Je n'en peux plus.
Des patients lourds des derniers mois, des messages suicidaires de ma patiente alpha, et même des patients plus "légers" actuellement - chaque fin de rendez-vous est un Everest, à grimper à nouveau l'heure suivante. Pourtant, je fais mes premiers pas en hypnose, et me régale - mais peut-être en sous-estimant le coût énergétique inédit de ce travail en état de conscience modifié.
Des incertitudes sans fin sur le devenir de mon projet d'achat d'appartement - avec ce qu'il draine de sécurité dans l'avenir ou non, de sentiment d'impuissance, de vulnérabilité et d'injustice - car ce n'est pas faute de travailler beaucoup, mais les banques n'aiment pas que j'aie deux jeunes adultes à charge et un seul revenu. A ce stade, je me permettrai de respirer à la signature définitive, soit pas encore.
Des dépenses incontrôlables qui s'accumulent - le budget initialement prévu pour travaux et équipements qui part en apport, les taux qui grimpent, le véto, le dentiste, le semestre de Léo à Berlin... De gérer seule l'essentiel des charges de notre maisonnée - et pas uniquement sur le plan matériel.
De l'avocate supposée m'aider rétablir un semblant de justice quant aux coûts et aux responsabilités parentales, si inepte que je suis parfois tentée d'annuler une procédure dans laquelle je ne fais plus confiance ni à elle, ni à la partie adverse. Pendant ce temps, un petit frère est né, ce que Léo a annoncé sur fond noir et sans autre commentaire sur son compte Instagram.
De la course contre la montre pour espérer avoir bouclé travaux et déménagement en deux semaines fin août afin de ne pas payer le mois de septembre en double, et des to do lists qui vont avec cet objectif.
Des nouvelles - de l'économie, de l'écologie, de la politique locale et internationale, de la canicule qui m'affole - était-ce une erreur d'acheter sous les toits ? Je ne comprends plus, comme si ce monde s'auto-détruisait sous nos yeux impuissants...
Bref, j'ai zéro recul, et impossible de décrocher, de réguler les pics d'angoisse, de dénouer cette gorge serrée en permanence, de modérer mon hypersensibilité en roue libre, de retrouver un peu d'énergie - même pendant les quelques jours à Trouville, malgré les irremplaçables bouffées d'oxygène par moments là-bas. Un stupide hamster dans sa roue, une éponge, saturée - d'habitude, c'est une force et un atout, mais là c'est autre chose, la sensation inconnue d'une limite franchie, d'un dérapage pour le moment hors de contrôle.