence imposé aux commentateurs de toute espèce, à la récupération obscène, aux experts de leur propre discours, ce ne serait pas une magnifique idée ?