Il y avait longtemps que nous n'avions pas eu un temps hors Paris juste ensemble. Enfin presque : le dimanche précédent, les enfants et moi étions à Montlevon, et j'avais déjà retrouvé un petit goût de cette complicité, chanter à tue-tête en voiture, saisir les blagues au vol, découvrir un nouveau jeu. Et c'était joli aussi, la façon dont ils se sont éclipsés le temps que j'accompagne leur grand-mère endeuillée avec un peu de ma boîte à outils professionnelle.
Et puis à nouveau ces quatre jours au bord de la mer - sauvés in extremis par le prêt d'une voiture par Ronan, car trains annulés un 13 juillet, c'était sans espoir d'un plan B train, bus ou location de voiture. Quatre jours dans l'accueillante maison de Philippe et Marion, des baignades, des rires, une soirée blind tests et karaoké, un achat de maillot pour Amaury chez Texti, des glaces tous les jours (des huîtres, des crevettes et un Chablis bien frais aussi pour moi), et deux feux d'artifice. Me baigner en mer, un de mes plus grands bonheurs dans cette vie - cette sensation de me laver de tout, d'être portée, bercée, libre un instant. Des moments légers, jolis, pas parfaits - une engueulade, quelques larmes, du télétravail pour Léo et moi, mais des moments précieux tout de même, parce que si rares aujourd'hui. Je suis vraiment heureuse et pleine de gratitude que nous ayons pu partager cela - grâce aussi à l'amitié des proches, donc. Collectionner les moments plus que les objets reste ma ligne de vie, dans le double sens de guide de conduite et de point d'appui protecteur, comme en voilier...